Qu’est-ce que l’intuition selon vous ?
Pierre Lessard : L’intuition, c’est cette voix intérieure qui nous guide, mais qu’on écoute trop peu parce que nous avons appris à tout faire passer par l’intellect. Pourtant, cette voix, c’est l’écho de notre sagesse profonde. Elle peut se manifester par des sensations, des perceptions, ou des idées qui viennent sans explication rationnelle. C’est une invitation à éveiller toutes ces voies pour être en contact avec soi et son environnement et aller vers un mieux être.
France Gauthier : Oui, l’intuition, c’est cette capacité innée d’entendre ce que le mental n’explique pas. Mais pour l’entendre, encore faut-il se reconnecter à soi. Nous sommes souvent distraits par notre environnement ou submergés par nos émotions. Or, développer son intuition, c’est aussi développer sa présence.
Comment les perceptions sensorielles jouent-elles un rôle dans cette reconnexion ?
Pierre Lessard : Tout passe par nos sens, mais nous ne nous arrêtons souvent qu’au premier niveau. Par exemple, notre vision capte ce qui est devant nous, mais il existe une « double vision » qui perçoit ce que nos yeux ne voient pas directement : des champs d’énergie, des vibrations autour des personnes ou des lieux. Tout est vibrant, tout est vivant. Nous pouvons développer ces aptitudes en étant attentifs et présents à nos ressentis.
France Gauthier : Absolument, les sensations sont des portes d’entrée vers l’intuition. Les personnes et les lieux émettent des vibrations, des ondes. Lorsqu'on se rend chez un ami, l'atmosphère est différente de chez nous. On peut souvent mettre un mot dessus : c'est doux, c'est rude, c'est électrique. S'il y a quelqu'un dans une pièce et que la lumière est éteinte, vous pouvez le sentir même si aucun indique ne témoigne de sa présence.
Concrètement, comment faire pour développer cette intuition ?
France Gauthier : Il faut absolument développer sa présence. Si l'on n'est pas présent, il ne se passe rien. Cela peut passer par la pratique de la méditation, ou à travers une balade en forêt en oubliant volontairement son smartphone chez soi, en voiture ou même sous la douche. Il s'agit de s’arrêter le plus fréquemment possible pour ressentir ce qui se passe en soi, sans jugement. L’intuition ne crie pas, elle chuchote. Pour se brancher à soi, rien de mieux que de pratiquer ensuite l'écriture inspirée. On identifie un sujet et on le formule par une question. Ensuite, on lâche prise et on laisse couler les mots, sans permettre au mental de s'en mêler. On ferme ensuite son cahier et on l'oublie quelque temps, afin d'apprécier la clairvoyance de sa réponse avec du recul.
Pierre Lessard : Une manière simple est de se fier à ses sensations dans des situations banales. Au restaurant, au lieu de choisir un plat en fonction du prix ou de la logique, fermez les yeux et ressentez : qu’est-ce qui vous attire ? C’est un moyen concret de s’entraîner à écouter ce que votre corps vous dit. Un autre exemple : lorsque vous hésitez entre deux décisions, au lieu de lister les "pour" et les "contre", projetez-vous dans chacune d’elles. Quelle sensation est la plus apaisante ? La présence se développe, l'intuition aussi. Il peut être judicieux de faire un suivi de ces sensations et des événements pour constater que tout cela faisait sens.
Et pour les sceptiques ? Ceux qui doutent de leurs perceptions ?
Pierre Lessard : Le doute vient souvent du fait qu’on a appris à tout valider par la preuve tangible. Mais l’intuition, ça se teste aussi. Imaginez : vous pensez à une amie et, peu après, elle vous appelle. C’est une synchronicité qui confirme que nous sommes connectés. Plus on observe et vérifie, plus on fait confiance à ces impressions.
France Gauthier : Exactement. La pratique est essentielle. Parfois, nos intuitions se trompent, mais elles peuvent aussi nous conduire là où nous devons aller. Ce n’est pas tant le résultat qui compte, mais le chemin que cela ouvre. Pour faire plaisir, par convention ou par habitude, beaucoup nient les contractions et les signaux de leur corps. Combien de personnes qui se sont reniées des années finissent en burnout. Piloter son corps à temps plein a immanquablement des conséquences.
Pourquoi est-ce si difficile aujourd’hui de se connecter à soi ?
France Gauthier : Nous vivons dans une société qui valorise la performance et l’intellect. Depuis l’enfance, on nous apprend à faire, à produire, mais rarement à ressentir ou à simplement être. Souvent, la sensitivité va être associée à "une affaire de bonne femme". Car le principe masculin a longtemps été relié à l'esprit (ou perceptivité), alors que celui de la femme était relié à la sensitivité. Nos ancêtres passaient pour des sorcières parce qu'elles savaient des choses sans comprendre pourquoi, ce qui faisait peur aux hommes. Les hommes préfères d'ailleurs parler d'instinct que d'intuition, c'est pourtant la même chose.
Pierre Lessard : C’est vrai. Nous avons aussi perdu le lien avec des capacités naturelles, comme la sensitivité ou la perceptivité. Par exemple, les enfants perçoivent souvent les champs d’énergie ou ressentent les émotions des autres, mais ces capacités s’atrophient si elles ne sont pas nourries. Ensuite, nous ne nous connaissons pas. Nous avons été éduqués depuis l'enfance selon nos résultats, nous sommes "trop" ceci ou "pas assez" cela. Mais peu parviennent réellement à rencontrer leur vrai "soi". Se connaître, c'est savoir ce dont on a envie, profondément, ce qui nous fait vibrer, sans vouloir faire plaisir au reste de la société. Il faut bien distinguer les messages intuitifs des peurs ou des conditionnements sociaux.
Alors, tout le monde peut-il vraiment développer une connexion intuitive ? Selon France Gauthier, oui. Cependant, certains sont plus naturellement enclins à percevoir ces signaux en raison de leurs expériences ou de leur sensibilité innée.
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