Samedi dernier au Square du Mont des Arts, les Magritte fêtaient leur 5ème édition. Quoi, qui, comment ? Pêle-mêle monté cut :
Palmarès : les Frères Dardenne ont raflé plein de prix, what a shock : Deux Jours, Une Nuit a été couronné du Magritte du meilleur film, et de la meilleure réalisation (en général, il faut d’ailleurs que l’une soit béton pour espérer l’autre). Pour le même film, Fabrizio Rongione a remporté le Magritte du meilleur acteur. Emilie Dequenne qui n’est pas venue parce qu’elle avait déjà gagné une grippe de compétition, a remporté par contumace le Magritte de la meilleure actrice dans Pas Son Genre. Pour Minuscule, un immense honneur : le Magritte du meilleur film étranger en co-prod, décerné à Entre Chien et Loup.
Et de l’autre côté du rideau ?
En coulisses où, c’est bien connu, on rigole au moins autant que sur scène, Charlie Dupont préparait son entrée en Mireille Darc, sous l’oeil avisé du fashion gourou Didier Vervaeren. L’un avait endossé le costume, en l’occurrence la robe, du maître de cérémonie, l’autre veillait au grain niveau stylisme. Charlie Dupont, avec un enthousiasme plein de second degré très sérieux, a notamment improvisé un karaoké dans la salle, avec le public (ce n’est pas aux César que ça arriverait, hin hin).
On a bavardé avec Marc Zinga, récompensé du Magritte du meilleur espoir masculin pour Les Rayures du Zèbre. Bien vu, ce prix, puisqu’il tourne actuellement dans le prochain James Bond. Il y incarne un des méchants, alors qu’il est vraiment gentil comme tout. Mais Hollywood est passé par là, voilà le résultat. On lui en souhaite d’autres.
Tania Garbarski, l’une des plus touchantes beautés du cinéma belge. Sur la photo elle est sexy et hiératique; en vrai, Tania est très drôle en prime. On sait qu’elle est l’épouse de Charlie Dupont, mais on ignore qui est sa grand-mère. Et on l’aime beaucoup.
Lui, d’abord, on a vu ses bottes. Des Ann Demeulemeester, cavalières, pantalon rentré dedans. Il est aussi grand qu’il est humble. La barbe de 3 jours aussi râpeuse qu’il est doux. La voix aussi virile qu’il s’exprime avec délicatesse. On a discuté mode, chuchotant derrière le rideau, parce que quand on a mentionné qu’on était en A.F. Vandevorst, son regard de fan des créateurs flamands s’est illuminé.
Didier Vervaeren s’occupait, avec Tony Delcampe, d’habiller les people qui montaient sur scène, pour une raison ou une autre (donner des prix, en recevoir, plaisanter, tout ça). Un ouvrage qui ne se “limitait” pas à leur trouver une tenue, des accessoires, et à juguler leurs changements d’avis au dernier moment, mais aussi à vérifier qu’à deux secondes d’entrer en scène, chacun était bien d’équerre.
Il ressemble à un acteur de polar français (où il jouerait un flic blasé qui en a vu de toutes les couleurs mais dont le coeur reste tendre). Presque : Patrick Quinet est producteur. Au cours de la cérémonie, il a été comparé à Claude Berri. Pour vous donner une idée. Il est président de l’Union des producteurs de films francophones, et membre de l’Académie André Delvaux qui a initié les Magritte. Quand on lui demande à dix minutes du début des festivités si, au lancement de la première édition, il était déjà sûr qu’il y en aurait une cinquième, il rit, il s’exclame : “Bien sûr ! Et ce n’est qu’un début. On a l’expérience en plus. Les Magritte sont devenus un événement majeur en Belgique, le plus glamour. Et du côté francophone, c’est la meilleure émission en direct à la télé. BeTv fait un super boulot. Les textes sont bien écrits, la production est impeccable. C’est un sentiment paradoxal : on est à la fois super excités et très sereins”.
Nicolas Bedos, fidèle dans la vie à son image télé.
Julie Gayet, discrète, qui observait toute l’agitation ambiante très calmement.
Un zèbre et un chat, copains comme cochons.
François Damiens, à son arrivée à The Hôtel (derrière, Nicolas Bedos lui emboîtait le pas, si vous regardez bien).
Le Magritte d’Honneur, c’était Pierre Richard. Un monument du cinéma comique français, et comme tous les hommes drôles, encore meilleur dans les drames. D’ailleurs quand il est monté sur scène, tout le monde a pleuré.
Cette cinquième édition, festive et bien rodée, portait haut le décalage qu’on prête aux Belges. Avec rigueur, efficacité, et sans se prendre les pieds dans le tapis. Qu’ils avaient bleu. Comme il se doit.
Photos : Nicolas Danhier