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De l’afterwork au dîner bien arrosé en passant par la grosse soirée du mois dernier, vous avez parfois l’impression d’abuser. Faites le point sans dramatiser.

  • MÉTRO-BOULOT-APÉRO

Entre les déjeuners professionnels et les apéritifs entre collègues, vous avez l’impression de ne plus passer une seule journée sans boire.

C’est embêtant si… une suite d’épisodes exceptionnels devient votre nouveau mode de vie. Boire un peu tous les jours ne cause pas forcément de problème. L’OMS place la barre à deux verres par jour pour une femme, avec un maximum de quatre verres en une fois, et au moins un jour « off ». « Mais nous sommes très inégaux face à l’alcool, rappelle le Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve*, psychiatre et addictologue. Certaines personnes tombent plus facilement dans la dépendance que d’autres. » Parmi les facteurs de fragilité : des antécédents familiaux, la dépression, l’anxiété…

je fais quoi ? « Fixez-vous des règles du genre “je ne bois pas au déjeuner”, conseille le Dr Jean-Claude Matysiak, psychiatre et addictologue. Tant que vous conservez la liberté de vous abstenir, alors tout va bien. »

  • FRIDAY VERRE

Les semaines sont stressantes. Le vendredi soir, vous décompressez en faisant la fête.

C’est embêtant si… vous êtes malade tous les week-ends et qu’il vous arrive de vous mettre en danger, par exemple, au volant. « Nous sommes tous amenés à faire des excès, tempère le Dr Matysiak. Cela pose problème lorsque les quantités sont importantes et qu’il y a répétition systématique. »

je fais quoi ? Si vous vous posez la question, c’est que vous ne maîtrisez pas votre consommation. Pour arrêter de culpabiliser, il faut reprendre la main. Décidez de ne pas dépasser quatre verres par soir, en alternant avec des boissons sans alcool. Si vous n’y parvenez pas, parlez-en avec un spécialiste, pour comprendre ce que cache cette consommation compulsive.

  • COUP DE STRESS

Un nouveau job, un déménagement
stressant… Boire un verre vous remonte le moral et vous donne du courage face aux événements.

C’est embêtant si… l’alcool se transforme en médicament : un verre pour affronter une réunion, quelques apéros après une journée difficile… « Il faut faire attention à ce moment où l’alcool “plaisir” se transforme en alcool “soulagement”, explique le Dr Matysiak. L’alcool ne doit pas servir à déstresser ou à désinhiber, car c’est là qu’on risque de s’y habituer. » « C’est un anxiolytique pervers, complète le Dr Bouvet de la Maisonneuve. L’alcool finit par devenir lui-même anxiogène, et il faut augmenter les doses pour contrecarrer cet effet. C’est un cercle vicieux. »

je fais quoi ? Le problème est d’abord celui de l’anxiété ou de la dépression. Il faut trouver une solution à ces difficultés en consultant, et remettre l’alcool à sa vraie place : un moment de plaisir et de convivialité.

  • LA FÊTE DU C.E.

Tout le monde vous parle encore de cette soirée des vœux de votre entreprise, où vous étiez complètement pompette.

C’est embêtant si… les situations gênantes se multiplient et ont un impact sur votre vie sociale et familiale. Mais un seul épisode n’est pas du tout représentatif. « On peut très bien avoir été très fatiguée ou préoccupée à ce moment-là, mais cela ne présage en rien d’une maladie », confirme le Dr Bouvet de la Maisonneuve.

je fais quoi ? En revanche, si l’alcool vous a mise plusieurs fois en difficulté, discutez-en avec votre médecin généraliste, pour comprendre ce qui se passe.

* Auteur de « Les Femmes face à l’alcool ».(éd. Odile Jacob).

Jasmine Saunier