La mode est un univers impitoyable

C’est pas faux, mais pas toujours vrai. En orbite autour de la fashionisphère, on trouve des anneaux concentriques d’enjeux financiers colossaux – le textile est l’une des plus importantes industries au monde, et des plus polluantes – des trous noirs d’egos, des sources intarissables d’hystérie collective (avez-vous déjà vu une nuée d’ados en pâmoison à la sortie des loges mannequins après undéfilé ? Sociologiquement flippant).

C’est une machine à rêves, en premier lieu pour ceux qui ont ramé pour y travailler et se sont accrochés assez fort pour y demeurer. C’est un calendrier hystérique, une pression constante, une soumission aux tendances et à la versatilité. C’est aussi extraordinaire, enrichissant. Un langage qui n’a pas de mots, mais qui tient beaucoup plus fort que ceux-ci : avec des coutures. C’est de la poésie, de l’argent, des déconvenues et une forme d’art vivant. C’est un monde à part, où l’homme est un loup pour la femme, et celui-ci finit parfois en manteau.

 

 

Illustrations : Valentine De Cort