Une minijupe ou un slim qui génèrent des sourires, ce sont des vêtements qui interagissent. Mais là, on parle de l'industrie textile du futur. Brillant.
Cute Circuit est la première marque commerciale de "wearable technology" (technologie portable). Une maison de « science-fashion » anglaise fondée par l'Italienne Francesca Rosella et par l'Américain Ryan Genz. Ces deux créateurs visionnaires se sont rencontrés en 2001 dans un institut de recherche en Italie, qui menait un projet futuriste rassemblant des designers pour déterminer jusqu'où la technologie pourrait désormais changer non pas seulement le monde, mais la mode.
Ensemble, sous le regard circonspect de leurs confrères il y a déjà une dizaine d'années, ils conçoivent la « hug shirt ». Un top, auquel ils ont intégré tout un système de capteurs gérés par Bluetooth, et qui permet d'envoyer via un smartphone, un câlin à qui porte le tee-shirt, même si on se trouve à l'autre bout du monde. Leur technique paraît simple (paraît seulement) : des capteurs sensitifs sont disposés aux endroits stratégiques de contact et de réchauffement lorsque l'on prend quelqu'un dans ses bras, et lorsqu'on envoie par SMS une « hug request », le destinataire l'accepte via son propre téléphone, qui envoie une commande au vêtements. Là où normalement on ressent la pression et la chaleur d'une accolade lors d'un véritable câlin, la chemise se resserre et se réchauffe. « Elle vous rassure, comme si l'autre vous serrait. Même s'il est à Tokyo et vous à New York ». Détail romantique ultime : la « hug shirt » passe en machine.
La tendresse virtuelle ne leur suffisant pas, Francesca et Ryan se font alors designers – électriciens. En 2015, ils développent et vendent une ligne complète de vêtements brodés de dizaines de milliers de minis leds, qui permettent, à l'aide d'une appli téléchargée dans son Smartphone, de changer d'un clic la couleur de sa robe, de faire circuler un message qui tourne sur sa jupe comme une annonce sur les panneaux électriques de Time Square. Ou de faire pleuvoir des gouttes de pluie virtuelle sur le col de sa veste de smoking. Mieux : en créant un hashtag secret à l'attention de ses amis un soir de fête, on peut recevoir sur nos vêtements leurs vœux envoyés par Bluetooth. On imagine les applications lors d'événements médiatiques, sportifs, au marketing. Francesca témoigne que, « quand on a commencé, les gens ne comprenaient même pas ce qu'on faisait. On nous commandait des installations dans des musées."
Ils lancent en complément une ligne d'accessoires, comme le clutch rigide sur lequel on peut faire défiler des petits cœurs, des notes de disco, un mot choisi ou des dauphins, on a l'embarras du choix. Il y a juste que ce sac avec ses centaines d'ampoules, il n'est pas léger-léger. « Nous allons créer une sorte de fashion iTunes Store, avec des motifs, des couleurs, différents caractères à télécharger. »
La nouveauté à venir ? Les chaussures anti paparazzi : « quand on les flashe, elles reflètent une éblouissante lumière blanche, et on ne voit absolument plus rien sur les photos. » Pour l'instant, ces collections restent expérimentales, mais dans le futur, elles se répandront comme l'intérêt qu'elles suscitent déjà. C'est cousu le fil (électrique) blanc.
Dès le mois de mars sur Net à Porter ou sur demande sur le site de Cute Circuit.
Robe leds interactive: 1915€. La minijupe : 385€