Le mercredi 5 juillet 2023, l’entreprise Meta (anciennement Facebook) lançait Threads. Ce nouveau réseau social basé sur le “microblogging” (alliant messages instantanés et publication de contenus) se veut en quelque sorte le concurrent direct de Twitter. Mais en quoi il consiste au juste ?

En réalité, une première version de Threads avait déjà été dévoilée. Elle se présentait à l’époque davantage comme une alternative à Snapchat, soit un espace de partage instantané de données auprès de ses amis proches. Échec cuisant. Qu’à cela ne tienne, le groupe de Mark Zuckerberg a décidé de relancer la marque, mais avec un tout nouveau concept, basé cette fois sur le même principe que Twitter. Un lancement réussi puisque le réseau atteignait la barre des cinq millions d’inscriptions en l’espace de seulement quatre heures. En sept heures, il affichait 10 millions d’inscrits.

 

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Threads, ça sort d’où ?

Il faut savoir que Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, avait déjà tenté d’acquérir Twitter par le passé, sans jamais réussir à s’emparer de l’oiseau bleu sacré. Mais depuis la reprise en main du réseau social par Elon Musk, et avec lui l’apparition d’une série de scandales ayant conduit pas mal d’annonceurs, d’investisseurs, d’utilisateurs et même de célébrités à se retirer, il semble que le fondateur de Facebook ait changé d’avis. C’était le moment où jamais de dévoiler son alternative, la modération de contenus haineux en plus et les licenciements massifs en moins : Threads.

Le réseau social surfe donc sur le chaos généré par Elon Musk, et s’en détache en annonçant d’emblée un ADN axé sur une bonne tenue des échanges et qui éviter de favoriser les contenus politiques sources de tensions. “Il y a plus qu’assez de communautés incroyables – sports, musique, mode, beauté, divertissement, etc. – pour créer une plateforme dynamique sans avoir besoin de se lancer dans la politique ou l’actualité chaude”, a expliqué le patron d’Instagram Adam Mosseri sur Threads. Et de poursuivre : “La politique et l’actualité sont importantes, je ne veux pas insinuer le contraire. Mais je pense que, du point de vue d’une plateforme, l’engagement ou les revenus supplémentaires qu’ils peuvent générer ne valent pas du tout la surveillance, la négativité (soyons honnêtes) ou les risques pour l’intégrité qui les accompagnent.”

Interdit pour l’instant en Europe

Sa politique de collecte de données pose néanmoins question. Ce qui explique pourquoi le réseau social, lancé officiellement aux États-Unis, ne soit pas encore disponible en Europe. Peut-être ne le sera-t-il d’ailleurs jamais. En cause ? La politique de collectes de données des utilisateurs qui ne respecterait pas les réglementations en vigueur dans l’Union européenne (UE), que ce soit du côté de la santé, du statut financier mais aussi de l’historique de navigation, de la liste de contacts, des achats en ligne ou encore de la localisation des utilisateurs.

Il existait néanmoins plusieurs astuces pour que, nous, Européens puissions utiliser Threads malgré tout. Une parade rapidement bloquée par le réseau qui a annoncé avoir pris “des mesures supplémentaires pour empêcher les gens basés dans ces pays d’y accéder pour le moment”Depuis le 14 juillet, impossible d’utiliser Threads chez nous donc.

Qu’est-ce que ça vaut ?

Les premières reviews de celles et ceux qui ont eu le temps de la tester sont déjà sorties. Le Parisien a notamment exprimé son scepticisme vis-à-vis de ce nouvel outil. “La conclusion est nette : on ne va pas supprimer tout de suite Twitter de notre téléphone”, peut-on lire. Le premier point négatif pointé du doigt ? Le fait que la création d’un profil Threads passe immanquablement via son compte Instagram (comme un compte Messenger nécessairement associé à son compte Facebook). Une dépendance qui peut représenter un frein pour celles et ceux qui souhaitent utiliser par exemple le réseau à titre professionnel, sans relier automatiquement leur compte Instagram moins sérieux. Ou il faut créer un nouveau compte Instagram. Gros bémol, supprimer Threads implique aussi de supprimer Instagram. Plus globalement, chaque décision prise sur Threads se répercute sur le compte Insta (bloquer un contact, cacher les likes…).

Seconde déception, la nouvelle application ne permettrait pas grand-chose de neuf par rapport à Twitter. À l’exception des “thread” qui ont remplacé les “tweets”, tout fonctionne de la même façon. Sauf que les “threads” semblent publiés épars et non par ordre chronologique, les messages privés ne sont pas possibles et la proposition de traduction est inexistante pour l’instant. “Il faut être honnête : sur Threads, on parle encore trop de Threads et d’Elon Musk”, écrit quant à lui Le Figaro, plus optimiste cependant sur la capacité de l’application à s’améliorer au fil du temps et du nombre d’utilisateurs. Affaire à suivre donc.

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