Mais la chaîne s’installera malgré tout dans le quartier. Nuance.
Le projet d’installation d’un magasin de chaîne dans le quartier Dansaert, historiquement voué aux boutiques de créateurs, avait créé l’émoi ce printemps. Gérald Hiber, propriétaire du bâtiment qui abrite la boutique Johanne Riss , souhaitait voir partir celle-ci et louer son bien à Cos, qui fait partie du groupe H&M.
Une résistance s’est organisée dans le quartier, sous la direction notamment de Sonja Noel, propriétaire de la boutique Stijl et pionnière de la rue. La Ville de Bruxelles vient de donner raison à cette dernière en signifiant à l’architecte en charge du projet, Michel Jaspers, son refus d’accorder le permis d’urbanisme pour l’établissement d’un magasin Cos donnant sur la place du Nouveau Marché aux Grains et la rue Dansaert. Le projet englobait la belle boutique de Johanne Riss sur la place et l’ancien restaurant Au Fond.
Or, si le resto intéressait la chaîne, ce n’est pas pour sa surface, minuscule, mais parce qu’il donnait à Cos une adresse sur la très stylée rue Dansaert, ahah.
« Nous sommes favorables à l’installation d’un magasin Cos dans le quartier, explique Geoffroy Coomans de Brachène, l’échevin de l’Urbanisme de la ville de Bruxelles. L’enseigne est la bienvenue, tant dans le Haut que le Bas de la Ville, et particulièrement ici, dans une rue qui a besoin d’un nouveau souffle. Par contre, ce que nous avons refusé, c’est le rassemblement de commerces. Aujourd’hui Johanne Riss + le resto. Et demain, pourquoi pas rassembler plusieurs commerces en front de rue ? »
La rue Dansaert, c’est clair, prendrait alors des allures de Rue Neuve numéro 2. C’est donc ce changement de visage, et de nature, qui vient d’être refusé. Par contre, il est possible que Cos s’amarre un jour au bord de la place du Nouveau Marché aux Grains. La Ville n’a pas son mot à dire dans le renouvellement des baux commerciaux et le propriétaire de l’immeuble qui abrite Johanne Riss souhaite voir celle-ci s’en aller. Les deux sont aujourd’hui en procès.
Pour la petite histoire, la sœur de l’échevin de l’ Urbanisme a étudié le stylisme et travaille… chez Cos comme visual merchandiser. Elle s’occupe donc des vitrines et de la mise en valeur des vêtements dans les magasins. Ce qui, évidemment, n’a pas pesé dans cette histoire.