Porter une protection solaire même quand il n’y a pas de soleil, cela vous étonne ? Nos arguments pour vous convaincre.

Un SPF lorsqu’il y a peu de soleil, ça a du sens ? Oui

L’ensemble de la communauté médicale recommande à tous les phototypes de se protéger du soleil en été, mais également au printemps, en prévention des cancers cutanés. Cela ne fait pas débat. « L’intensité des UV n’a aucun lien avec la chaleur, réelle ou ressentie, explique Stéphanie Soule, docteure en sciences de la vie et de la santé chez Typology. Ces derniers peuvent traverser en grande partie la couverture nuageuse. On estime que le soleil est responsable de 80% des changements cutanés visibles, dont les taches, les rides et la perte d’élasticité. » En Europe, les produits solaires doivent obligatoirement protéger des UVB (responsables des brûlures), mais aussi des UVA, majoritaires et passant à travers les nuages et les vitres, qui dardent leurs rayons toute l’année. Enfin, plusieurs études ont montré que le cocktail pollution et UV accélère l’apparition des taches. Partout, en ville ou à la campagne, cela vaut donc le coup de faire un petit effort pour protéger son visage et ses mains.

Y a-t-il des cas où il faut systématiquement en mettre ? Oui

Dès que l’on utilise régulièrement un traitement anti-taches ou un soin qui accélère le renouvellement cellulaire (exfoliant mécanique ou chimique : rétinol, AHA), on considère que la peau est plus sensible. En revanche, la vitamine C n’est pas photosensibilisante. « Si vous avez, ou qu’il y a dans votre famille, un antécédent de cancer cutané, c’est indispensable, rappelle la Dre Siham Zriouel. Enfin, on conseille également une protection solaire pendant six mois après un traitement sensibilisant, comme l’isotrétinoïne contre l’acné. »

Est-ce utile quand on a déjà une routine anti-âge rigoureuse ? Oui

Si vous investissez beaucoup pour l’entretien de votre peau – cosmétiques, injections, masque Led, cures de collagène… –, alors trois fois oui, mettez de la crème solaire. « S’il ne fallait choisir qu’un seul geste anti-âge, ce serait celui-ci ! », recommande la médecin. C’est un geste de prévention, le reste n’est que de la réparation. Ce que l’on observe sur notre peau – rides, relâchement, taches… – sont les conséquences de notre comportement face aux UV lors de la décennie passée. »

Est-ce que cela vaut le coup quand on a la peau sensible ? Oui

Cela peut paraître contre-intuitif quand la peau ne supporte rien. Mais le fait de la protéger des UV peut justement réduire l’inflammation. Certaines marques proposent des filtres minéraux. « Ceux-là restent en surface de la peau, ils ne pénètrent pas dans l’épiderme et sont potentiellement mieux tolérés. Mais ce n’est pas une règle absolue. La composition ne doit pas être un frein à la protection, choisissez surtout une formule qui vous plaît », ajoute la Dre Zriouel.

Tous les phototypes en ont-ils besoin ? Oui et non

Au printemps et sans exposition prolongée, non. « La mélanine de la peau protège des méfaits des UV, donc on conseille aux phototypes 4, 5 et 6 (les peaux les plus foncées) une protection moins élevée, explique la médecin. Elle reste tout de même très importante si la peau a des lésions d’acné, des kystes ou des cicatrices, afin d’éviter des taches que les UV déclenchent et aggravent. »

La protection solaire empêche-t-elle la synthèse de vitamine D ? Non

L’exposition aux UVB engendre la synthèse par notre corps de plus de 90 % de la vitamine D, or une grande partie d’entre nous est en déficit. Alors, faut-il se protéger ? Les études sont contradictoires : certaines affirment que les personnes qui mettent de la crème en synthétisent moins, d’autres non. Dans les faits, il semblerait que l’ensemble des UVB n’est jamais totalement bloqué, et le taux de vitamine D synthétisé, peu impacté. « Prendre le risque d’abîmer sa peau n’est pas un bon calcul, avertit la Dre Siham Zriouel. On mesure des carences en vitamine D dans les populations d’Europe du Nord depuis très longtemps, avant même que l’on recommande de porter de la crème solaire toute l’année. Il vaut mieux se supplémenter. »

Jeune femme en maillot portant de la protection solaire et posant devant une porte verte en bois.

©Unsplash – Jonathan Borba

Faut-il en appliquer en avion ? Oui

Les vitres absorbent une grande quantité d’UVB, mais pas les UVA, qui nous atteignent plus fortement en altitude. On conseille donc de mettre une crème solaire en avion, surtout si vous êtes côté hublot !

Les produits solaires sont-ils mauvais pour la santé ? Non

Certains filtres sont régulièrement sous la surveillance des autorités de régulation européennes, comme l’octocrylène, par exemple. Cette liste se nomme la CoRap, ou plan d’action continu communautaire. La réglementation évolue fréquemment en fonction des données scientifiques. Mais les médecins rappellent que la balance bénéfices-risques reste toutefois largement en faveur d’une protection rigoureuse.

Faut-il en réappliquer à la mi-journée ? Cela dépend

Si vous déjeunez en terrasse ensoleillée, même pendant quinze minutes, réappliquez une protection solaire avant de sortir. « Les UV modifient chimiquement l’action de photoprotection des filtres, qui diminue au fil du temps, mais lentement. Si vous ne sortez pas de la journée et que vous ne transpirez pas, vous n’êtes pas obligée d’en ajouter », précise Stéphanie Soule.

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