Dans la mode, tout le monde s’habille pareil

Vrai et faux. En mode comme en musique, il y a des courants. L’école anversoise, ce n’est pas l’école milanaise. Exactement comme pour la carbonnade et les escalopes, c’est une question de culture. On observe que les créateurs portent souvent un uniforme supersobre. De Raf Simons à Christophe Lemaire, jusqu’à l’extravagant Philipp Plein (les trois premiers boutons ouverts toutefois). Que dire de Karl Lagerfeld, cols montés et slims de cuir noir depuis vingt ans ? Plus on consacre d’énergie à faire sortir les autres de l’ordinaire, plus on revient soi-même à l’essentiel.

Les vrais génies de notre époque, Bill Gates, Mark Zuckerberg ou Alain Chabat, portent à peu près chaque jour la même chose, s’appuyant sur de nombreuses théories psychologiques démontrant que la prise de « petites » décisions quotidiennes consomme de l’attention, fatigue le cerveau et endommage notre capacité à nous prononcer sur des questions plus importantes. Cela s’appelle la « fatigue décisionnelle », terme médical énoncé par Roy Baumeister, chercheur en psychologie sociale à l’Université d’état de Floride. Je cite : « Les gens qui ont du succès ne prennent pas de meilleures décisions grâce à leur volonté. Ils développent des habitudes qui réduisent le nombre de décisions qu’ils doivent prendre et donc le stress. » Avec tout ça, j’hésite sur le libellé de mon prochain paragraphe.