Ils sont jeunes, fougueux et pleins d’idées, ils ont décidé de lancer leur business. Comment ont-ils fait ?
Photos Oskar. Texte et Production: Céline Pécheux et Marie Guérin
- Le concept food multifacette
Epicerie fine, resto, bar à vins et salle de spectacle, Racines est un concept hybride avec à sa tête Francesco Cury au service et Ugo Federico aux fourneaux.
Il s’échappe des fourneaux de ce nouvel it-resto comme une bonne odeur de hype. Aux commandes : un duo tout juste débarqué de Florence.
Leur signe distinctif : avoir su planter leurs racines transalpines au cœur de Bruxelles via un concept mêlant une cuisine tradi-créative de Campanie et de Toscane servie midi et soir, un bar à vins à l’heure de l’« aperitivo » et une épicerie fine avec des produits exclusifs du côté vitrine.
Il leur aura fallu deux ans et demi de réflexion et de recherches pour mettre sur pied leur établissement. « Après avoir établi un business plan, trouvé les fournisseurs et l’endroit, nous avons décroché la bourse Open Soon d’Atrium, ce qui nous a permis d’avoir une mise de départ plus importante. La banque Triodos a également soutenu le projet et a permis d’obtenir le fonds de garantie indispensable pour signer le bail et commencer les travaux. »
Pendant les quatre mois de chantier, Ugo et Francesco ont fait les marchés citoyens bruxellois, proposant une sélection de leurs produits et des pizzas frites home made. « Une chouette façon de se faire connaître et de tester la réaction du public. »
Après cinq mois d’ouverture, pari relevé. « De huit heures du matin à minuit, l’endroit tourne bien ! On ne s’attendait pas à un tel engouement », nous explique le duo.
Notre astuce pour goûter à ce « je-ne-sais-quoi-de-cool-et-relax » made in Italie ? Réserver une table le vendredi soir pour assister au spectacle d’un artiste, comédien ou live band en dégustant une parmigiana avec des légumes locaux et de saison.
Racines, chaussée d’Ixelles 353, 1050 Bruxelles.
www.racinesbruxelles.com
- La boutique virile
Jérémy Baur et Nicolas Volckrick ont ouvert leur boutique de vêtements streetwear haut de gamme pour hommes.
Quand ils décident de se lancer dans cette aventure en janvier 2014, tout va très vite. En mai, ils créent leur entreprise et en novembre, ils ouvrent leur boutique. Une rapidité qu’ils attribuent à la motivation, au travail, mais aussi à l’assiduité. « On n’a pas eu peur d’aller frapper aux portes pour faire bouger les choses », explique Nicolas.
La Région de Bruxelles-Capitale propose différents types d’aide pour se lancer. « Open Soon nous a aidés pour l’aménagement en proposant au propriétaire de payer jusqu’à 75 % des frais de travaux, jusqu’à douze loyers d’avance et de rembourser certains frais de mobilier… Un vrai coup de pouce ! » Si la démarche s’avère très procédurière, elle en vaut la peine. « Pour lancer notre business, nous avons chacun amené une somme de 30 000 euros. C’est un budget de base qui nous a permis de réaliser nos premières commandes de vêtements, mais également de payer le graphisme, l’architecte... »
Le budget n’est pas tout, car certaines qualités sont essentielles pour un néo-entrepreneur. « Pour se lancer dans ce type d’aventure, il faut être passionné, avoir une longueur d’avance, toujours être à la recherche de la nouveauté et vendre ce qu’on aime pour être capable d’en parler. »
Centreville Store propose des marques venues du monte entier telles que Stone Island, Nanamica, A Kind of Guise, Norse Projects, ETQ Amsterdam, Universal Works, Aspesi, Champion, etc.
Centreville Store, rue des Chartreux 36, 1000 Bruxelles.
- La jeune garde fashion
Evan Cuturier et Anabelle Condé ont lancé leur propre ligne de vêtements et accessoires casual à petits prix.
Saké, c’est l’alliance de deux forces complémentaires. Si Evan s’occupe du développement financier, Anabelle, ex-élève de La Cambre, gère la création. Un duo gagnant qui s’est mis en place dès le début de leur projet, un an auparavant. « Nous avons commencé par faire un business plan, une étude de marché et nous avons mis de l’argent de côté parce qu’avant toute chose, il faut avoir de quoi couvrir au moins trois mois de charges fixes de la boutique », explique Evan.
Pour peaufiner leur projet, elles font appel au GEL (guichet d’économie locale), qui les aide à faire leur plan financier. En quelques mois, elles sont prêtes. Entreprise, marchandise, ligne, mais… pas de local ! « On s’est rendu compte que le plus difficile était de trouver le lieu qui correspondait le mieux à notre projet. Il faut s’armer de patience et être prêt à aller au-devant de longues négociations avec le propriétaire », précise Anabelle.
En Belgique, le « pas-de-porte » est une somme à payer lorsqu’on lance une activité là où il y a déjà eu un commerce. Le montant est souvent très élevé et freine le choix du lieu. « À Bruxelles, c’est une chance, il existe encore beaucoup de locaux qui ont été désertés pendant longtemps. Il ne faut donc pas payer ce pas-de-porte. À Paris, c’est impossible. Il faut en profiter avant que ça ne change », explique Evan. Une invitation à ne pas avoir peur de se lancer !
« Ce qui fait notre force, c’est d’être deux, ce qui apporte équilibre, partage des risques et créativité. C’est également notre politique de petits prix que l’on pratique grâce à l’exportation de notre marque à l’étranger», conclut Anabelle. Il suffit donc parfois d’une simple idée…
Saké, rue des Teinturiers 11, 1000 Bruxelles.
- Le showroom déco
C’est la nouvelle it-adresse d’articles design et de consulting déco de la jeune architecte d’intérieur Margot Ghysels.
À force de chercher du design beau, original et abordable pour mener à bien ses projets de décoration d’intérieur, Margot a établi au fil des années une véritable base de données de marques exclusives, pour la plupart inconnues en Belgique. « J’ai eu envie, en plus de mon bureau d’architecture d’intérieur, de créer une boutique de déco différente des autres, où je pouvais partager mes inspirations, mon univers avec un maximum de gens. »
Bien plus qu’un marchand de meubles ordinaires, Sacré Sucré propose des conseils sur mesure, du design contemporain, du mobilier vintage mais aussi des luminaires, du carrelage, du papier peint et même de petites œuvres d’art choisies avec soin. «Il n’y a pas assez de boutiques de décoration avec une vraie touche personnelle à Bruxelles. »
Forte de ce constat, Margot a ouvert sa boutique presque sur un coup de tête, sans trop réfléchir. « J’ai juste demandé conseils à des amis qui sont dans le business depuis longtemps. Le plus important pour moi, c’était de trouver le bon endroit. » Situé à deux pas de la place Flagey, Sacré Sucré jouit déjà d’une belle renommée.
Sacré Sucré, chaussée de Vleurgat 125, 1050 Ixelles.
Sur rendez-vous au +32 496 99 22 18.