Vous avez toujours rêvé de devenir mannequin, mais vous avez besoin de quelques infos supplémentaires pour connaître les critères et filons du métier ? On a interrogé Iman Iloo, mannequin chez EVD Agency, pour mieux comprendre les coulisses du métier de mannequin. 

Quels sont les critères physiques ? 

Iman : Si on a longtemps estimé qu’il fallait faire au moins 1m75 et une taille 34-36 pour devenir mannequin, les temps changent. Je ne pense plus que ce soit réellement d’actu. Cela va beaucoup dépendre d’une agence à une autre. Personnellement, je suis dans une agence où on recrute beaucoup de morphologies différentes. Le critère qui a tendance à perdurer concerne la taille, surtout quand il s’agit de défilés. En général, il faut faire au minimum 1m73 ou 74. Mais en ce qui concerne les shootings commerciaux, il n’y a pas vraiment de taille. Ils vont davantage chercher un certain critère physique unique (un type de visage, de cheveux, une allure…) ou une personnalité. Perso, on ne m’a jamais dit « tu es grosse ». Heureusement, la société évolue et de plus en plus de défilés acceptent des morphologies diverses.

Y a-t-il des critères d’âge ? 

On dit toujours que c’est mieux d’avoir 18 ans. Après, certaines agences prennent des enfants en dessous de cet âge-là, mais les parents doivent être présents. Sinon, il n’y a pas réellement d’âge. Ce n’est pas le fameux «  tu as 23 ou 24 ans ? C’est trop tard. » 

Je constate cependant qu’il n’y a pas encore suffisamment de personnes d’un certain âge. Et parmi les mannequins de 40-50 ans que l’on va shooter, ce sera toujours un certain type de personnes. On a le plus souvent affaire à des personnes âgées qui s’entretiennent bien, font du sport, portent bien les vêtements. On est sur un idéal de la personne âgée fantasmée davantage que sur un modèle réel de société.  

 

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Au-delà du physique, quelles sont les autres compétences à avoir ?

La première chose – sans doute la plus importante -, c’est qu’il faut pouvoir se rendre disponible. C’est vraiment le b.a.-ba quand tu te lances dans le mannequinat. Être dispo et flexible augmente tes chances de décrocher des contrats, c’est uniquement comme ça que tu peux monter. Ce qui impose de parfois accepter des missions de dernières minutes qui ne t’arrangent pas spécialement. 

La vie de mannequin, c’est vraiment du last minute. On t’appelle pour te dire qu’ils ont besoin d’un mannequin le lendemain à telle heure et il faut être dispo, sinon ils passent à quelqu’un d’autre. Ça peut être très à la chaîne parfois. En fonction de l’agence pour laquelle tu travailles et de ses contacts à l’étranger, tu voyages aussi plus ou moins dans d’autres pays. 

Il y a aussi la langue. C’est très important d’avoir des bases en anglais, non seulement pour être à l’aise avec l’équipe avec laquelle tu vas travailler (maquilleuses, photographes…), mais aussi pour communiquer avec tes employeurs. 

Un bon physique et un bon mental aussi ? 

C’est important d’être en bonne forme physique. Tu peux avoir des shoots de plus de dix heures, donc tu dois être prêt.e mentalement et physiquement. Il faut aussi être prêt.e à accepter les refus, et à ne pas se formaliser. Quand tu as une proposition de contrat, il n’y a pas de contre-proposition. Tu as juste une option. C’est-à-dire qu’ils préselectionnent plusieurs hommes/femmes pour un certain type de contrat, puis il y aura encore un casting ensuite, où tu peux ne pas être repris.e. Il ne faut pas le prendre personnellement, ce sont juste les risques du métier. Après, quand il y a un coup de coeur, on peut aussi te dire que tu corresponds directement. Sinon, ce sont donc ce qu’on appelle des « options », on te propose un contrat, et on voit ensuite si tu corresponds aux critères ou non.

 

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C’est aussi important d’être assez social.e. C’est un métier de contact, il faut être avenant.e, souriant.e parce que tu vas travailler avec ces personnes pendant plusieurs heures de la journée, donc il vaut mieux que ça se passe bien. C’est important d’être bien entouré aussi, pour le moral, car les journées sont parfois réellement éreintantes.

Faut-il forcément avoir suivi une formation ? 

Non, il faut juste partir du principe qu’il faut un minimum de talent et, surtout, être sûr de soi. Je suis assez timide dans la vie, mais dans le mannequinat, il faut être relax face à l’objectif et supporter le regard des autres. Au fur et à mesure que tu obtiens des contrats, que tu rencontres l’agence, tu deviens de plus en plus à l’aise. Il faut assumer son corps et son physique. 

Quel est le statut d’un.e mannequin ?

Personnellement, quand j’ai décidé de devenir mannequin, j’ai postulé en agence. C’est un choix. Là, je suis dans une « agence-mère », c’est-à-dire que tu peux travailler avec d’autres agences, mais c’est elle qui a l’exclusivité, et les autres doivent passer par elle. Tu peux aussi être mannequin indépendant, en te débrouillant tout.e seul.e ou en étant aidé par un.e agent.e qui a quelques mannequins seulement. Moi je suis salariée du coup. Mon agence me propose des contrats, et une fois que je l’obtiens, elle prend un pourcentage. Je n’ai donc pas de salaire fixe, tout dépend des contrats qui se présentent. 

Il faut savoir que, quand tu es en agence, tu es un peu plus protégé.e. Par exemple, tu as un problème de transport ou tu es coincé.e quelque part, eux vont faire le pont entre le client et toi. Au moindre souci, ils te protègent. Bien sûr, en contrepartie, je suis obligée de passer par mon agence dès qu’on veut collaborer avec moi. Et elle ne va accepter que des contrat avec un montant minimum, histoire d’y gagner suffisamment, c’est plus compliqué quand je veux collaborer avec des potes qui ont un petit budget par exemple.  

 

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On parle toujours du fameux « book », comment bien se vendre ?

Avoir régulièrement de nouvelles photos, c’est hyper important. L’autre chose primordiale est de donner une grande vue d’ensemble de tout ce que tu es capable de faire, en élargissant les domaines, que ce soit dans le sport ou pour une marque de mobiliers, par exemple. Ça booste vraiment tes chances de décrocher un contrat.

La chose la plus importante est d’envoyer régulièrement de nouvelles photos de soi, tous les 2-3 mois en moyenne. C’est un moyen de tenir au courant de l’évolution de sa morphologie. Pour les photos, soit je demande à des potes photographes qui me le font gratuitement, ou que je paie de ma poche. Parfois, l’agence peut te payer des séances photos, mais ce seront des montants que tu devras déduire de tes prochains contrats. 

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