Dans les années 90′, le Golden Retriever avait la cote, avant d’être détrôné par le chihuahua dans les années 2000, qui s’est fait lui-même devancé par le bouledogue français. On dirait bien que chaque décennie semble inextricablement liée à une race de chien. Quelles sont donc les races de chiens que l’on voit partout en rue et sur les réseaux ?
Avant toute chose, et au vu du nombre désespérant d’abandons et de cas de maltraitance signalés, il est primordial de rappeler qu’un animal de compagnie est un être vivant et sensible. Outre son aspect esthétique potentiellement tendance, il n’est pas un objet. Il ne s’échange pas, ne se rapporte pas au magasin, ne s’abandonne pas dans un parc près d’une poubelle. Adopter s’accompagne de responsabilités et de devoirs. Un animal demande un investissement émotionnel, temporel et financier à ne pas sous-estimer. Adopter doit être un acte mûrement réfléchi d’autant plus que chaque race présente des besoins spécifiques potentiellement incompatibles avec votre mode de vie. Ne leur brisez pas le coeur. À bon entendeur …
Le Labradoodle était le chien que tout le monde s’arrachait en 2022. Bien que le Caniche Toy domine actuellement Instagram, il ne figure pas encore dans le top 10 des races les plus appréciées, du moins pas encore en Belgique.
Alors quelles sont les races les plus populaires ? Nous avons posé la question à DogID, la plateforme officielle d’enregistrement des chiens.
Top 10 des races de chiens les plus populaires
- Chihuahua
- Border collie
- Canis vulgaris (a.k.a. bâtard)
- Keeshond (spitz loup)
- Bouledogue français
- Teckel
- Labrador
- Jack russell terrier
- Golden retriever
- Berger malinois
Mais comment se fait-il que ces races soient si populaires ? Nous avons posé la question à Jade Van Mol, experte en psychologie canine et fondatrice de Central Bark, un centre de formation pour chiens et maîtres.
Sur quels critères les maîtres se basent-ils généralement pour choisir une race ?
« Malheureusement, c’est principalement une question d’apparence : ils veulent un chien mignon. Ils ne prêtent pas suffisamment attention aux caractéristiques de la race ni aux besoins du chien. Il arrive donc souvent qu’ils choisissent un chien qui ne correspond pas à leur mode de vie ni à leur personnalité. »
« Par ailleurs, les races populaires sont souvent victimes de leur succès. Le labradoodle en est un bon exemple. Cette race est très prisée en ce moment, et donc reproduite de manière excessive et irresponsable. Certains éleveurs, attirés par l’appât du gain, ne se soucient guère de la bonne génétique du chien. Résultat : de nombreux chiens sont instables, mais aussi très sensibles et rapidement anxieux face à d’autres chiens ou à des personnes étrangères. Il faut beaucoup travailler pour donner confiance en eux à ces chiens. »
« D’autres races, comme le bouledogue français et le teckel, souffrent de problèmes de santé. Des races qui ont été modifiées à l’extrême pour correspondre à nos critères de beauté, au détriment de leur santé physique. Par exemple, les bouledogues français ont souvent des problèmes respiratoires et les teckels, des pathologies cardiaques. »
De quels facteurs doit-on tenir compte en choisissant une race ?
« Il est important de faire le point sur son propre mode de vie. Combien de temps pourrez-vous consacrer à votre futur chien, à quelle fréquence êtes-vous présent à la maison, êtes-vous actif ? Si vous travaillez à temps plein au bureau, je vous déconseillerais a priori d’adopter un chien. Personne ne sera heureux si le chien passe ses journées seul à la maison. Si vous n’êtes pas du genre sportif, optez plutôt pour un chien de compagnie comme un chihuahua ou un spitz loup. Néanmoins, ces deux races ne vous dispense pas d’aller les promener une fois par jour et de prendre le temps d’éduquer votre chien. »
D’où vient cette « mode canine » ?
« Les films, livres et réseaux sociaux véhiculent une image très romantique de certaines races. Les gens veulent alors adopter un chien spécifique pour affirmer leur sentiment d’appartenance à un groupe, alors que la raison principale devrait être de créer une belle relation avec leur animal de compagnie. En travaillant sur le lien avec le chien, on l’aider à devenir la meilleure version de lui-même. Un lien qui peut alors devenir très profond. Malheureusement, très peu de gens y parviennent parce que c’est une tâche ardue et chronophage. Ils sous-estiment le temps, l’engagement et la patience que nécessite un chien. Lequel n’est pas un accessoire ni une tendance. »
« Par ailleurs, la plupart des maîtres manquent de connaissances dans le domaine de la psychologie canine. C’est là que j’entre en scène. Dans mon centre de formation Central Bark, je me concentre principalement sur la psychologie canine, ainsi que sur la relation entre le chien et l’homme. Nous formons nos clients pour qu’ils deviennent de bons maîtres qui aideront leur chien à valoriser ses qualités. »
À LIRE AUSSI
Tous les ELLE du monde s’engagent : la fourrure c’est fini !