Existe-t-il une norme sociale à la virilité ? Une femme peut-elle s’approprier sa propre virilité ? Et comment la sacro-sainte virilité masculine est-elle vécue par les hommes ? Ce sont autant de questions auxquelles Géraldine Jonckers tente de répondre dans son podcast Viril.e.s.

Viril.e.s

Dans ce projet profondément féministe, mais pas que, la réalisatrice tente d’approcher d’autres formes de virilités que celle uniquement liée à la puissance sexuelle de l’homme. Pourquoi serait-elle propre à celui-ci d’ailleurs ? Géraldine Jonckers est donc partie à la rencontre de portraits différents aux histoires souvent singulières, intimes et politiques. Le tout dans un format ultra court : 3 épisodes d’une vingtaine de minutes seulement. Dans ceux-ci, les invité.e.s racontent leurs questionnements liés à leur rapport à la virilité : les injonctions sur les corps et les comportements, l’apprentissage de la force et de la violence, le contrôle des émotions, le regard des autres, le poids familial et celui de la société, la soif de liberté, mais aussi et surtout l’expression de sa propre identité.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Studio Balado (@studiobalado)

Gabrielle et Milka, deux femmes puissantes

Dans le premier épisode, on fait la rencontre de Gabrielle et Milka, deux femmes puissantes qui, à leur manière, se réapproprient les codes de la virilité. Toutes les deux se confient sur leur rapport au corps et sur leur façon de négocier avec les injonctions sociales qu’elles ont intégrées depuis toutes petites en tant que femmes. La première, Gabrielle, tente d’assumer “son corps de footballeuse” dans une famille à la culture bourgeoise exacerbée où les seules formes corporelles valorisées sont la maigreur, la blancheur de peau, et le moins de forme possible. Milka, brute de décoffrage, balance d’emblée au micro :”j’aime mettre des beignes et j’en ai reçues”. Elle raconte également qu’elle aime être torse-nu dans la rue. “L’érotisation n’est pas un manque de respect”, observe-t-elle. “On peut m’érotiser, mais je veux être respectée”.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Studio Balado (@studiobalado)

Arthur et Paul, et la notion de “boy club”

Dans le second épisode, on découvre Arthur et Paul qui questionnent le piège dans lequel la virilité les enferme. Une virilité apprise dès la petite enfance à travers la pop culture et les médias. Ils racontent notamment cette “éducation à la virilité”, cet “environnement” particulier depuis qu’ils sont petits garçons, et l’importance “d’entrer dans le clan”, “faire partie du boy club”. Plus loin encore, ils admettent que le privilège masculin a constitué pour eux un piège, avec une virilité perçue comme une tension permanente parfois tournée à l’absurde. “Un homme doit affirmer en toute circonstance sa virilité”, raconte Arthur. “On est élevé à faire primer nos besoins et nos désirs en premier”, confie Paul. Leur question récurrente : comment libérer l’expression de ses sentiments quand on est un homme ? Avec quelques aveux de faiblesse parfois : “On a beau essayer de s’éduquer, mon héritage culturel fait que je continue de faire primer par moment mon besoin personnel”. Mais aussi des conclusions rassurantes parfois : “Je pense que les hommes commencent à questionner le modèle traditionnel de virilité, à écouter leurs sentiments”.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Studio Balado (@studiobalado)

Régis et Jihan, deux hommes queer

Enfin, dans le troisième épisode, on écoute les récits de Régis et Jihan qui, par leur singularité, s’autorisent à se réinventer au-delà du carcan viril. Ces deux hommes queer se posent la question : pourquoi imposer un rôle genré aux enfants ? Avec eux, une autre manière de vivre la virilité se dessine, celle qui casse les codes, qui dépasse les stéréotypes, pour se réinventer. Quand il va en soirée, Régis s’autorise par exemple à porter des jupes, du vernis à ongles et du maquillage. De son côté, Jihan construit une virilité à son image, sensible et à l’écoute des autres. On achève le podcast en questionnant sa propre virilité, et avec le désir profond de la cultiver à son image.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Studio Balado (@studiobalado)

Le podcast Viril.e.s est disponible depuis le 3 avril 2023 sur Spotify et Ausha.

À LIRE AUSSI :

« injonctions et bistouri » : le podcast à suivre 100% axé sur la médecine et chirurgie esthétique

« Quelque chose à vous dire » : le nouveau podcast belge dédié aux parents séparés

9 BD féministes à dévorer de toute urgence