L’univers de la Haute Couture a retrouvé son jumeau d’engagement d’excellence, l’Opéra, à l’occasion du dernier défilé Chanel, scénographié à la façon d’un chassé-croisé romantique, sophistiqué.

Les savoir-faire à chœur ouvert

Le défilé Haute Couture Automne/Hiver 2024/25 de la Maison a été présenté en juin à Paris – deux semaines plus tôt qu’à l’accoutumée – honneur aux JO qui seront les autres catalyseurs d’attention de cet été.

Quelques semaines après le départ de Virginie Viard, directrice artistique qui avait pris la succession de Karl Lagerfeld à la tête de la création des collections en 2019, ayant occupé pendant près de 30 ans la stratégique fonction de « bras droit » du créateur, ce défilé à la théâtralité et à la délicatesse saisissantes était signé par le Studio de création Mode de Chanel.

Avec des volumes spectaculaires subtilement sculptés, l’interprétation de longues capes précieuses qui imposent une forme d’autorité douce – mais impliquent une distance respectueuse – des épaules extrapolées, des tailles soulignées par des gilets-bustiers brodés dans un esprit baroque, le célébrissime tailleur Chanel chaque fois modernisé et comme accessoire de coiffure récurrent, obsédant, un grand nœud de satin dans les cheveux, cette collection a imposé une esthétique affûtée, glamour, précieuse sans préciosité.

Les arts entrelacés

En organisant ce show enlevé à quelques entrechats de ses ateliers Haute Couture de la rue Cambon pratiquement voisine, Chanel rappelle son histoire de passion pour la création, le mouvement et la discipline, étroitement liée à celle de l’Institution française : la Maison est Grand Mécène de l’Opéra national de Paris depuis 2023, Mécène du Ballet de l’Opéra depuis 2021 et Mécène du Gala d’ouverture de la saison de danse depuis 2018. 

Orchestré dans les coursives extérieures entourant la salle de spectacle modulée en loges grâce aux fauteuils de velours rouges pour jouer avec les repères, stimuler les perceptions et réinventer l’expérience, le défilé a révélé des broderies issues de centaines d’heures de travail cumulées, des galons précieux, des jerseys laqués, des velours, tweeds et satins duchesses tissés de narrations.

De nombreuses silhouettes interprétées en noir intense ajoutaient à la dramaturgie, soutenue par l’opulence des texture ouvragées et le bruissement des taffetas. Contrastant avec ces tons profonds, une palette d’or, d’argent, de fuchsia, d’ivoire, de céladon et de rose pâle déclinée en nuances mattes, brillantes et laquées, soulignaient qu’à l’Opéra comme en Couture, il n’est question que de lumière : celle qui émane du prodigieux travail accompli, pour éclairer le regard. Quand le rideau tombe, la fascination demeure. 

Les personnalités présentes au défilé :

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