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Les conseils de Lorraine de Gournay, fille d’Éric Bompard, qui dirige la maison éponyme depuis quatre ans.

  • Comment choisit-on un cachemire ?

Au coup de cœur. Avec le cachemire, on n’est pas dans l’efficacité ou la mode pure. Le cachemire, c’est de l’affect. Il faut prendre celui dont on se dit : « Je ne veux même plus l’enlever. »

  • Porter du cachemire en été, c’est une bonne idée ?

Bien sûr ! Le cachemire est une matière thermorégulatrice. Quand on le porte, on n’a jamais ni trop chaud, ni trop froid. Dès le printemps, on peut adopter des mailles ultrafines qui ont un toucher addictif. C’est très agréable à porter à même la peau et l’avantage, c’est que contrairement aux matières synthétiques, le cachemire ne garde pas les odeurs de transpiration.

  • La pièce fétiche dont vous ne vous séparez jamais ?

Ma double étole. Elle est très légère et chaude. Je l’enroule jusqu’à dix fois autour de mon cou, sur une robe ajustée, pour jouer avec les volumes. Ça donne un twist, et je me sens protégée.

  • Et celle que vous emportez quand vous voyagez ?

Mon hoodie, plutôt sport, dans lequel je suis super à l’aise quand je prends l’avion. Comme il est cintré, je reste élégante. S’il fait froid quand je sors de l’aéroport, je peux remonter la capuche. Je viens de le prendre en violet fluo, son côté peps me réconforte en plein jet lag.

  • Vos trois enfants portent‑ils du cachemire ? 

Oui, je leur ai offert la veste zippée avec capuche. Elle est pratique et super mignonne, sur une petite jupe pour les filles ou avec un jeans pour les garçons.

  • Comment l’entretenir ? 

Pour ne pas faire d’erreur et garder longtemps son cachemire, on suit les conseils de Lucille Léorat, directrice de collection chez Bompard.

Le cachemire passe sans problème en machine, si c’est une pièce tricotée, sans broderie ou dentelles délicates. En fait, il a même besoin d’eau pour être plus beau. Évidemment, il faut une bonne machine, dont le tambour n’a pas d’accroches, pour ne pas abîmer les mailles. Sinon, on le place dans un filet de lavage ou dans une taie d’oreiller.

On règle la machine sur le programme laine, à froid, avec un essorage de 500 ou 600 tours. Et on utilise très peu de lessive, qu’on choisit adaptée à la laine : une cuillère à soupe maximum pour trois pulls. Ensuite, on sèche à plat, à l’abri de la lumière, y compris des rayons de lune qui décolorent eux aussi le linge ! Donc, on n’accroche pas son pull dehors la nuit.

Plus on lave le cachemire, moins il bouloche. C’est pourquoi on a parfois l’impression que les cachemires étaient de meilleure qualité avant : en réalité, c’est juste qu’ils ont déjà été lavés cent fois. Quand un pull est dense, il est normal qu’il rejette un peu de matière. Il faut environ six mois, ou dix lavages, pour qu’il arrête de boulocher.

On ne parfume pas un cachemire clair : sa couleur risque de virer, comme une perle si on l’arrose d’alcool.

Le frigo contre les bouloches, c’est de l’intox.

Pour éviter les mites, on lave ses pulls souvent : ces petites bêtes font souvent des trous à l’avant, c’est parce que c’est là que tombent les miettes quand on mange. Et, en cas d’« accident de mite », on peut demander une réparation à l’atelier. Il faut déposer le pull à la boutique,
où on fera un devis.

Pour réparer un accroc, on prend une aiguille fine, et on la passe dans les mailles tout autour du trou, avant de resserrer. On fait un point, et c’est réglé.

Si l’étiquette mentionne « nettoyage à sec », il faut aller au pressing. Pas d’autre alternative.