Chaque année, environ 80 000 femmes dans le monde sont assassinées dans le cadre de ce que nous appelons le féminicide : tuer une femme parce qu’elle est une femme. Les députés européens se mobilisent depuis plusieurs mois pour lutter contre cette réalité qui sévit également en Europe. Dans l’UE, une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles, le plus souvent du fait du partenaire intime.
“La violence contre les femmes est un fléau. Nous devons nous assurer qu’elles se sentent en sécurité partout en Europe” a déclaré la députée européenne, Frances Fitzgerald. “Pour cette raison, il est essentiel que l’UE, en tant que défenseur de l’égalité et des droits humains, s’engage pour les femmes et prenne des mesures concrètes”. Cette volonté se traduit aujourd’hui par une toute nouvelle législation européenne visant à mieux les protéger.
Prévenir, protéger et poursuivre
Le texte érige plusieurs crimes en infractions pénales dans l’Union européenne. Les mutilations génitales et les mariages forcés sont notamment ciblés : ils seront répertoriés comme des crimes dans la législation européenne. La directive prévoit des mesures de prévention du viol et de sensibilisation au consentement. La nouvelle législation prend également en compte des phénomènes nouveaux tels que la cyberviolence à l’égard des femmes. Les États membres s’efforceront de sensibiliser le public au consentement et au fait que son absence est considérée comme un crime. De plus, les victimes de violence sexuelle seront assurées d’avoir un meilleur accès à la justice, à une protection et à un soutien spécialisés. Elles pourront également demander des dommages et intérêts au cours de la procédure pénale.
“Je suis ravie de constater que, pour la première fois, l’Union européenne transmet un message fort indiquant notre engagement contre la violence faite aux femmes”, déclare Fitzgerald. “Bien que cette directive ne couvre pas tout ce que le Parlement souhaiterait, comme la criminalisation du viol basée sur l’absence de consentement, des étapes importantes ont été franchies dans les domaines de la prévention, de la protection et des poursuites. Aujourd’hui, nous avançons vers notre objectif de faire de l’Europe le premier continent au monde exempt de violence à l’égard des femmes.”
Catalyseur pour un changement positif
La violence contre les femmes et la violence domestique touchent, selon les estimations, une femme sur trois dans l’UE. En 2014, une femme sur dix a signalé avoir subi de la violence sexuelle et une femme sur vingt a déclaré avoir été violée. Plus d’une femme sur cinq a été victime de violence domestique. Les femmes sont également confrontées à la violence sur leur lieu de travail : dans environ un tiers des cas de harcèlement sexuel vécus par des femmes dans l’UE, cela s’est produit au travail.
“Il est de notre devoir de continuer à lutter pour les droits des femmes jusqu’à ce qu’une transformation sociétale se produise”, déclare la députée européenne Evin Incir. “Cet accord sert de catalyseur pour un changement positif, il promet une amélioration continue et souligne notre responsabilité commune de combattre la violence contre les femmes.”
Mais le travail est loin d’être terminé. Une étude récente de l’UCLouvain montre que 14 % des étudiant(e)s ont été victimes de violences sexuelles ou de viols. “La lutte pour les droits des femmes est un combat de longue date, mais pas à pas, nous progressons vers une Europe féministe”, dit Evin Incir. “La mention de l’article sur le consentement est importante, elle garantira une société sûre pour tous, y compris dans les écoles.”
Cet article a été écrit en étroite collaboration avec le Parlement européen.
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