[caption id="attachment_52564" align="aligncenter" width="600"] ©Sex and the City[/caption]
Une récente étude montre que les Britanniques ignorent où se situe leur vagin. What?! Pour mettre les choses au point, la rédac’ a demandé l’avis d’une sexologue.
À l’origine de cette étude, Eve Appeal, une association britannique de lutte contre le cancer féminin. Elle cherche à déterminer comment les femmes se représentent leur propre corps. Si elles ne connaissent pas leur corps, elles ne pourront probablement pas détecter les symptômes d’un cancer à temps. L’association soumet alors un schéma médical à 1.000 femmes, âgées de 26 à 75 ans. Les conclusions sont étonnantes : la moitié des 26-35 ans n’ont pas réussi à situer précisément le vagin. Par contre, parmi les 66-75 ans, elles ne sont que 20% à avoir failli au test. De plus, l’étude révèle que 65% d’entre elles sont gênées par le mot « vagin » et préfèrent parler de leurs « parties féminines ».
Le vagin est mystérieux
Forcément, les résultats font sourire, mais laissent perplexe. Pour mieux comprendre, nous avons demandé l’avis d’Alexandra Hubin, docteur en sexologie à l’UCL et fondatrice du site d’information SexoPositive. Pas de surprise de son côté car, contrairement aux hommes, le sexe des femmes est à l’intérieur. « Pour les hommes, c’est beaucoup plus facile, car ils manipulent leur sexe de façon plus spontanée, ne fût-ce que pour se laver, depuis qu’ils sont très jeunes. Chez les femmes, c’est plus mystérieux, puisqu’ interne. Ce sont souvent avec les premiers désirs sexuels qu’elles commencent à explorer leur vagin ».
Une génération décomplexée ?
L’image de la femme à moitié nue, décomplexée, est pourtant très présente dans les médias. Rihanna, Miley Cyrus et toute la clique n’hésitent pas à nous montrer leur entrejambe. Des images qui peuvent encore choquer certains, mais qui sont aujourd’hui largement acceptées.
Selon Alexandra Hubin, on parle effectivement de sexe dans les médias, mais toujours de façon très théorique. « On ne parle pas du ressenti ». « C’est certain que lorsque l’on parle aux femmes de 25-30 ans de leur périnée, vagin, clitoris… elles froncent les sourcils. Pour elles, c’est abstrait. »
Mais il existe un moment charnière : le premier accouchement. La sexologue nous explique que la kiné post-natale permet notamment un apprentissage ‘plus pratique’ de son propre corps. Il est donc ‘normal’ que les femmes entre 26 et 35 ans connaissent moins bien leur corps, contrairement à leurs aînées.
Pour lutter contre le cancer féminin, l’association Eve Appeal appelle les femmes à parler plus librement de leur sexe. Pour la sexologue Alexandra Hubin, nommer son vagin d’une manière ou d’une autre dépend de la personnalité de chacune.
Une étudiante britannique a bien cerné le problème qui touche la moitié des femmes de sa génération. Eleanor Haswell, 18 ans, a créé un projet artistique féministe pour que les femmes se réconcilient avec leur corps : des sous-vêtements représentant l'anatomie féminine interne.
Voilà une culotte qui sera utile à celles qui n'ont pas trouvé leur vagin...
Maude Lebon.