Grande classe, luxe et tradition. Entre hôtels somptueux, restaurants étoilés et paysages paradisiaques, suivez le guide à travers ce joyau de l’Allemagne qu’est la Forêt-Noire.
Nichée dans le Land de Bade-Wurtemberg, au sud-ouest de l’Allemagne, la Forêt-Noire est une région qui vaut indéniablement le détour. Le Bade-Wurtemberg, qui borde la France et la Suisse, est facilement accessible depuis la Belgique en voiture, en train ou en avion, avec un trajet d’environ cinq heures. C’est le troisième plus grand Land d’Allemagne avec notamment ses paysages célèbres, tels que le Schwäbische Alb, les rives du lac de Constance et la magnifique Forêt-Noire que nous avons visitée.
Réputé pour ses forêts touffues et ses villages pittoresques, le vaste massif montagneux de la Forêt-Noire doit son nom aux soldats romains qui l’appelaient « silva negra » en raison de la densité de ses arbres qui masquait la lumière du jour. Aujourd’hui, les versants de la Forêt-Noire sont parsemés d’églantiers dont le rouge contraste joliment avec le vert profond des forêts et les jolis villages. Aussi rouges que les cerises sauvages, gorgées de jus à pleine maturité, qui entrent dans la préparation de la Kirschtorte, cette fameuse Forêt-Noire qui fait les délices des locaux comme au-delà des frontières du pays. Côté paysage, c’est une succession de forêts d’épicéas et de sapins, de collines ondulantes, de vallées profondes et de lacs aux eaux cristallines.
Le meilleur de l’Allemagne
Blottie dans cet écosystème impénétrable du Land de Bade-Wurtemberg, la Forêt-Noire déroule une somptueuse palette d’hôtels et de restaurants parmi les plus luxueux d’Allemagne. Les premiers se rangent dans la catégorie cinq étoiles supérieure et les seconds arborent fièrement leurs étoiles au Michelin. Beaucoup de ces hôtels peuvent se targuer de posséder une riche histoire et d’être restés des propriétés privées toujours aux mains des familles qui les ont fondés. Certains se dressent au cœur de villes magnifiques qui font rimer sites culturels et beautés naturelles. Où qu’on aille, l’atmosphère transpire le raffinement et l’hospitalité. On comprend pourquoi cette destination jouit d’une grande popularité et donne envie d’y revenir. Après son périple de la semaine dernière, Daphne du ELLE n’échappe pas à la règle.
Le trajet de cinq heures en voiture au départ de la Belgique offre déjà une expérience à couper le souffle. Le passage de l’effervescence urbaine au calme de la campagne s’opère en douceur jusqu’à Baden-Baden, notre première étape. Nichée dans une splendide vallée entourée de collines verdoyantes, la ville est réputée pour son architecture et ses thermes. Nous nous arrêtés devant le Brenners Park-Hotel & Spa, où nous avons été accueillis par le portier et l’air vivifiant de la montagne.
Brenners Park-Hotel & Spa
L’histoire de cette perle hôtelière remonte à 1872, année de son ouverture. Depuis, le Brenners Park-Hotel & Spa s’est forgé une réputation de havre d’élégance, de confort et de raffinement. Au fil des ans, il a vu défiler un grand nombre d’hôtes célèbres, des chefs d’État aux grands noms des arts et des lettres en passant par les têtes couronnées. À l’origine, il a été érigé pour offrir un sanctuaire aux aristocrates européens qui venaient profiter des bienfaits des sources thermales et du faste unique de Baden-Baden. « L’Europe n’a que deux capitales : Paris en hiver et Baden-Baden en été », disait-on alors. Une réputation que l’hôtel cultive toujours sous la houlette de la famille Oetker.
Au moment de notre visite, le bâtiment principal, aux allures de grand hôtel avec sa centaine de chambres, faisait l’objet d’une rénovation en profondeur avant sa réouverture prévue cet hiver. Nous avons séjourné dans la Villa Stéphanie, son annexe dédiée au bien-être qui dispose de 22 chambres et s’apparente davantage à un hôtel de charme. Chaque chambre, dans l’un comme dans l’autre, se démarque par une conception différente tout en offrant systématiquement un balcon privé avec vue sur le parc Lichtentaler Allee, la rivière Oos ou la cité.
Dotée d’un centre médical, la Villa Stéphanie s’inscrit dans une approche holistique de la santé et du bien-être sous la supervision de médecins et spécialistes expérimentés. On peut y bénéficier de traitements médicaux de pointe, de programmes de santé et de services de diagnostic. Des séjours détox aux soins anti-âge en passant par la gestion du stress et la perte de poids.
Un paradis pour les gourmets
Notre adresse pour le dîner et le petit-déjeuner ? Le restaurant Wintergarten. L’équipe de chefs fusionne gastronomie régionale et influences françaises pour créer une cuisine d’exception aux accents modernes à partir des meilleurs ingrédients d’origine locale. Jamais je n’avais dégusté une bisque de homard et des tortellinis aux crustacés et à l’estragon aussi succulents. Le petit-déjeuner sous forme de buffet se composait d’une sélection soignée d’ingrédients locaux et de plats à commander, parmi une déclinaison d’œufs et de spécialités sucrées.
Bien que tentés par l’idée de nous rendre au « Maltes hidden kitchen », un bar à café qu’une paroi coulissante transforme en soirée en un établissement étoilé, nous avons opté le deuxième soir pour Le Jardin de France, à cinq minutes à pied de l’hôtel. Il y a 25 ans, Sophie et Stéphan Bernhard ont choisi de s’installer sur la place Augusta, où ils cuisinent, servent et régalent les fines bouches avec dévouement et professionnalisme. La cuisine y est exquise et le décor fait penser à un jardin à la française. Un établissement qui mérite amplement son étoile. La soirée s’est prolongée au Casino de Baden-Baden, un pur joyau Belle-Époque qui fait partie des plus prestigieux et légendaires d’Europe. Niché dans le Kurhaus, un édifice néoclassique majestueux en plein cœur de la ville, il offre une combinaison de jeux passionnants, d’éléments architecturaux puisés dans la Grèce et la Rome antiques sans oublier une histoire très riche. Conçu par l’homme d'affaires Friedrich Weinbrenner, il a ouvert ses portes en 1838. Imaginez-vous en train de jouer à la roulette dans un cadre richement décoré à coups de lustres étincelants, de miroirs dorés et de fresques tout en respectant une étiquette et un code vestimentaire d’une élégance irréprochable. Jouer n’étant pas une obligation, on peut se contenter d’y flâner pour admirer la beauté des lieux ou déguster un verre ou une collation.
Les bains de Baden-Baden
Pas de séjour à Baden-Baden sans une plongée dans les thermes. Notre choix s’est porté sur Friedrichsbad, un autre chef-d’œuvre impressionnant de l’architecture néo-Renaissance. Cet établissement thermal propose un rituel unique composé de 17 stations de bien-être axées sur le nettoyage du corps (et de l’esprit), la détente et le rajeunissement. Après un séjour en air chaud, on enchaîne des bains bouillonnants, de vapeur ou à l’eau thermale pour terminer par un moment de repos et de détente à l’état pur.
Cap sur notre prochain hôtel : le Bareiss
Dans un écrin tel que la Forêt-Noire, on meurt d’envie de pousser plus loin l’exploration. Nous avons donc posé nos valises dans un autre hôtel, situé à une heure de voiture : l’hôtel familial Bareiss à Baiersbronn-Mitteltal. La route s’enfonce davantage dans les bois en serpentant à travers des forêts encore plus touffues, que les rayons du soleil peinent à percer. Un hôtel cinq étoiles supérieur qui nous a offert une expérience tout aussi luxueuse, mais d’un tout autre ordre. Ici, le marbre et les dorures cèdent la place au confort et à l’hospitalité. Idéal pour découvrir le charme authentique, chaleureux et traditionnel de l’Allemagne.
L’élégance de cet hôtel repose sur l’attention portée aux détails et sur le service personnalisé déployé par les trois générations de la famille Bareiss qui se sont succédées depuis 1951. Une ambiance agréable et accueillante prédomine jusque dans les chambres et suites aménagées dans le respect de la tradition avec une profusion de bois, des couleurs chaudes et des éléments de décoration pour mieux refléter la riche culture de la région. Le personnel sympathique, vêtu de tenues traditionnelles, salue chaque hôte personnellement. L’un comme l’autre donnent l’impression de se connaître depuis des années. Toutes les catégories d’âge trouvent leur bonheur dans ce complexe, où il y a tant à faire qu’on meurt d’envie d’y revenir très vite.
Point d’orgue culinaire
Même s’il abrite plusieurs restaurants de qualité, c’est le Bareiss, fort de ses trois étoiles au Michelin et 19 points au Gault&Millau, qui remporte la palme haut la main. Le chef Claus-Peter Lumpp, le maître d’hôtel Thomas Brandt, le sommelier Teoman Mezda et le chef-pâtissier Stefan Leitner sont de véritables virtuoses dans leur domaine respectif. Rien d’étonnant à ce que nous y ayons savouré un lunch exceptionnel. La cuisine de Claus-Peter Lumpp célèbre la grande gastronomie classique et rend hommage à la qualité des vins allemands. En bouquet final, après cinq friandises raffinées, le Bareiss propose une superbe sélection de fromages affinés, ainsi que des pralinés et mignardises du chariot. Inutile de préciser qu’on ne sort pas de table la faim au ventre. Si nous étions à la manœuvre pour décerner des étoiles Michelin, nous lui aurions attribué le plus haut score.
Une oasis de calme et pas une once d’ennui
Entre vélo, golf et randonnée (avec une halte conviviale dans son chalet Sattelei), l’hôtel Bareiss propose un vaste choix d’activités dont une visite guidée à sa ferme piscicole « Forellenhof » à ne manquer sous aucun prétexte, selon nous. Il y élève les truites saumonées et autres servies dans ses divers restaurants. Une preuve de plus de son excellence culinaire, mais aussi de son engagement en matière d’écoresponsabilité et de qualité. En élevant ses propres poissons et en évitant ainsi de faire appel à des sources d’approvisionnement extérieures, l’hôtel réduit sensiblement son empreinte écologique. Son unité de pisciculture est soumise à une gestion attentive et respectueuse, qui met l’accent sur la préservation de l’habitat naturel et le bien-être des poissons. Les cuisines des restaurants du Bareiss et du Forellenhof sont toujours alimentées en poissons frais issus de la pêche du jour.
C’est avec un pincement au cœur que j’ai laissé derrière moi le luxe du Brenners Park-Hotel & Spa, les délices du Jardin de France, l’hospitalité inégalable de l’hôtel Bareiss, les prouesses culinaires de son restaurant éponyme et tant d’autres lieux. La Forêt-Noire m’a envoûtée par son charme chaleureux et sa beauté et j’attends avec impatience de pouvoir y retourner.
Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec South West Germany.
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