Berceau d’une hype qui s’ignore, population en ébullition, archi’ sublime… La capitale de la Lettonie est aussi celle de la culture européenne en 2014. Voilà pourquoi on va à Riga.
Ses couleurs PINTEREST
Riga, c’est la ville des contrastes : au détour d’une rue, des petites maisons de poupée, colorées et presque naïves, et, en fond, des ponts, des immeubles et des monuments tout en démesure. On se sent complètement dépaysée, mais pas perdue pour autant. Depuis dix ans, la Lettonie est entrée dans l’Union européenne : on ne le croirait pas quand on entend parler le russe et quand on croise des statues de Lénine, et pourtant… à Riga, depuis cette année, on paie en euros !
Son atmosphère mystère
Le vieux Riga, c’est back to le Moyen Âge. A cinq minutes de la hype de la rue Barona, on se retrouve dans l’ambiance surréaliste d’un resto (www.rozengrals.lv) qui vous sert un ragoût de sanglier façon « Blanche, reine de Navarre ». On se rassure, il y a aussi la petite salade de poisson fumé comme Charles de Bourgogne l’a servie à son mariage… et la musique des troubadours. Après, on s’encanaille au Black Magic (www.blackmagic.lv) devant un verre de balsam, la liqueur locale. Entre alchimie et marketing bien pensé, planqué derrière une bibliothèque, un escalier mène à un labo qui vous laisse des souvenirs...
Ses spas wellness
Se rappeler que de l’autre côté de la Baltique, il y a la Suède, l’autre pays du sauna. Et que la Lettonie, c’est un pays froid où il fait bon se réchauffer. On ne passe pas à Riga sans tester un spa du cru. Chaque (bel) hôtel possède le sien avec, à la carte, des soins à l’ambre parce que c’est l’or local (on en vend à chaque coin de rue). L’Espa du Radisson Blu (www.radissonblu.com) vaut le détour, celui du Dome Hotel aussi (www.domehotel.lv). Près de la mer, à Jurmala (qui mérite les vingt minutes de train), le Baltic Beach (www.balticbeach.lv) vous en met plein la vue. Quatre cents soins au programme, et ça peut se jouer en famille.
Son bouillonnement de culture
Riga, c’est le nouveau Berlin ! Si on y croise l’Histoire à chaque coin de rue (la ville était encore soviétique il y a vingt ans), l’air du temps respire la fraîcheur. À Riga, c’est la crise et on s’en fout : des bars s’ouvrent, des clubs se créent, les idées se mêlent, une nouvelle culture émerge, bien connectée au reste du monde, comme au Kanepes Kulturas Centrs (Cannabis Culture Center, www.facebook.com/Zoo.KKc, photo). Dans cet immeuble désaffecté du centre, ravalé par une poignée d’artistes dont le directeur du Nouveau Théâtre Letton, les hipsters refont le monde devant un verre de cidre français. On y va pour goûter à la néo-culture lettonne… et si on a moins de 35 ans. Après, on rase les murs.
Ses cafés vintage
Même si cette ville est encore plus belle l’été, quand les parcs sont verts et que le soleil se reflète sur les eaux du Daugava, Riga, c’est une ville de cafés, où l’on s’abrite l’hiver aux sombres fins de journée, pour refaire le monde. Des cafés où prendre la pause comme au temps des Soviets, on vous en recommande deux : le café Leningrad (leningrd.lv) et le Bufete Gauja (www.gauja.je). Le temps s’y est arrêté dans les années 80, époque papier peint à fleurs et vinyles, mais les gens qui picolent en débattant ont tous un MacBook ouvert sur les genoux. Pour faire « du cru », on commande une bière Brenguju, produite par une brasserie lettonne indépendante. Du concentré de hip.
Son architecture Art Nouveau
Quand on se promène dans Riga, un audioguide sur les oreilles, on est comme dans un musée. Avec la plus grande concentration de constructions Art nouveau en Europe, le centre-ville est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Et il s’est encore embelli depuis que la ville a ravalé ses façades pour être à la hauteur de son titre de Capitale européenne de la culture 2014. Le point de départ de la balade est le Musée d’Art nouveau de Riga
(www.jugendstils.riga.lv). À partir de là, levez les yeux vers les frontons, il ne vous arrivera que du bon !
Son concept store hype
À Paris, il y a Colette, à Bruxelles, il y a Hunting and Collecting et Sibling Factory. À Riga, il y a Istaba (www.facebook.com/Istaba). Cette boutique-galerie-cantine propose un condensé de ce qui se fait de plus trendy dans ce nouveau coin pointu du monde : les œuvres d’artistes émergents sont exposées au rez-de-chaussée (ouvert jusqu’à 20 h) tandis qu’à l’étage, jusqu’à 23 h, on s’enfile une soupe, une salade ou une tartine multi-tapenades (appelons ça comme ça). en plongeant dans le décor, les coudes appuyés sur les tables en mezzanine. Un joli point de chute quand on est gavée d’Art nouveau.
Ses hôtels comme des palais
Avec l’entrée dans l’Europe et l’arrivée des touristes, les nouvelles adresses pleuvent. Bien sûr, il y a le Dome Hotel, Relais & Châteaux, valeur sûre située dans une très ancienne maison de la vieille ville. En amoureux, c’est un bon plan (www.domehotel.lv). On peut aussi y déjeuner ou siroter un balsam sur la terrasse avec la vue sur les toits. Mais, plus récent et très en phase avec ce courant d’air qui rafraîchit Riga, il y a le Neiburgs (www.neiburgs.com). À cinq minutes de l’opéra, dans un bâtiment
Art nouveau entièrement rénové, il abrite des chambres qui font aussi appartements, avec kitchenette pour cuisiner soi-même les produits du marché (les halles couvertes de Riga, c’est aussi tout un programme).
Ses macarons et ses gâteaux
Si à Riga, il y a des cafés pour discuter, il y a aussi des salons de thé pour déguster. Du Kanela Konditoreja, où l’on s’envoie des macarons et des gâteaux fleuris sur une jolie terrasse, au Kukotava (www.kukotava.lv) ou au Fazenda Bazars (www.fazenda.lv), on a largement de quoi se mettre sous la dent.
Sa plage VIP
À 25 km à l’ouest de Riga, au fond du golfe, il y a la plage de Jurmala. Du sable blanc à perte de vue et de la pinède… On pourrait se trouver sur la côte Atlantique, du côté de Biarritz, sauf que Jurmala, à sa grande époque, avait plutôt le bling de Saint-Tropez. Aujourd’hui, les dix-neuf villages de pêcheurs rassemblés pour former cette station thermale et les magnifiques maisons en bois d’époque (classées à l’Unesco) en font un spot à voir quand on visite Riga. Une échappée belle que l’on rejoint en train, en voiture… ou à vélo.
Y aller
Air Baltic organise des vols quotidiens de Bruxelles vers Riga (2 h 45 de vol). Compter environ 300 € l’aller-retour (www.airbaltic.com). Pour l’hébergement, les prix sont très abordables, même s’il faut s’attendre à ce que les prix augmentent avec l’arrivée de la Lettonie dans la zone euro. Pour plus d’infos, le site www.riga-guide.com est une mine.
Manuella Damiens