Vingt ans après le lancement de For Her, le créateur s’apprête une nouvelle fois à marquer l’univers de la parfumerie avec une fragrance tout à fait singulière, qui célèbre l’individualité et les multiples facettes de la féminité.
Depuis ses débuts, la Maison Narciso Rodriguez est synonyme de créativité et d’innovation. Cette année, elle ouvre un nouveau chapitre avec le lancement de all of me, un parfum floral musqué doté d’un twist inattendu qui joue sur les contrastes.
Une rose réinventée
La vision du créateur pour ce parfum était sans équivoque dès le début : créer un floral d’un nouveau genre, aussi marquant que l’a été for her dans la famille des musqués à son époque. « Ce que j’aime c’est créer la nouveauté, faire ce qui n’a pas encore été fait, ou alors réinventer ce qui existe déjà. J’aime imaginer des créations élégantes et in-temporelles qui accompagneront les femmes à travers le temps » confie Narciso Rodriguez, véritable passionné des fleurs et des parfums depuis son plus jeune âge. L’idée de la rose l’obsède et cette fleur, la plus emblématique en parfumerie, devient le point de départ de la création. Un défi relevé avec brio par les talentueuses parfumeuses Dora Baghriche et Daphné Bugey. « Narciso est très impliqué dans le processus créatif de ses parfums. Honnêtement, il s’y connait, il sait ce qu’il veut. Il a une vision singulière de la femme, un ADN marqué, à nous de coller à son univers » explique Dora Baghriche. La douceur de la rose est cette fois associée à un ingrédient plus souvent utilisé dans les fragrances masculines : le géranium. « Le géranium est une note aux multiples facettes qui présente des liens olfactifs naturels avec la rose », ajoute Daphné Bugey. Les parfumeuses bousculent ainsi les codes de la parfumerie, en donnant naissance à une rose plus moderne et profonde. « Narciso aime les matières brutes, un peu sauvages, il ne fallait pas partir sur une rose trop mièvre, romantique et timide, il fallait trouver le twist, un peu rock’n’roll qui ferait toute la différence » raconte Daphné Bugey.
Un accord crémeux
Et ce twist c’est une note plus crémeuse assez surprenante. En effet, le parfum s’articule autour d’une deuxième composante fondamentale : une évolution enveloppante découlant de la signature rare du musc égyptien qui se trouve au cœur de chaque parfum Narciso Rodriguez. Six notes de musc différentes sont associées pour créer une sensation de seconde peau, chacune apportant une dimension distincte au parfum : une douceur, une luminosité ou une texture riche et boisée. « Mon idée était d’associer la rose aux notes du lait de géranium. C’est une boisson peu connue, mais typique de mon enfance que j’ai passée à Alger. Les notes laiteuses se mêlent à celles des muscs, créant une nouvelle sensualité qui réinvente complètement le musc signature de la marque » explique Dora Baghriche. La particularité de ce parfum, c’est que l’on sent chaque ingrédient du début à la fin, même les muscs, qui sont souvent relégués en notes de fond.
Design et durabilité
Le flacon élégant, conçu et dessiné par Narciso Rodriguez lui-même, allie des formes architecturales épurées qui sont devenues sa signature à des courbes plus féminine. Depuis sa création il y a 20 ans, Narciso Rodriguez Parfums est animé d’un esprit pionnier, la durabilité fait partie intégrante de cette vision. C’est pourquoi all of me ne se contente pas d’être esthétiquement beau ; c’est aussi le parfum le plus durable jamais créé par la maison avec 88 % d’ingrédients d’origine naturelle et un système de recharge innovant.
Une muse charismatique
L’égérie choisie par le créateur pour cette nouvelle fragrance est le mannequin argentin Mica Argañaraz, qui a fait la couverture de titres très convoités, et est à la fois une artiste et une militante. Elle défend des causes humanitaires et a fait don d’une grande partie de ses gains de la Fashion Week 2022 pour venir en aide à l’Ukraine. La relation entre Narciso et Mica a commencé sur le podium, lorsque Mica a participé au défilé PE16 du créateur. « J’ai choisi Mica comme vi-sage de la marque parce qu’elle a une grande confiance en elle », indique Narciso Rodriguez. « Elle est chaleureuse, charismatique et bien dans sa peau. Elle a son propre style, elle est unique. Ce sont toutes ces qualités que j’ai voulu célébrer avec ce nouveau parfum. »
Pour dévoiler sa nouvelle fragrance au monde, le créateur a mis les petits plats dans les grands lors d’un voyage au Mexique. L’occasion aussi pour les journalistes de mieux connaître Narciso Rodriguez ; un créateur discret, humble, doté d’un grand talent et toujours animé par la passion de créer. Lorsque son nom s’affiche en grand et en lettres de feu au beau milieu du désert sous un ciel étoilé, il est ému. Ce nouveau parfum, il l’a imaginé, désiré, porté depuis les prémices et dans les moindres détails. Il a tout supervisé parce que sa marque - sa Maison comme il préfère l’appeler - ce n’est pas du marketing, c’est qui il est avant tout.
D’où vous vient cette passion pour les parfums ?
La parfumerie m’a toujours fasciné. Petit, j’aimais écouter ma mère et ses copines parler des parfums français qu’elles achetaient à La Havane. Tout le glamour, du nom au flacon, m’attirait beaucoup. Mon oncle aussi était un grand fan de parfums, il les collectionnait et se procurait toutes les nouveautés avant tout le monde. À l’adolescence, je suis devenu obsédé par les muscs. J’ai toujours voulu étudier la mode, mais je savais depuis les débuts que les parfums feraient partie de mon univers. Je pense qu’être créateur c’est vouloir créer un total look, des vêtements et accessoires au parfum. J’y insuffle les mêmes valeurs, j’aime les créations esthétiques, mais aussi élégantes et intemporelles.
Quel est votre premier souvenir olfactif ?
J’ai baigné dans les odeurs de cuisine cubaine, mais je crois que mon tout premier souvenir c’est celui du jardin de ma tante et de très beaux gardénias. Elle les coupait et les plaçait dans de petits bols dans différentes pièces de la maison. Ce souvenir est beau, simple, mais puissant, je ne l’ai jamais oublié.
Selon les parfumeuses Dora Baghriche et Daphné Bugey, vous êtes un fin connaisseur de l’art de la parfumerie. Comment avez-vous appris ?
Je suis flatté que des expertes aient dit ça. En fait, depuis la naissance de mes enfants, j’ai acheté des diffuseurs de parfums pour leurs chambres ; pour les aider à s’endormir, je diffusais de la lavande par exemple, et finalement, je m’en suis un peu servi comme d’un laboratoire. J’aime expérimenter et j’ai tenté de mélanger de la rose, avec du géranium, avec du bois de santal, mais aussi des muscs, toutes ces matières premières que j’aime et je me suis dit que ça pouvait faire un super parfum. Quand j’ai briefé Daphné et Dora, je me suis inspiré de mes expériences.
Et si vous n’étiez pas devenu créateur de mode et de beauté, quel métier vous aurez passionné ?
J’adore l’esthétique, j’aime prendre des photos partout, tout le temps. J’ai des centaines de milliers de photos prises en rue, de gens, de paysages. Mais mon job préféré et le plus valorisant, c’est d’être devenu père. C’est ce qui m’apporte le plus de joie, c’est le plus grand rôle de ma vie. Je me sens vraiment chanceux ; j’ai énormément de rêves qui sont devenus réalité au cours de ma vie, mais le plus précieux de tous c’était celui de devenir père. Même si, honnêtement, c’est parfois plus facile de créer des parfums que d’élever des enfants (rires).
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