Des robes sous formes d’installations florales, délirantes et architecturales chez Viktor & Rolf, des femmes papillons dans leurs chrysalides sublime chez Elie Saab.
Pour décor, des allées arborées. Flottant dans l’air, des chants d’oiseaux. C’est dans une ambiance d’aube qu’Elie Saab a présenté ce mercredi sa collection naturaliste de robes féeriques – elles le sont – à la sensualité orientale.
Silhouettes semblant façonnées de duvet de cygne, transparences brodées de brillants et robes-lingerie de soie, on tentait de gérer une montée de tachycardie devant les fourreaux-papillons.
La robe de mariée, un cône de lumière. Ah, le minimalisme, c’est bien chic, sharp et trendy comme on dit, mais une collection enchanteresse de robes comme un printemps de film hollywoodien, le temps d’un défilé d’Elie Saab, ça vous remet quelques idées austères d’équerre.
“Des magnolias par centaines” je ne sais pas, mais Viktor & Rolf ont sans doute, dans leur néerlandaise enfance, composé des bouquets de fleurs de papiers au bord de la mer comme on le faisait en Belgique, c’est pas possible autrement.
Cette collection, en réalité une démonstration d’équilibre, sentait la jubilation à plein nez, parfum de fleurs. Baby-dolls en forme de coroles inversées, montages de pailles et de dentelles en coiffes surdimensionnées, les jupons étaient structurés comme des bouquets d’oeillets.
Robes doubles à la façon de poupées siamoises – l’un des classiques de l’imaginaire florissant du duo – ce défilé, c’était une performance. Y compris pour les mannequins, sur la tête desquelles quelque architecte taquin avait déposé de somptueux amoncellements d’épis-phénomènes.
A leur pieds ? Des tongs. Mais ça, on ne va pas en faire tout un foin.