Oui, parfois, faire les choses à moitié peut vous faire du bien. C’est la méthode “half and half”, préconisée pour diminuer sa consommation d’alcool sans pour autant tout stopper. On s’explique.
Si on aime le “half and half”, c’est qu’il ne nous oblige pas à choisir. On garde le meilleur des deux mondes pour trouver l’équilibre parfait entre dégustation d’alcool et consommation raisonnée. Cette méthode s’inscrit directement dans le mouvement “sober curious”, qui a pris de l’essor cette dernière décennie, surtout chez les jeunes, il s’agit une nouvelle fois d’adopter une démarche plus attentive par rapport à sa consommation d’alcool, mais sans nécessairement s’engager dans une abstinence totale. Exit la pression sociale, et surtout exit la gueule de bois.
Le phénomène n’est d’ailleurs pas anodin. Avec 13,2 litres d’alcool pur consommé par habitant chaque année, la Belgique est largement au-dessus de la moyenne européenne. Selon les derniers rapports officiels, les Belges consomment une moyenne de 12 litres d’alcool pur par habitant et par an et se situent au-dessus de la consommation moyenne européenne. 1 Belge sur 7 présente des signes de surconsommation d’alcool. En Belgique, c’est d’ailleurs la 4ème cause de mortalité et de diminution de la qualité de vie chez les personnes âgées de 15 ans et plus.
Le half and half, c’est quoi ?
Seul bémol, les événements ne manquent pas pour boire : restos, soirées, mariages, afterworks, festivals, concerts… Il suffit de se pencher deux minutes sur le nombre d’unités consommées en à peine quelques heures pour se faire peur. Une méthode de consommation réfléchie est néanmoins en train de faire parler d’elle : le half and half. Elle consiste tout simplement à alterner entre verre d’alcool et soft pour réduire par deux son absorption habituelle.
Le soft en question peut être un mocktail, une bière sans alcool, de l’eau… tout ce qu’il vous plaira tant qu’il ne contient pas d’alcool. L’objectif ? Contrer l’effet “verre en main” qui consiste à enchaîner sans s’en rendre compte simplement pour ne jamais avoir les mains vides en soirée. On évite aussi la perte de contrôle liée à l’alcool avec les conséquences fâcheuses que l’on finit souvent par regretter. Surtout, on passe une meilleure nuit et un meilleur réveil le lendemain. Car l’alcool déshydrate, c’est bien connu, en alternant chaque verre avec un grand verre d’eau, vous contrez l’effet gueule de bois.
Du self-contrôle
Bien sûr, le half and half requière un certain contrôle de soi. Chose particulièrement difficile à réaliser en soirée, surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais eu l’habitude de boire en pleine conscience. Chez soi, il peut être plus simple de se tourner vers un robinet, ou vers le frigo pour piocher un soft. Dans un bar, la démarche peut parfois s’avérer plus compliquée, entre propositions de tournées inopinées, shots et autres tentations.
Martin Preston, fondateur de la clinique de désintoxication Delamere explique dans les colonnes du Huffpost UK : “En fin de compte, la tendance « half and half » repose sur l’idée d’avoir du self-contrôle, un état d’esprit de modération et de ne pas se laisser influencer par ceux qui vous entourent pour boire plus que vous ne vous sentez à l’aise”. Il rappelle également que cette technique dépend grandement de votre degré de dépendance à l’alcool. “Essayer de se désintoxiquer en utilisant des tendances comme celle-ci peut être extrêmement dangereux pour ceux qui souffrent de problèmes liés à la consommation d’alcool. Au lieu de ça, ils auraient besoin d’une intervention professionnelle pour s’abstenir de consommer de l’alcool en toute sécurité”.
Si vous sentez que l’alcool devient un problème pour vous, il existe différents numéros de contacts en Belgique. Parmi eux : Infor-Drogues (02 / 227 52 52) ou les Alcooliques Anonymes (078 15 25 56).
D’autres techniques existent
Le half and half n’est pas la seule méthode à mettre en place pour limiter sa conso en soirée. Un bon moyen de la réduire significativement consiste premièrement à ne pas boire avant l’heure. Le fait de renoncer à quelques verres lorsque vous vous préparez à sortir peut faire une différence significative dans les décisions que vous prendrez pour le reste de la soirée. Ensuite, essayez de faire une pause avec l’alcool, juste pour voir les effets. Il n’est pas nécessaire que cela dure des mois, mais 30 jours est un bon premier début pour découvrir le “nouveau soi” sobre.
Vous pouvez aussi essayer de faire durer vos boissons plus longtemps. Par exemple, si vous prenez un verre de vin, essayez de le faire durer une heure. Allez-y à votre rythme. Finalement, soyez honnête avec vous-même, mais aussi et surtout avec les autres, si vous essayez de faire attention, prévenez vos proches afin qu’ils soient conscients de vos objectifs et qu’ils vous soutiennent lors d’occasions sociales. Avec un peu de chance, vous réaliserez que vous n’êtes pas le seul.
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