Comme chaque année, octobre signe un mois de sensibilisation au cancer du sein. Ce dernier touche près de 10 000 femmes par an en Belgique, ce qui en fait la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Sa probabilité de survie est néanmoins élevée, à condition que la maladie soit détectée à temps. C’est ce que permet aujourd’hui l’IA (l’intelligence artificielle), offrant une aide non-négligeable aux radiologues.

Un dépistage précoce

L’importance du dépistage du cancer du sein n’est plus à démontrer, que ce soit individuellement via l’autopalpation, auprès de son gynécologue ou dans le cadre d’une campagne de Mammotest. Depuis un an, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (H.U.B) utilise un nouvel outil pour compléter l’arsenal : l’intelligence artificielle (IA). Son rôle ? Venir en aide aux radiologues lors de la lecture des images, cela en offrant un pourcentage de risque de malignité à partir d’une image lésionnelle.

Si cette IA a été développée et continue de se perfectionner, c’est grâce au deep learning. Des images de cas positifs et négatifs ont été intégrées dans un logiciel pour qu’il s’entraîne à identifier le cancer et à le différentier d’une lésion bénigne. À chaque nouveau cas, l’IA analyse les images de la patiente à celles stockées et est donc capable de donner un pourcentage de risque de positivité.

D.R.

Une aide à l’oeil du radiologue

L’IA est aussi particulièrement performante sur la mammographie 3D (tomosynthèse). Elle permet ainsi un meilleur diagnostic des seins denses, qui mettaient parfois en difficulté les radiologues, car très complexes à analyser. “L’Intelligence artificielle pourrait aussi être intéressante pour le dépistage de masse car il permet, sur base de la mammographie et de l’âge, de calculer le risque à 2 ans de développer un cancer du sein. Cela va permettre d’identifier les patientes qui ont besoin d’une surveillance plus rapprochée car plus à risque de développer un cancer”, souligne le Dr Sy, Directrice de Clinique d’Imagerie de la Femme au sein de l’H.U.B.

Un article récent publié cet été dans la prestigieuse revue The Lancet estime à 20% le nombre supplémentaire de cas de cancers du sein détectés par l’intelligence artificielle par rapport à une double lecture classique par deux radiologues expérimentés. Cependant, si l’IA détecte beaucoup de cancers, elle positive aussi des lésions bénignes. Comme l’explique le Dr Sy : “L’intelligence artificielle ne remplace pas le travail des radiologues, mais demeure un outil qui va permettre de les soulager en les confortant dans leur diagnostic et parfois en attirant leur attention sur la présence d’autres lésions associées qui auraient pu leur échapper. C’est aussi un gain de temps, car il diminue le temps de lecture des mammographies tout en nous permettant une meilleure détection et donc une prise en charge plus rapide des patientes qui en ont besoin.”

Quels espoirs pour le futur ?

L’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait être étendue dans le futur à la lecture d’images provenant des IRM. Dans cette utilisation, l’IA sera surtout utile pour les femmes à haut risque de cancer du sein dont le cancer se présente souvent de façon peu typique et est plus agressif. Elle permettra alors une prise en charge plus rapide. À moyen et long terme, l’IA pourra également aider à mieux définir les patientes pour qui une chimiothérapie est nécessaire.

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