Le verdict rendu par le tribunal correctionnel de Louvain, en Belgique, dans une affaire de viol illustre une nouvelle fois les dysfonctionnements d’une justice qui protège davantage les agresseurs que les victimes. Un étudiant en médecine, reconnu coupable d’avoir violé une autre étudiante en état d’incapacité, a bénéficié d’une suspension de peine. Son casier judiciaire restera vierge et il n’aura à respecter aucune condition.
Un jugement complaisant envers l’agresseur
Les faits sont pourtant accablants : la victime était dans un état lui empêchant de consentir. Les témoignages et le procureur l’ont établi clairement. La loi qualifie sans ambiguïté cet acte de viol. Et pourtant, au moment de rendre justice, le juge a estimé que la jeunesse, l’avenir prometteur et le talent du coupable méritaient plus d’indulgence que la protection des victimes : “L’homme a fait preuve d’un manque de respect pour les limites physiques, psychologiques et sexuelles de la victime. Mais il est encore jeune et son casier judiciaire est vierge. C’est aussi une personne talentueuse et engagée sur le plan professionnel et privé”.
Un avenir professionnel inquiétant
L’agresseur suit actuellement une spécialisation en gynécologie, un domaine où il sera amené à travailler principalement avec des patientes. Comment peut-on accepter qu’un homme reconnu coupable de viol puisse exercer une profession où il sera en position de pouvoir sur des femmes vulnérables ? Cette situation soulève une immense inquiétude : sans sanction réelle, rien ne garantit qu’il ne récidivera pas au cours de sa carrière. La médecine, et en particulier la gynécologie, exige une confiance absolue entre patientes et praticiens. Ce verdict met en danger cette relation fondamentale.
Un message désastreux pour les victimes
Ce verdict envoie un signal alarmant : il est possible en Belgique de violer une femme sans conséquence. Il renforce également le silence des victimes. Pourquoi se lancer dans un parcours judiciaire long et douloureux si, au bout du compte, l’agresseur s’en sort indemne ?
Même si l’avocate de la victime exprime une forme de soulagement quant à la reconnaissance du viol, cette décision n’en reste pas moins un immense déni de justice. Reconnaître la culpabilité sans sanction ne protège pas, ne dissuade pas et ne répare rien.
Quand la justice faillit, la société doit réagir
La suspension temporaire de l’étudiant par l’hôpital universitaire de Louvain est une mesure minimale, mais elle montre que des institutions peuvent prendre leurs responsabilités là où la justice échoue. Toutefois, ce n’est pas aux universités ni aux employeurs de pallier les failles judiciaires. Une sanction pénale juste et proportionnée aurait dû s’imposer dès le départ.
Ce verdict illustre une évidence : la justice continue de protéger les agresseurs au détriment des victimes, surtout lorsque ces dernières sont des femmes. Il est temps d’exiger une réforme judiciaires profonde pour que les violences sexuelles soient réellement sanctionnées, indépendamment du statut social ou du potentiel professionnel des agresseurs.
Ne pas punir, c’est encourager. Jusqu’à quand ?