Nous avons rencontré le DJ français lors de son passage au Bloody Louis pour discuter de la sortie de son nouvel album "Brava".
Depuis plusieurs années, tout semble rouler à merveille pour Brodinski, DJ hors-pair et icône de la hype auquel tout le monde, de Nike à Kanye West, veut s’associer. Ses sets s’appliquaient déjà à l’époque, à nouer des liens entre techno et hip-hop, il sort un premier album carrément rap, enregistré à Atlanta avec une flopée d’ MC’s du coin.
Il jouait au Bloody Louis le mois dernier et on doit bien l’admettre, derrière ses platines il a l’air d’un prince, une gestuelle maitrisée couplée à une technique parfaite.
On vous laisse juger par vous même en jetant un coup d’œil ici.
A cette occasion, j’ai tendu mon microphone devant Louis Rogé, alias Brodinski, car il est sexy c’est indéniable mais pour son disque assis le cul entre deux genres, j’ai plus de doutes…
De retour à Bruxelles, alors heureux?
Je suis hyper content de revenir pour une soirée Bromance! J’adore venir ici, sans parler de vos festivals I love techno, Pukkelpop, Dour à chaque fois que je joue c’est hyper cool! J’ai surtout de très bons souvenirs de la soirée Libertine Supersport, qui reste dans mon top 5 depuis le début de ma carrière!
Pourquoi avoir appelé ton album « Brava » ?
« Brava » ça veut dire courageux en portugais et je pense que ça résume assez bien le rendu de l’album. Lorsque je me suis retrouvé devant le résultat final et même pendant le processus de création, je me suis dit là je vais voir ailleurs, je m’envole vers autre chose et j’aurais très bien pu continuer à faire ce que je faisais, avec ce disque je me suis mis en danger mais si j’étais là où mon public m’attend ma carrière musicale n’aurait aucun intérêt !
Quelles sont les conditions idéales pour l’écouter ?
Dans une voiture ! J’ai passé du temps au sud des États-Unis et j’ai beaucoup observé comment est ce que les gens écoutaient la musique, comment est ce qu’elle était diffusée chez eux, comment eux l’appréciaient. Et moi ça a toujours été l’endroit où j’aime écouter de la musique aussi, alors que je n’ai même pas le permis (rires)
Pourquoi avoir abandonné ton ancien projet rap Boogieman et avoir rassemblé les 2 univers sous Brodinski?
On avait lancé une soirée hip hop avec Dj Mehdi à Paris « Mardi Mc Fly ». Il s’appelait « Lucky boy » et moi je m’appelais « The Boogieman » et j’ai voulu garder le nom à l’époque, comme un hommage à ce qu’on a vécu.
Je me rappelle avoir été un aficionado de musique électronique et avec le temps je me suis découvert une certaine ouverture d’esprit, j’avais envie de rechercher d’autres sonorités, d’autres histoires, d’autres fantasmes aussi qu’apporte cette musique, se demander comment elle est faite ; comment on fait pour faire partie de ce monde. « Brava » ne constitue pas le climax de ma carrière, c’est un nouveau départ.
Comment on justifie tout un album à son nom, alors qu’il est le fruit d’une collaboration avec d’autres producteurs, Myd (Club Cheval) et Dj Kore ?
La seule façon dont je peux le justifier c’est que je suis quelqu’un de très honnête. Aucun album dans l’histoire de la musique ne s’est fait tout seul, sauf que moi j’ai envie de dire à tout le monde que j’ai travaillé avec des gens extrêmement talentueux.
Dans le processus de création musicale, j’ai une perspective de fan avec une ligne directrice du j’aime ou je n’aime pas. On pourrait comparer mon rôle à celui du réalisateur en cinéma, je ne suis pas derrière la caméra certes mais c’est ma vision personnelle sur tous les morceaux.
On a vu Kanye West dire en interview sur Canal + qu’il se sentait plus proche des artistes français parce qu’en plus d’être brillants, ils prenaient leur travail très au sérieux. Est ce que tu te reconnais dans ce qu’il a dit ?
Euh… oui (rires) même si ça fait prétentieux de se reconnaître dans ce qualificatif élogieux, j’ai pas envie de dire « ouais je me trouve ultra brillant et je me prends au sérieux ». Disons qu’il y a une différence de mentalité, aux États-Unis tout est possible, chez nous il y a une histoire de goût, je pense.
Pourquoi avoir créé la ligne de vêtement BMC? Est ce que tu es toi même passionné par la mode?
De nos jours la musique ne peut plus exister par elle-même, partant de ce constat, on a créé BMC Clothing comme une marque de marchandising pour le label Bromance. J’adore le milieu de la mode. J’aime beaucoup le travail de Virgil Abloh, que j’ai rencontré lors de ma collaboration avec Kanye West et qui depuis fait complétement partie de la famille Bromance. Sinon, la marque que je porte le plus c’est “Our Legacy”
Quel est le producteur que tu prends le plus de plaisir à jouer en club, en ce moment ?
Barnt en techno et Mike Will en rap.
Selon toi, quel est l’artiste que personne n’attend mais qui va probablement tout bousiller en 2015?
Je dirais Cashmere Cat parce que j’en attends beaucoup de lui en 2015 il y a aussi un petit français qui s’appelle Low Jack que j’adore.
Un lieu symbolique pour toi auquel tu aimerais joué?
Au Liban, on m’a parlé d’un club hyper fou avec le toit qui s’ouvre.
Si tu étais né avec le sexe opposé, quelle femme aurais tu voulu être ?
Grace Jones ! Je sais que je ne me serais pas fait chier, j’aurais eu une vie incroyable, c’est sûr !
Si vous l'avez raté lors de son passage au Bloody, vous pouvez toujours aller le voir à Liège le 7 mars au Cadran.
"Brava" est disponible sur i Tunes.