À 30 ans, Émilie Crickx est l’incarnation de la business woman moderne. Entre sa marque de maillots de bain écoresponsables Rhodée, ses missions de styliste indépendante, et sa vie de maman d’un petit garçon, elle trouve l’équilibre tout en restant constamment en mouvement. De ses spots favoris à Bruxelles à ses projets créatifs, immersion dans le quotidien d’une entrepreneure dynamique.

Tu multiplies les casquettes entre ta marque Rhodée, ton travail de styliste et celui de directrice artistique. Quel est ton secret pour réussir à jongler entre ta carrière et ton nouveau rôle de maman ?

L’organisation, c’est la clé. Mon fils Diego est entré à la crèche et mon statut d’indépendante me permet de jongler plus facilement avec mon emploi du temps. J’ai la chance de pouvoir adapter mes horaires, et surtout, d’être bien entourée. Mes amis m’aident énormément et Diego adore passer du temps avec eux. Bien sûr, tout roule tant que la routine est en place… sauf quand il tombe malade ! Là, c’est l’apocalypse, mais au final, on trouve toujours une solution.

Je passe aussi énormément de temps en déplacement, que ce soit pour mon travail de styliste à Paris, la gestion de Rhodée ou mes engagements B2B. J’ai donc complètement repensé ma manière de bouger, notamment en utilisant un vélo cargo électrique Riese & Müller, hyper pratique pour naviguer dans Bruxelles et éviter la galère du stationnement.

Comment sont rythmées tes journées ?

Elles sont toutes différentes. Je passe rarement une journée entière derrière un bureau. Je fais un peu de homeworking, mais sinon, je suis toujours en mouvement. Une journée par semaine, je vais à Anvers car je suis la directrice artistique (niveau design) de la marque Our Sister. Ma première collection sortira pour l’hiver prochain. Pour le stylisme, je vais souvent à Paris. Mes stocks sont ailleurs, donc quand il faut gérer les envois et la logistique, c’est encore un autre point de chute. On développe aussi le B2B, ce qui signifie pas mal de déplacements en magasin. Sans oublier quelques samedis par mois consacrés à la vente dans le concept-store Pimprenelle, et la gestion de mes réseaux sociaux.

 

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Tu as développé ta marque de maillots de bain durable avec ta meilleure amie Valentine Witmeur. D’où te vient cette passion pour la mode ?

J’ai grandi dans cet univers, baignée dans la mode depuis très jeune. Ma mère était directrice artistique chez Mer du Nord, une marque belge emblématique, et mon beau-père travaillait aussi dans le milieu.

Travailler dans la mode a toujours été une évidence pour moi. Mais le déclic pour lancer ma propre marque est venu avec l’envie de devenir maman. Je travaillais comme styliste et mes semaines étaient rythmées par des journées intenses, souvent de 7h à 19h, trois fois par semaine, et les trois autres jours dans le concept store de ma maman, Pimprenelle Concept Store. Je travaillais donc six jours sur sept. Ce rythme ne me semblait plus compatible avec la maternité. Pour moi, l’épanouissement passe autant par ma vie de maman que par ma carrière. J’avais besoin d’un projet qui me permette de concilier les deux, et c’est ainsi qu’est né Rhodée.

Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de te lancer ?

Pendant le Covid, mon métier s’est complètement arrêté du jour au lendemain. Le stylisme, c’est un métier de terrain, de contact, et pendant un moment, tout s’est figé. C’est dans ce contexte que, avec Valentine, on a décidé de développer cette marque ensemble. Rhodée reste une petite structure qu’on veut faire grandir pas à pas, sans précipitation. L’objectif n’a jamais été de se payer immédiatement, mais plutôt de construire une marque solide, avec des bases saines.

On tient à proposer des pièces de qualité, qui durent. C’est pour ça qu’on a sélectionné les meilleures matières, qu’on produit au Portugal et qu’on prend le temps de bien faire les choses. Ce choix demande du temps et de la patience, chaque étape est minutieuse. Mais c’est exactement cette exigence qui donne du sens à notre projet.

Quels sont vos rôles à chacune ?

On imagine les modèles et la direction artistique ensemble. Valentine gère la production et la relation avec le Portugal. De mon côté, je suis vraiment plongée dans le quotidien de la marque. Je gère les ventes et le marketing.

Être une jeune maman et une businesswoman, ça change la donne. Qu’as-tu appris sur toi-même depuis l’arrivée de ton petit garçon ?

Que j’étais quelqu’un de super organisé, et c’était ma plus grande crainte : ne pas réussir à tout gérer. Avec du recul, je me rends compte que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais c’est vraiment cette organisation qui me permet de ne pas me laisser submerger et de profiter pleinement de Diego.

Par contre, s’il y a bien un truc que je ne supporte pas, c’est entendre les gens dire qu’ils sont « sous l’eau » en permanence. Pour moi, c’est souvent une question de mauvaise gestion du temps et des priorités. Aujourd’hui, ma priorité absolue, c’est Diego, mais ça ne veut pas dire que le reste passe à la trappe. Tout est une question d’équilibre et de timing. Bien s’organiser, c’est la clé pour s’épanouir autant dans son travail que dans sa vie personnelle.

Look : Collectors Club

Tu vis à Bruxelles. Qu’est-ce qui te plaît dans cette ville ?

Mes parents viennent de la campagne, mais moi, j’ai toujours voulu vivre dans la capitale. Il y a plus de dynamisme, plus de restos, plus d’opportunités, surtout quand on est jeune.

Mais au-delà de ça, c’est une ville hyper paisible. On y vit bien, les espaces sont agréables, on n’est pas à l’étroit comme à Paris. Parfois, je me dis que vivre à Paris pourrait ouvrir plus de portes professionnellement, mais au final, j’aime cette échelle humaine qu’offre Bruxelles. Ce n’est pas très grand, on finit par connaître tout le monde, et il y a plein de spots cools où se retrouver.

Quels sont tes spots préférés à Bruxelles ?

Mon resto préféré, c’est le 203. En plus d’être délicieux, il est tenu par l’une de mes meilleures amies, qui est aussi la marraine de Diego ! Je suis souvent chez Seven, un spot hyper cosy et surtout hyper pratique avec un enfant. Je suis une grande fan de matcha – leur Iced Matcha Mango est super bon ! C’est aussi mon go-to pour les cappuccinos et cafés. Le Café Bouche fait aussi partie de mes incontournables, une adresse chaleureuse où l’on déguste d’excellents cafés et pâtisseries dans une ambiance conviviale. Pour dîner, j’adore Nénu, un resto asiatique parfait pour le soir. Et Night Shop, une pépite à l’ambiance cosy, intime, et la nourriture est toujours top. Ce sont des adresses où l’on se sent bien, où on peut vraiment profiter en toute tranquillité, et où la qualité est toujours au rendez-vous.

Quel est ton mantra dans la vie ?

Mon mantra, c’est vraiment “moins, mais mieux”. Je l’applique dans tous les aspects de ma vie : ma maison, ma déco, mes vêtements, absolument tout. Je suis vraiment contre la surconsommation et l’exagération. Je préfère investir dans un beau vêtement plutôt que d’acheter dix pièces de fast fashion. Pareil pour les maillots, je privilégie une pièce de qualité qui va durer, plutôt que d’en accumuler des dizaines qui perdent vite leur forme.

Dans ma déco, c’est le même principe : des pièces vintage de qualité, mais jamais dans l’excès. Je déteste l’accumulation, ces objets qui finissent dans un placard. J’aime quand tout est rangé et épuré. Ça me permet de vraiment réfléchir à ce que j’achète et de rester fidèle à mon mantra du “moins, mais mieux”. C’est aussi un moyen de me canaliser, de ne pas me laisser envahir par des choses inutiles.

Look : Collectors Club – Café : Bouche, Bruxelles

Y a t-il des actions que tu as mises en place dans ton quotidien pour te sentir alignée avec tes valeurs ?

Soutenir les indépendants, ça a une vraie place dans ma vie. Je privilégie les petits commerces, les artisans, ceux qui font vivre le local. Et ça jusque dans mes courses : je vais chercher mes produits chez le boucher du coin, je vais chez le Libanais près de chez moi pour un bon houmous par exemple. C’est un engagement personnel, je trouve ça super important de nourrir cette économie de proximité.

En tant qu’indépendante, chaque mois, il y a cette réalité de se demander comment ça va aller, comment faire face aux charges, à tout ce qui gravite autour de la gestion d’une marque. C’est pour ça que je suis très consciente de l’impact de mes choix de consommation. Aller chercher mon vin chez le caviste, acheter des produits de qualité, soutenir des indépendants, c’est tellement plus gratifiant. Et je pense qu’il est crucial de remettre en question notre manière de consommer. Privilégier les marques locales, soutenir nos amis, nos artisans, nos restaurants locaux… C’est vraiment là qu’on peut faire une différence. Si tout le monde commence à penser “moins mais mieux”, on pourrait faire vivre ces petites entreprises, plutôt que de soutenir des géants comme Shein ou Zara qui, eux, ne contribueront pas à faire tourner notre économie locale.

Look : Pimprenelle Concept Store

Tu as récemment commencé à utiliser un vélo cargo électrique Riese & Müller pour tes déplacements. Qu’est-ce qui t’a poussé à sauter le pas ?

C’est vrai que la circulation à Bruxelles devient de plus en plus un défi, entre les sens interdits, les nouveaux aménagements, et la difficulté à trouver un parking. J’essaie donc de limiter les déplacements en voiture lorsque c’est possible. L’idée de prendre le train ou de se déplacer à vélo est vraiment la solution idéale, surtout avec les récentes améliorations pour les cyclistes. C’est super parce que Diego adore ça aussi, et j’aime pouvoir lui transmettre le goût de cette mobilité douce dès son plus jeune âge.

Je pense qu’on va tous y passer à un moment donné, même si ce n’est pas encore complètement naturel pour tous. Mais, avec des journées ensoleillées, une sortie en vélo devient vraiment agréable et pratique, surtout quand on n’a pas à se soucier du stationnement. C’est une réelle alternative à la voiture, et ça devient plus évident à mesure que la ville s’adapte.

Passer de la voiture au vélo, ça demande une vraie adaptation. Quels ajustements as-tu dû faire ?

Je repense ma manière de me déplacer lorsque j’utilise mon vélo cargo. Maintenant, j’essaie d’optimiser : si je commence ma journée à vélo, je reste à vélo, d’autant plus que je peux transporter Diego, mes affaires, les courses… Si c’est une journée où j’ai besoin de la voiture, je m’y tiens. Ça évite de jongler entre les deux. Au final, c’est juste une question d’organisation, et comme j’aime bien structurer mes journées, ça s’est assez vite intégré à ma routine.

Quels sont les projets créatifs qui t’animent en ce moment ?

L’objectif pour Rhodée, c’est d’accélérer son développement, en particulier sur le B2B. On reçoit pas mal de demandes pour des essais, donc l’idée, c’est d’être présent dans quelques boutiques bien choisies. On prépare aussi des événements et des ventes privées pour renforcer notre visibilité. Ensuite, on aimerait vraiment explorer le marché français, surtout Paris, où la demande est forte. Et grande nouveauté : on lance notre première collaboration avec la marque de vernis vegan Karolin Van Loon.

Que trouve-t-on sur ton vision board pour 2025 ?

Enfin me mettre au sport, mais honnêtement ça fait dix ans que c’est une de mes résolutions ! À côté de ça, c’est aussi continuer à booster ma carrière, provoquer de belles rencontres pro et continuer à voyager. J’adorerais découvrir le Japon, c’est une destination qui m’inspire, notamment pour son architecture. J’aimerais aussi aller à New York ! Et sinon continuer à profiter de Diego, partager plein de moments, se créer des souvenirs.

Look : Pimprenelle Concept Store, Mobilier : Galerie Leonet Hoang

Si tu devais donner un conseil à une autre jeune maman entrepreneuse qui tente de tout concilier, ce serait quoi ?

S’organiser, avant tout. Mais sans trop se prendre la tête. Je vois beaucoup de mamans hyper stressées avec leurs enfants, alors qu’en réalité, il faut juste les inclure dans notre rythme de vie dès le début. Nos parents faisaient comme ça, et on s’en est très bien sortis ! Un enfant, ça s’adapte. Moi, je l’ai toujours emmené partout, et aujourd’hui, il est super à l’aise, que ce soit avec mes amis ou chez ses grands-parents.

Par contre, s’il y a bien une chose que je respecte à fond, c’est les horaires. Ça peut sembler paradoxal, mais au final, ça facilite tout. Il mange tous les jours à 18h, dort à 19h, et ça roule. Bien sûr, il y a des exceptions, mais avoir une routine claire dès le début aide énormément. Ça évite les galères, ça sécurise l’enfant et, surtout, ça permet de tout concilier plus sereinement.

R&M est le spécialiste allemand des vélos électriques haut de gamme cargo et urbains.

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Riese and Müller et Emilie Crickx.