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Tempes rasées, survêt et yeux cernés : ce style né en Hollande dans les années 80 n’a pas dit son dernier mot…

Gabber, ça signifie « pote » en patois. Mais c’est avant tout un courant musical associé à une sous-culture née au Pays-Bas, avant de s’étendre à la Belgique flamande et à l’Europe jusqu’au début des années 2000.

Comme toutes les sous-cultures, cette tendance a généré un mode de vie, des codes vestimentaires et, il faut l’avouer, une sacrée consommation de drogues. Regardez quelques vidéos de raves de gabbers et vous comprendrez le trip, avec leur manière unique de danser le hakken (une série de mouvements exécutés le plus vite possible sur fond de techno hardcore, à 185 bpm, pour les initiés…).

Le retour du gabber, donc, mais pas dans sa version old school : le nouveau gabber est tout frais, tout jeune et compte dans ses rangs une majorité de filles qui aiment les filles. Des lesbiennes 2.0 qui, avec leurs amis, adoptent ce look davantage pour son effet que pour son lien avec la musique. Ils redonnent au jogging ses lettres de noblesse. Une coupe de cheveux radicale : pour les filles, tempes et contour du crâne rasés, le reste de la chevelure attaché par un chouchou coloré. Pour les garçons, boule à zéro. Aux pieds, les fameuses Air Max, accessoire gabber par excellence. Des petites lunettes rondes, un bomber ou un survêtement coloré pour donner une attitude flirtant avec la racaille white crash. C’est l’anti-look slim. Les yeux, eux, sont plus souvent fatigués que maquillés.

Rarissime ? Pas tant que ça. Raf Simons, créateur belge d’avant-garde à la tête de Dior, en avait d’ailleurs fait une signature au début des années 2000. Les Air Max sont devenues cultissimes dans les concept stores du monde entier, et on trouve des références gabber dans les collections Céline ou Givenchy. Même Alexander Wang pour H&M avait semblé s’en inspirer. Happy nineties !

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