Le MOGA à Essaouira : bien plus qu’un festival électro

Publié le 26 septembre 2024 par Grégory Escouflaire et ELLE Belgique
Le MOGA à Essaouira : bien plus qu’un festival électro MOGA Essa22 © Joseph Ouechen

Imaginez un festival électro au bord de l'océan, dans l'une des plus belles villes du Maroc, avec un line-up de ouf et des activités extras pour faire le plein de bonnes vibes avant d'affronter l'hiver. C'est ça l'effet MOGA, et oui ça donne envie.

Cinq jours de fête de tous les sens, sous le soleil exactement

Le Sandbox sur la Riviera égyptienne, le Nameless au bord du lac de Côme, le Sonus sur l'île de Pag en Croatie, le Your Paradise aux îles Fidji, le Medaina dans les ruines ancestrales de Petra en Jordanie, l'Echoes from Agartha en Cappadoce, sans oublier le Tomorrowland Winter à l'Alpe d'Huez : bienvenue dans l’ère des festivals du monde d’après, où l’important n'est plus vraiment la prog’ mais l’expérience (mot-clé magique), l’écosystème, le vivre ensemble, le "care" et l'envie de se ressourcer. Si les festivals mastodontes où l'on paie des centaines d'euros pour être parkés sur un champ à mater des concerts sur écrans géants continuent (bizarrement ?) à cartonner, d'autres formules d'events musicaux ont vu le jour ces dernières années. Leur promesse ? Un « voyage extraordinaire » et « enchanteur », une « expérience immersive » où les festivaliers « écrivent l’histoire ensemble », dans une atmosphère de « joie et de liberté » totales, en « connexion » avec la nature et la musique, dans un cadre idyllique au bord de l’océan... C’est ça la sémantique de ces festivals dits « boutique », où le line-up n’est plus la panacée : l’important ici c’est le cadre, l’ambiance, la convivialité, le sentiment d’appartenir à une communauté – cette valeur ajoutée qui fait la différence et qui s’avère l’ADN de festivals comme le MOGA, à Essaouira.

"Se faire du bien"

« Nous on ne croit plus du tout aux festivals de 50.000 personnes qui sont de plus en plus aseptisés et standardisés », commente Matthieu Corosine, l’un des deux fondateurs de l’event marocain. « Ce qu’on a voulu faire avec MOGA, c’est un festival à la carte, à taille humaine (entre 3500 et 5000 personnes/jour), où on vient vraiment pour se faire du bien ». Comprenez : au-delà des dj sets et des live électro (une soixantaine d’artistes, dont une dizaine du cru), on vient au MOGA pour se la couler douce, faire du surf et du yoga, suivre une masterclass dédiée au gnawa (un style musical typique du Maroc, entre transe et traditions), visiter la médina (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO), faire une balade à dos de chameau, bref profiter de tout ce que peut offrir la « cité des alizés », nouvel eldorado des « digital nomads » et des « club-trotters » de tous bords (de mer)… « En fait la tête d’affiche du festival, c’est la ville », insiste l’organisateur.

La musique Gnawa est aussi mise à l'honneur au MOGA

Une ville de rêve

Connue et réputée pour sa « low life », son climat doux toute l’année et son (good) mood hippie chic, Essaouira est l’une des destinations les plus prisées du Nord de l’Afrique, qu’on s’appelle Jimi Hendrix, Cat Stevens, Orson Welles (il y a tourné son « Othello »), Daenerys (la ville sert de décor pour Astapor, dans la saison 3 de Games of Thrones)… ou simple touriste en quête de quiétude et d’authenticité. Pendant 5 jours, le MOGA (pour Mogador, l’ancien nom - portugais - de la ville) s’empare donc d’Essaouira, en mode « off » et « on » : d’abord pendant deux jours d’activités variées dans plus de 30 hot spots de la cité, puis pendant trois jours de musique. C’est dans le Sofitel du coin (le plus grand d’Afrique) que la « MogaTribe » se retrouvera pour danser sur de la « desert house » ou de l’amapiano, de l’électro et de la techno minimale, face au coucher de soleil ou même au bord de la piscine : imagine le tableau. « On propose même des séances de stretching à l’ouverture des portes, pour que tout le monde puisse danser sans s’arrêter… Et on arrête vers 2-3h du matin, comme ça tu profites bien du lendemain ». C’est beau.

Nos 5 coups de coeur du festival

Retro Cassetta : Un DJ du coin qui mixe avec des... cassettes (d'où son blaze). Et qui vous fera découvrir de vraies pépites de la musique maghrébine, qu'il "digge" un peu partout. Du jamais vu/entendu.

Pachanga Boys : Sous ce pseudo très "vamos a la playa" se cache deux stars de la techno minimale, Superpitcher (de l'écurie Kompakt) et son poto Rebolledo. Set chaloupé en perspective, avec l'océan comme toile de fond : le kif total, quoi.

Rhadoo : C'est le boss de la minimale roumaine, le Ricardo Vilallobos des Carpates, le genre de dj qui te fait danser jusqu'au bout de la nite avec trois clicks et sans drops à la noix. La classe internationale, d'ailleurs tout le monde se l'arrache.

Seth Troxler : Le mec a déjà été élu plusieurs fois "meilleur dj du monde", et on est prêt à le croire tant ses sets techno tabassent, mais avec élégance. Si tu veux ta perfusion de beats bien carrés, Détroit style, c'est l'homme de la situation.

Stavroz : Les Belges du line-up ! Un mix d'électronique et d'organique, de jazz et de fusion gypsy, de swing et de house... On dit d'eux qu'ils sont "le secret le mieux gardé de Belgique", et ça se peut. Nous en tout cas on adore.

MOGA Festival, du 2 au 6 octobre, Essaouira, Maroc – mogafestival.com - @mogafestival

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