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Le cas Miley

« J’ai l’impression d’être l’une des plus grandes féministes dans le monde parce que je clame aux femmes qu’elles ne doivent avoir peur de rien. Les femmes sont belles », déclarait la jeune pop star suite à son mémorable et très gênant twerk. Bosseuse acharnée de l’entertainment poussif, elle est alors considérée comme l’une des pires incarnations de la vulgarité. Mais elle persiste et signe, notamment à travers les paroles de ses chansons : « On peut baiser qui on veut », « N’oubliez pas que seul Dieu peut nous juger »

Pour les féministes les plus radicales et old school, c’est une récupération marketing insupportable. Pour les plus modérées et celles qui se réjouissent de compter de grands noms dans leurs rangs, c’est un bon exemple à suivre pour permettre au plus grand nombre d’aborder les questions d’égalité. Et si les associations analysaient ces méthodes et adaptaient leurs discours, histoire de convaincre d’autres que les déjà convaincu(e)s … ou pas ?

L’avis de la pro

viviane

Viviane Teitelbaum, présidente du Lobby européen des femmes.

« Si l’on veut faire évoluer les mentalités il faut pouvoir sortir des milieux intellectuels, associatifs et politiques.  Les vedettes, les pop stars, ces “nouvelles icônes”, touchent une population bien plus importante avec un message simple, de manière virale et conviviale. C’est positif. Une photo sur Instagram vaut un long discours ! Il y a forcément plus de femmes et d’hommes qui écoutent Beyoncé que de personnes qui viennent aux conférences ou réunions que nous organisons. Si l’on veut faire avancer la cause féministe, il faut que les jeunes se l’approprient. Que cela devienne mode ou tendance d’être féministe. Que le mot “féminisme” soit connoté positivement.

Il y a différentes manières de dire “je suis féministe” et celle de Beyoncé en est une.Être féministe au XXIe siècle, c’est simple, c’est  inventer de nouvelles réponses à de nouveaux enjeux, relever les défis de l’égalité tout en s’autorisant à se vivre comme on le souhaite, sans moule ou modèle préétabli sur son image ou son rôle. Autoriser chacun et chacune à faire avancer cette cause à sa manière, c’est aussi cela, valider les différences. Le féminisme, c’est refuser que les femmes restent une minorité politique alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population.

C’est  mettre le sexisme hors d’état de nuire au quotidien. Pourquoi les pop stars ne pourraient-ils ou elles pas contribuer à l’amélioration du rôle des femmes dans la société, à l’extension de leurs droits, et ainsi aider à lutter contre les discriminations dont elles sont victimes au quotidien ? Ce nouveau visage du féminisme 4.0 signe sans nul doute la fin d’une époque où la femme libérée singeait l’homme. »