Dans la rue, une femme sur deux arbore un sac aux initiales « MK ». Un raz-de-marée griffé Michael Kors !
Le 19 février 2015, le premier flagship store Michael Kors ouvre ses portes à Bruxelles. Bien plus qu’une nouvelle boutique, c’est un phénomène de mode qui débarque dans la capitale ! « Dès que j’arrive dans une ville étrangère, mon premier réflexe est de repérer la boutique Michael Kors pour vérifier s’ils ont des modèles différents de chez moi. J’ai toute une collection de sacs, portefeuilles, chaussures, et je cherche toujours “l’exclusivité ” que n’auront pas les autres. » Cette assertion définitive, qu’on pourrait croire sortie de la bouche d’une fashion victim de 20 ans, est signée Marlène, 58 ans, fan de Michael Kors depuis ses débuts. Car ce qu’ignorent les plus jeunes porteuses du sigle MK aux lettres d’or, c’est que le designer américain, qui a grandi à Long Island, à quelques encablures de New York, a créé sa société il y a presque trente-cinq ans.
Michael Kors aime les femmes. Il les écoute et sait comment s’adresser à elles. « Il n’y a pas de règles. Qui aurait cru qu’elles se promèneraient jambes nues en hiver et avec des bottes en été ? » À cinq ans, il conseillait sa mère sur le choix de la robe de son second mariage : « Je lui ai dit “Enlève les nœuds, simplifie”. » La mode, c’est son histoire de famille. Sa tante portait un bikini à l’occasion de sa bar mitsvah. Sa grand-mère ne se séparait jamais de ses fourrures, et transportait partout sa collection de perruques. Étudiant, il s’inscrit naturellement en stylisme au Fashion Institute of Technology de Manhattan. Rapidement, il lance une collection, puis prend la direction artistique de Céline. Il habille Angelina Jolie, Blake Lively, Michelle Obama (sur sa photo officielle à la Maison-Blanche !), Gwyneth Paltrow, Miranda Kerr, Catherine Zeta-Jones... Son style edgy, pile dans l’époque, pas forcément prescripteur mais répondant exactement aux envies des clientes à l’affût de la pièce du moment, séduit. Marque américaine, Michael Kors plaît partout dans le monde. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. Son secret ? Des collections vastes comme ses boutiques, avec une déclinaison de lignes, de coupes et de matériaux qui trouvent forcément leur public. Besaces, sacs baguette, clutch, ceintures... Basiques ou plus extravagants, les MK métallisés se balancent toujours au bout de sacs élégants. Mainstream certes, mais on est certaine d’éviter la faute de goût, même si on ne lance pas la grande tendance de demain.
« Je me sens en empathie avec la vie des femmes. Il y en a beaucoup dans ma famille. Je réalise qu’elles passent leur temps à jongler. Je veux voir une femme danser, s’asseoir, s’amuser dans mes robes du soir. C’est ma manière à moi d’être féministe. »
Il a en tout cas trouvé le moyen de démocratiser le luxe sans le dévaluer. Ses prix accessibles (son sac best-seller, le « Michael Michael Kors Selma » ne coûte « que » 330 euros ). En fait, Michael Kors raconte la jet-set, mais la vend à la classe moyenne.
En 2013, le Time le plaçait dans le top 100 des personnalités les plus influentes de la planète. Alors, forcément, s’il ne se départit jamais de son jean et de son t-shirt, ses chaussures sont en croco. Et lorsqu’un journaliste lui demande s’il a l’impression d’être un homme puissant, il répond : « Savez-vous, honnêtement, à quel moment je me sens puissant ? C’est quand je vois beaucoup de pièces que j’ai dessinées dans la rue. Dans un aéroport. Dans un restaurant. Et je ne suis même pas sûr que “puissant” soit le bon mot. “Impactant” ? Oui, impactant est le terme qui convient. » La modestie des grandes réussites... En 1993, Michael Kors faisait faillite. Vingt ans plus tard, il se trouve à la tête d’une des entreprises de mode les plus rentables et en croissance, avec un succès et des revenus exponentiels. Pourquoi maintenant ? Parce qu’il crée du féminin sexy mais pas aguicheur. Il parle de luxe, mais réfute l’ostentation. Des pièces parfaites pour la vie de tous les jours, pour des sorties entre copines, mais pas pour les occasions exceptionnelles. « Tout le monde va vite aujourd’hui, pas seulement Angelina Jolie. Pas seulement les gens qui ont un avion privé. » Bien joué, Michael : c’est tout nous.
- Des chiffres qui font rêver
> 473 boutiques propres dans 89 pays
+ 176 boutiques sous licence
= 649 enseignes Michael Kors.
> Un chiffre d’affaires en augmentation de plus de 50 % par an, grimpant à plus de 3,3 milliards de dollars.
> 80 % du chiffre d’affaires provient de la vente des sacs.
> Des millions de dollars consacrés à des fondations caritatives : Watch Hunger Stop, la campagne de lutte contre la faim dans le monde, 5 millions de dollars offerts à une autre fondation basée à New York, God Love We Deliver, dont la mission est de cuisiner des repas et de les livrer quotidiennement à des personnes souffrant de graves maladies.
Avenue Louise 29/31, 1050 Bruxelles.