Égérie du nouveau parfum MYSLF d’Yves Saint Laurent Beauty, Austin Butler nous fait la promesse d’une étreinte fleurie et boisée qui nous invite à exprimer nos nuances, mais aussi à nous mettre (un peu) dans sa peau…
Parce qu’il ne s’agit pas que d’un énième nouveau parfum pour hommes, mais plutôt d’une fragrance, disons, générationnelle. Elle joue à la perfection avec les codes du masculin et du féminin, loins des clichés genrés. Qui de plus emblématique pour représenter cette nouvelle masculinité que l’acteur américain Austin Butler ? S’il avait déjà crevé l’écran avec son second rôle dans Once Upon a Time… in Hollywood de Tarantino aux côtés de Margot Robbie, Brad Pitt et Leonardi DiCaprio, c’est dans Elvis de Baz Lurhman où il campe magistralement l’interprète de Love Me Tender, qu’il a définitivement fait chaviré nos coeurs. Généreux, il n’a pas hésité à donner de son temps (et on en a outrageusement profité) pour nous parler de lui et de comment il (se) sent. En commençant par nous parler d’Yves Saint Laurent. Que lui aurait-il dit s’il l’avait rencontré ? « Que je l’admire beaucoup. J’admire le rebelle qu’il était et le visionnaire qu’il était. Et j’aimerais savoir ce qui l’inspirait et ce qui faisait fonctionner son esprit. Il a dit ‘Les modes passent, le style est éternel’, c’est brillant.»
Pas de genres, juste des énergies
« La fleur d’oranger est la seule matière première dont disposent les parfumeurs qui peut exprimer, selon la manière dont elle est façonnée, tous les âges de la vie et tous les sexes : un nouveau-né, une mariée, un homme… » explique Daniela Andrier, une des trois parfumeurs qui ont imaginé cette fragrance, présents également pour l’entretien. Et l’acteur partage cette idée. « Je considère la masculinité et la féminité comme des énergies qui vivent en chacun de nous. Elles changent au fil des jours. Et ce ne sont que des mots que nous leur avons donnés. Quand je m’habille, par exemple, ce qui m’intéresse, c’est tissu, la coupe et l’énergie que je recherche ce jour-là. C’est la même chose pour le parfum. Donc ça n’a rien à voir avec la masculinité ou la féminité, c’est juste des émotions. Je pense juste à comment je me sens. » Le choix de la Fleur d’Oranger est donc audacieux. « Une matière luxuriante qui «agit comme un miroir »» dit Daniela Andrier, « parce qu’elle peut refléter une fraîcheur propre et innocente et une sensualité brûlante, une vivacité verte et une suave floralité blanche ». Ici, en sculptant un accord autour d’un riche cœur absolu de fleur d’oranger de Tunisie, le trio de parfumeurs de MYSLF a mis en valeur les nombreuses facettes naturelles de la fleur. « Le grand défi était de créer un parfum très diffus, mais pas agressif pour exprimer un homme qui ne soit pas une caricature, dans toute sa subtilité » précise Christophe Raynaud, deuxième parfumeur sur le projet. « La première fois que je l’ai senti » explique Austin, « j’ai tout de suite essayé d’identifier cette note très sensuelle. J’ai compris que c’était la fleur d’oranger parce qu’elle m’a rappelé l’oranger de mon jardin quand j’étais enfant. Cette odeur m’évoque la cueillette des oranges avec ma mère. » Une jolie Madeleine de Proust. « Je suis en effet très sensible aux odeurs qui m’entourent. J’ai tendance à percevoir les odeurs subtiles. Et je pense que c’est aussi comme ça que je choisis un parfum, pour savoir ce qu’il va me faire ressentir, quelle émotion il provoque. Je me suis donc senti privilégié de faire partie de cet héritage qui a été transmis par Yves Saint Laurent. » On saisit l’occasion pour parler de son rapport avec la beauté et lui demander sa routine. « On n’arrête pas de me demander ça ! Mais je n’en ai aucune, à vrai dire. Je prends juste une douche. L’hygiène, c’est sacré (rires). » Et la mode ? « J’admire Serge Gainsbourg, Paul Newman et Steve McQueen. Ils avaient cette façon de rester intemporels. C’est ce à quoi j’aspire, il sont aussi merveilleux quand on les regarde aujourd’hui qu’ils l’étaient dans les années 60. »
« Nous sommes si complexes qu'il est difficile de mettre le doigt sur une seule version de nous-même » Austin Butler
Qui suis-je ?
MYSLF est un nom qui revêt plusieurs sens, une référence à la façon dont la GenZ allège les mots, mais pas seulement. Les lettres résument les initiales YSL, qui crée un pont entre M et F, masculin et féminin. « Je pense qu’il s’agit d’accepter toutes ces différentes facettes de nous-mêmes et de réaliser qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes si complexes qu’il est difficile de mettre le doigt sur une seule version de nous-mêmes et, pour moi, être soi-même, c’est juste aimer et être. J’accepte toutes ces différentes facettes et j’essaie de vivre la vie la plus pure possible ». Une duplicité plus facile à gérer pour un acteur, habitué à jongler avec les différentes personnalités ? Pas si sûr. « Je n’en suis pas certain. C’est possible. Quand vous jouez, vous essayez vraiment. Vous essayez de trouver les parties de vous-même qui sont le personnage, et donc vous ne devenez pas nécessairement quelqu’un d’autre. On trouve cela en soi. Il y a d’ailleurs des parties de moi-même que je ne peux pas montrer au monde ou que je peux réprimer. Et en m’immergeant dans un personnage, je dois soudainement les révéler et les augmenter. Donc, oui, je pense que le métier d’acteur vous oblige à être plus conscient de toutes ces facettes et à savoir où elles se trouvent, où elles sont en vous. » Voilà beaucoup d’introspections et de questionnements dans un seul flacon.
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