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Ils ont 32 et 27 ans, et viennent de fonder l’une des galeries d’art contemporain les plus dynamiques et réjouissantes de Bruxelles.

Vous connaissez déjà leur nom : Pascaline et Guillaume Smets appartiennent à la famille qui a lancé les boutiques de mode pointue et haut-de-gamme qui ont changé le paysage du shopping – et même d’une forme de culture – à Bruxelles et au Luxembourg.

Issus d’une famille de six frères et sœurs, Pascaline et Guillaume sont des mordus d’art, comme l’étaient avant eux leurs parents, qui collectionnent les œuvres, comme on collectionne les pièces de créateurs dans leurs boutiques.

Frère et sœur, avec les moyens du bord – une camionnette et une impressionnate capacité à ne pas compter leurs heures – ont ouvert les portes de la STEMS Gallery (anagramme de leur patronyme), au mois de mars à deux pas de l’Avenue Louise.

Leur concept : 100 m² d’intuition et de rencontres dans une maison traditionnelle bruxelloise réaménagée en galerie laboratoire de jeunes talents.

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Qui exposez-vous ?

Principalement des artistes émergents du monde entier. Nous voyageons beaucoup dans les foires d’art contemporain, à la rencontre d’artistes, de curateurs, de conservateur du musée. Un moment authentique, un partage, ça peut déboucher sur une exposition. Ou non. C’est une question d’émotion.

Quel est votre fil rouge ?

La spontanéité, et le rejet d’un concept cadenassé. On préfère risquer un accident de parcours, plutôt que de passer à côté d’un artiste qu’on aurait dû mettre en avant. Nous choisissons la substance plutôt que la sécurité.

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Quels types de pièces découvre-t-on chez vous ?

Des photos, des tableaux, des sculptures, des vidéos, des installations… Nous mélangeons ces trouvailles qui sont à vendre, avec des pièces que nous ont prêté des collectionneurs, et qui entrent en résonance avec les jeunes créateurs.

Quelle est votre histoire intime avec l’art ?

Nos parents ne nous ont jamais forcé à les suivre dans leurs expéditions ! Depuis notre enfance, ils nous proposent systématiquement de les accompagner dans les musées et les foires d’art. Ils nous invitent, mais nous laissent le choix. Du coup, on gravite depuis toujours dans ce milieu. Et en grandissant, nous avons mordu à l’hameçon. Nous avons une autre sœur, Valentine, qui a 23 ans, et qui vient d’intégrer La Cambre en tant qu’artiste peintre.

Dans quelles exhibitions d’art trouvez-vous votre inspiration ?

Depuis toujours, nous allons à la Biennale de Venise, à Art Basel Miami, Hong Kong et Bâle, à la foire de Kassel, à la BRAFA, à Art Brussel, à la FIAC, à la NADA (New Art Dealer). Toutes les foires annexes à Art Basel, des événements off qui présentent de jeunes artistes émergents.

Avec quels moyens avez-vous ouvert cette galerie ?

Rien qu’en fonds propres ! En fait, nous avons tout fait nous-mêmes. Nous allons chercher les œuvres en camion, nous installons tout nous-mêmes. Le budget est vraiment minimal.

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Pascaline, depuis combien temps collectionnez-vous personnellement des oeuvres ?

Depuis une dizaine d’années. Ma première pièce, je l’ai achetée à la galerie Jousse, j’avais 22 ans. C’est une photo de Frank Perrin, qui lie l’art et la photographie.

L'oeuvre de Frank Perrin

L’oeuvre de Frank Perrin

Comment partagez-vous votre vie entre l’art et la mode ?

Pascaline : Je dirais que la mode occupe 60 % de mon temps. Mais il y a de toute façon une cohérence entre ces deux disciplines. L’art me permet de comprendre la mode, et réciproquement. C’est une synergie. Sans ces connexions, je m’ennuierais. C’est très précieux, de pouvoir comprendre les références de Saint-Laurent quand il dessinait une robe Mondrian, ou d’avoir une perspective sur la collaboration entre Louis Vuitton et Murakami et Stephen Sprouse. Si on ne connaît pas l’art, on peut pas tout comprendre de ces passerelles avec la mode.

Pascaline et Guillaume Smets

Pascaline et Guillaume Smets

La STEMS Gallery est ouverte du mercredi au samedi de 11 heures à 18 heures, et du lundi au mardi sur rendez-vous.

68 rue de la Concorde – 1050 Bruxelles