Ça y est, ils l’ont fait ! Les chercheurs ont pour la première fois utilisé du vrai sang menstruel pour tester la capacité d’absorption des différentes protections hygiéniques disponibles sur le marché.
Du vrai sang, il était temps
Oui, jusqu’en 2023, les scientifiques utilisaient du sérum physiologique ou de l’eau. Vous savez, ce liquide bleu que l’on voit dans les pubs à la place du sang par excès de puritanisme. Seul bémol, l’eau ne contient pas les cellules sanguines, ni les sécrétions et autres tissus de la muqueuse de l’endomètre, contrairement au sang menstruel. Les résultats scientifiques sont donc faussés depuis le départ. Vous avez envie de pleurer ? Nous aussi.
Utilisant enfin du sang réel donc, les chercheurs de l’Oregon Health & Science University, à Portland ont exploré la capacité d’absorption de 21 produits d’hygiène menstruelle différents : tampons, serviettes hygiéniques, coupes menstruelles, sous-vêtements, disques menstruels… Pour cela, ils ont mesuré le niveau de sang nécessaire pour saturer ou remplir chaque produit, en utilisant des concentrés de globules rouges, c’est-à-dire ce qui reste du sang total une fois que le plasma et les plaquettes ont été enlevés.
Avec cette fois une meilleure compréhension de la capacité réelle de chaque produit, ils sont arrivés au résultat suivant. Les disques menstruels en forme de diaphragme seraient plus efficaces que les serviettes et les tampons traditionnels pour traiter les flux sanguins menstruels abondants.
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C’est quoi un disque menstruel ?
Physiquement, il se rapproche d’une cup. Sauf que ce n’en est pas une. Il s’agit aussi d’une protection réutilisable en silicone médical qui se place à l’intérieur du vagin pour recueillir le sang. Mais alors que la cup se plante dans le canal vaginal et y reste grâce à un effet de succion, le disque prend place dans le fornix, où il reste positionné grâce au pubis. Le disque est donc un peu plus large qu’une cup et se place plus profondément dans le vagin. Il mesure en moyenne 6 à 7 centimètres de diamètre et s’insère dès lors en se pliant bord contre bord pour devenir le plus fin possible. Il suffit ensuite de l’insérer jusqu’en haut du vagin. Une fois qu’il atteint un endroit de l’anatomie féminine surnommée fornix, il ne reste plus qu’à pousser le rebord pour le caler à l’arrière de l’os pubien.
L’un des gros avantages de ce produit d’hygiène, c’est qu’il permet d’avoir des relations sexuelles tout en le portant. Le canal vaginal est en effet libre d’accès, et en plus le sang ne coule pas, ce qui permet d’éviter de gâcher ses précieux draps blancs. Mais surtout, surtout, une fois installé, le disque menstruel peut rester pendant plus de 10 heures et recueillir en moyenne 70 ml de sang.
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L’équivalent de 3 tampons
C’est la capacité d’absorption de trois tampons, sans parler de son caractère infiniment plus écologique. Les résultats publiés dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health suggèrent également qu’une perte de sang supérieure à cette quantité pendant toute la durée des règles est considérée comme excessive, et justifie donc un examen médical.
C’est l’autre grand intérêt de cette étude. Elle va désormais permettre, grâce à une meilleure connaissance des capacités d’absorption des différents produits, d’estimer si une personne a besoin de tests ou de traitements supplémentaires. Les saignements menstruels excessifs pourraient en effet exposer à un risque d’anémie et suggérer d’autres problèmes médicaux sous-jacents.
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