Oubliez Williamsburg ! Le quartier qui bouge, c’est Bushwick. Visite guidée avec l’artiste belge Charles Laib Bitton, un habitué.
- C’est qui ?
Designer des boutiques Diane von Furstenberg à NYC et pour le bureau de William Sofield, Charles Laib Bitton (29 ans) a marqué les esprits de l’autre côté de l’Atlantique avec ses dessins au bic, avant de revenir en Belgique. Sa prochaine expo, « L’Éveil passager », aura lieu du 11 septembre au 4 octobre à la galerie ASFAP à Ixelles. On y court.
- Un artiste À découvrir
« Je n’aime pas expliquer mon travail avec des mots. Aimer l’œuvre d’un artiste, c’est quelque chose d’instinctif, qui se passe de commentaires. L’important est de se laisser envoûter par les formes et les matières, sans se poser trop de questions. » Voilà qui est dit.
- Le pays des fixies
Après Williamsburg, paradis des hipsters, Bushwick, plus bohème que bourgeois, est la nouvelle « place to be » des artistes sans le sou. « Ici, chacun fait ce qui lui plaît, s’habille comme il en a envie et circule en fixie. » Au mileu des hangars, les grandes enseignes n’ont pas encore fait leur apparition. Les locaux leur préfèrent les boutiques de fripes ou de vinyles, les galeries d’art et les coopératives bio.
- Le paradis arty
Situé à l’est de Brooklyn, Bushwick l’alternative est un vivier de créateurs en tous genres. Pour Charles, « vivre ici, c’est un peu comme être en vacances ». Les usines ont été transformées en ateliers d’artistes et les entrepôts en bars ou en restaurants branchés, donnant à ce qui fut le «no man’s land de la classe ouvrière » une impression de cool attitude.
- Le street art
« À New York, un des seuls spots légaux pour pratiquer le street art en toute liberté se situe à Bushwick 5 Points. Du coup, ce quartier est truffé d’œuvres XXL en plein air, aussi dingues que spectaculaires. »
- L’Happy Hour
« À la fin de la journée, on se retrouve entre artistes chez Mominette, un bar de quartier où l’on écoute du jazz d’avant-guerre en sirotant des cocktails jusqu’au petit matin. Leur margarita maison vaut, à lui seul, le déplacement ! »
(221 Knickerbocker Avenue)
- Les spots antifrime
« On va Chez Roberta’s pour sa pizza gastronomique, ses plats végé et parce que c’est l’anti-branchitude absolue (261 Moore Street). Le soir, il y a beaucoup de petits concerts, de bars à cocktails, de restaurants dégling’, avec des chefs aussi bons qu’à Manhattan, mais en moins prétentieux et moins cher. Sinon, on mange la plupart du temps les uns chez les autres. Comme le quartier connaît une grande concentration de DJ, les dîners se transforment souvent en fêtes, même un lundi soir. »
- Le streetstyle
« Les gens aiment se démarquer des autres. On n’est gêné de rien, la différence est encouragée »
- La cuisine virile
Côté gastronomie, pas de chichis ! L’assiette se veut copieuse, gourmande mais bio et de saison. L’agriculture urbaine va bon train. On ne compte plus les restos qui entretiennent un potager dans leur arrière-cuisine de 3 m2.
- Bruxelles ou Bushwick ?
« Même si j’adore Brooklyn, je me sens profondément belge et attaché à mon pays d’origine. À Bruxelles, la scène artistique est extrêmement riche et dynamique. C’était le bon moment pour moi pour revenir au pays. J’ai besoin de retrouver mes racines, de pouvoir filer à Paris et à Londres pour aller voir une expo, de travailler sans subir la pression spéculative qui règne à NY. »
- Le community spirit
« Bushwick ressemble plus à un village qu’à une ville. Tout le monde se connaît ! Les artistes qui y vivent ont plusieurs jobs alimentaires pour pouvoir continuer leur activité artistique. La culture y est très pointue et omniprésente. Dans les bars, on écoute aussi bien du jazz éthiopien que du rock hyper rétro. »
- Le slow coffee
« Pour commencer la journée, rien de tel qu’un bon café de chez Wyckoff Starr. Le rendez-vous incontournable de tous les habitants du quartier. Comme tous les autres ou presque, il offre meubles vintage et wifi. »
(30 Wyckoff Ave.)
- Le tex-mex du coin
« Le midi, direction la Tortilleria Mexicana Los Hermanos pour des tacos succulents. Comme dans beaucoup d’endroits à Bushwick, la déco comme la vaisselle est, ici aussi, réduite au strict minimum. »
(271 Starr St.)
- La world food
« J’adore manger au Bun-ker, un petit resto vietnamien planté au milieu de nulle part. Pour moi, le meilleur du quartier ! Cinq tables, 1 h 30 d’attente pour s’asseoir mais, au bout du compte, un curry violemment délicieux. »
(46-63 Metropolitan Ave Ridgewood)