La première chose qu’il faut comprendre: le monde du tatouage connait lui aussi ses troupes d’élite… «Aujourd’hui, les tattoos sont cools grâce aux Justin Bieber et aux Rihanna de ce monde. C’est vrai, j’apprécie qu’il y ait une reconnaissance de notre travail, mais mon sentiment est partagé: les tatouages sont banalisés et je ne peux pas lutter contre ça. Pour moi, il y a différentes manières de considérer l’art. Soit la face commerciale: les gens se font tatouer pour un oui, pour un non, sans recherche particulière. Du coup, les tatoueurs n’ont aucune vision artistique et répondent simplement à une demande. La dernière mode, c’est ce qu’on a épinglé sur Pinterest. Ou pire encore: je le veux parce que je l’ai vu sur une star ! Je ne connais aucune célébrité avec un joli tatouage. C’est incompréhensible: elles ont tout l’argent du monde, mais elles se font n’importe quel dessin sur leur peau.»
Et puis, il y a une autre tendance, intitulée “pirate’s way”, le style d’Émilie en fait. Elle appartient à la catégorie des artistes tatoueurs – avec de l’influence. « Pour moi, ce n’est même pas un boulot, les tatouages sont vraiment ma passion et ils occupent tout mon temps. Quand je ne suis pas dans mon atelier, je travaille à la maison, sur un dessin. Quand je ne suis pas en Belgique, je recherche des artistes à travers le monde. Quand je ne suis pas en train de travailler, je me fais tatouer par de vrais artistes. »
Il ne faut pas confondre Bertje Tattoo et les vrais artistes donc ! La Perla, ce n’est pas une échoppe commerciale, mais bien un endroit où on compose de véritables créations artistiques. « Les vrais amateurs choisissent des artistes en fonction de leur style. Mes clients viennent ici parce qu’ils se retrouvent dans le mien. Si ce n’est pas le cas, j’essaye de les orienter vers quelqu’un d’autre. » Ou, si ce sont de simples amateurs, de les mettre à la porte !