Mougins n’est pas un village comme les autres. C’est un lieu un peu suspendu, prisé des artistes, habité par les souvenirs de Cocteau, Picasso ou Dior. C’est là, sur un promontoire discret, que se cache le Mas Candille. Loin du bling, mais pas du charme.

Racheté récemment par Jean-Philippe Cartier et la famille Courtin-Clarins, l’hôtel a été entièrement repensé par l’architecte Hugo Toro. Plutôt qu’un simple lifting, c’est une sorte de réinvention silencieuse. L’endroit reste ancré dans son paysage – restanques, oliviers, pins centenaires –, mais accueille désormais un regard neuf. Une version moins figée, plus vivante.

Entre lignes provençales et gestes californiens

Ici, pas de dorures, pas de marbre tape-à-l’œil. On est sur des matières naturelles, des couleurs douces, des lignes qui flirtent avec l’élégance sans jamais la surjouer. Hugo Toro, le cerveau derrière cette transformation, a pensé chaque recoin comme un espace de respiration. On y retrouve du bois patiné, des fresques végétales dessinées à la main, et des objets éclectiques, chinés un peu partout. Un mélange de Sud assumé et de vibes californiennes qui donne une touche à la fois chic et détendue.

On s’installe dans un fauteuil comme on s’installe pour un moment qui va durer. Les tissus sont moelleux, les coins lecture donnent envie de ne rien faire. Le genre d’endroit où on oublie son téléphone sans même y penser.

Un hôtel qui se découvre par paliers

Le Mas Candille, c’est un peu comme une balade. En haut, la Bastide : 21 chambres lumineuses avec vue. Juste en dessous, le Mas lui-même, coeur battant du lieu, avec sa réception, ses 19 chambres, le bar et le restaurant. Plus bas, les suites spacieuses dans deux petits bâtiments, ouvertes sur le paysage. À chaque étage, une ambiance différente, mais toujours cette impression d’être « à la maison », version très stylée.

Et puis il y a les jardins, l’orangeraie, les chemins bordés de lavande et de thym, les cigales qui s’en donnent à cœur joie. On descend, on flâne, on s’arrête pour regarder les collines de Grasse, puis on repart sans trop savoir où. C’est un peu ça, le Mas Candille : un lieu qui ne vous presse jamais.

@Matthieu Salvaing

Manger à l’heure du soleil

Depuis avril 2025, le TIGrr a posé ses valises au Mas Candille, ajoutant une nouvelle touche d’audace à l’offre culinaire de la Côte d’Azur. Ce lieu hybride, à la fois restaurant asiatique élégant, bar à cocktails stylé et piano-bar feutré, réinvente l’art de la soirée en s’adaptant aux envies du moment. On y vient autant pour savourer des assiettes aux accents thaï, indochinois ou japonais que pour se laisser porter par une ambiance musicale aussi éclectique que soignée. Entre les plats aux saveurs subtiles et les cocktails parfaitement shakés, ce lieu unique promet des soirées à la fois gourmandes, festives et résolument inoubliables.

Un spa à part

Et puis il y a The Glow House. Le spa by Clarins. Mais pas vraiment un spa. Plutôt une maison cachée dans un jardin, un peu à l’écart, comme si on s’était créé un refuge. L’architecte est toujours le même, Hugo Toro, et ça se voit : murs colorés, pierre naturelle au sol, mobilier sur mesure. Même les cabines de soin ont leur propre terrasse. Le genre d’endroit où l’on chuchote naturellement.

@Matthieu Salvaing

On y trouve une piscine de 25 mètres, un hammam, un sauna, un bassin d’eau froide pour les plus courageux, une salle de sport qui ne donne pas l’impression d’être dans une salle de sport. Et puis, surtout, une carte de soins signée Clarins, qui mise sur le toucher, les plantes et quelques outils technos, comme les LED à infrarouge.

Le soin signature ? Suprême Glow. Un nom un peu grandiloquent, mais derrière, un vrai bon moment : massage du corps, du visage, huiles essentielles et gestes précis. On ressort un peu ailleurs, un peu plus vivant.

@Matthieu Salvaing

Pour qui ? Pourquoi ?

Ce n’est pas un hôtel pour faire la fête ou se montrer. C’est un endroit où on vient pour ralentir. Pour lire trois chapitres de suite sans regarder sa montre. Pour papoter sur une terrasse, ou ne rien dire du tout. Pour marcher un peu. Faire une sieste. Revenir au spa. Boire un verre de vin. Oublier son portable. Reprendre un bain.

Le Mas Candille ne cherche pas à impressionner. Et c’est peut-être pour ça qu’il fonctionne. Il ne fait pas semblant d’être authentique. Il ne joue pas non plus la carte du luxe froid. C’est un hôtel pensé comme une maison de vacances qu’on aurait rêvée, avec en plus des gens aux petits soins et une cuisine qui fait du bien.

Si jamais l’envie vous prend de sortir (spoiler : ça arrive rarement), le vieux village de Mougins est à quelques minutes à pied. Rues pavées, galeries d’art, terrasses ombragées. Grasse et son musée du parfum ne sont pas loin. Cannes est à dix kilomètres. On peut aller dîner à Antibes, ou pousser jusqu’à Nice. Mais franchement ? On est bien là où on est.

Et quand le soleil se couche sur les collines, qu’on commence à se dire qu’il serait peut-être temps de penser au retour, une petite voix intérieure souffle souvent : encore une nuit. Juste une.

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