Le doomshopping, cette habitude qui vide notre portefeuille, est en plein essor chez la génération Z. Pour échapper à l’incertitude de l’avenir, de plus en plus de jeunes succombent à l’achat impulsif, cherchant du réconfort dans des dépenses parfois inutiles.

Acheter pour oublier. C’est le principe du doomshopping, cette habitude compulsive qui pousse à accumuler vêtements, chaussures et accessoires à l’excès, souvent sous l’influence des réseaux sociaux et des plateformes d’ultra fast fashion. Entre hauls TikTok, promotions à durée limitée et satisfaction instantanée, cette surconsommation inquiète autant qu’elle fascine.

Le terme doomshopping vient du mot anglais « doom », qui évoque un destin funeste, une catastrophe imminente. Et c’est bien ce sentiment d’urgence et d’anxiété qui pousse de plus en plus de jeunes – en particulier la génération Z – à multiplier les achats compulsifs. À grand renfort de vidéos « What I bought vs. What I got » ou de déballages XXL d’enseignes de fast-fashion, les influenceurs entretiennent une frénésie de consommation où l’accumulation prime sur la qualité.

Sur TikTok et Instagram, le cycle de la mode s’accélère à une vitesse vertigineuse : une tendance naît, explose, puis meurt en quelques semaines. Résultat ? Un placard rempli de pièces à peine portées, achetées sur un coup de tête pour cocher la case du moment. Les plateformes d’ ultra fast fashion, qui proposent des milliers de nouveautés chaque jour à des prix défiant toute concurrence, capitalisent sur cette envie de renouvellement permanent.

L’illusion du plaisir immédiat

Le doomshopping fonctionne comme une récompense instantanée. Un mauvais jour ? Une commande express. Une rupture ? Un panier validé en un clic. Chaque achat procure une montée d’adrénaline suivie d’une brève satisfaction… qui s’évanouit aussi vite que la tendance elle-même. Pourtant, malgré la conscience croissante des effets néfastes de cette surconsommation – sur le portefeuille, l’environnement et même la santé mentale – l’engrenage est difficile à briser.

Selon une étude menée en 2023 par Qualtrics pour Intuit Credit Karma, 43 % des Millennials et 35 % de la génération Z ont augmenté leurs dépenses ces derniers mois, souvent pour des vêtements et accessoires qu’ils n’avaient pas réellement besoin d’acheter. Car derrière l’excitation du shopping compulsif, il y a aussi un vide à combler.

Accumuler des vêtements à bas prix a un coût bien réel. Financièrement, le doomshopping pousse de nombreux jeunes à dépenser plus qu’ils ne le peuvent, voire à s’endetter pour suivre le rythme imposé par la mode. Mais le vrai prix de cette frénésie est aussi environnemental : l’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde, et ces pièces achetées sur un coup de tête finissent bien souvent dans une benne ou au fond du placard après quelques utilisations.

Source.