Une Américaine, Chrissy Chambers a lancé une campagne de financement collaboratif pour pouvoir attaquer son ex en justice. Il avait publié des vidéos de leurs ébats sur Internet. En Belgique aussi, les cas de revenge porn existent. Comment peut-on se défendre?

“La vie telle que je la connaissais était terminée. C’est comme si j’avais reçu un coup violent à la poitrine et que je n’arrivais pas à reprendre mon souffle”, explique Chrissy Chambers sur Change.org. Cette jeune Américaine découvre que son ex l’a filmée, sans son accord, pendant qu’ils faisaient l’amour. Après leur rupture, il poste les vidéos sur trente sites porno. Ce n’est que deux ans après qu’elle découvre les séquences, la douche est glaciale: “Lorsque je les ai vues pour la première fois, j’ai eu l’impression qu’on me retirait toute ma dignité. Mon nom complet était mentionné à chaque fois”.

Chrissy Chambers a été victime de ce que l’on appelle le revenge porn et elle n’est pas la seule. Une femme envoie des images coquines à son copain, persuadée qu’elle peut lui faire confiance. Mais la séparation se passe mal et elle découvre des photos d’elle nue sur Internet. Le coup est malheureusement classique. Aux Etats-Unis, le revenge porn n’est pas considéré comme un crime. Chrissy Chambers lance alors une pétition et une campagne de financement collaboratif pour pouvoir attaquer son ex en justice. En quelques jours à peine, plus de 30.000 dollars (environ 27.500 euros) sont récoltés.

Et chez nous?

En Belgique, les cas de revenge porn sont moins nombreux mais ils existent. Si vous en êtes victime, plusieurs pistes sont possibles. “S’il s’agit d’un site participatif comme Facebook, on peut directement lui demander de retirer les images ou les vidéos problématiques. Si le site ne fait rien ou que le contenu se retrouve sur un blog par exemple, on peut alors agir au civil, en faisant une action en référé, ou au pénal”, nous explique Marc Isgour, avocat spécialisé en droit des médias.

Le harcèlement, l’atteinte aux bonnes mœurs ou encore la loi protégeant les mineurs peuvent être invoqués. Mais le problème est en général réglé à l’amiable. Le coût d’accès à la justice est parfois trop élevé et la procédure prend du temps. “C’est surtout un travail de prévention qu’il faut mettre en place”, ajoute Marc Isgour. “Les jeunes doivent être conscients que lorsqu’ils envoient des images ou des vidéos à caractère sexuel, ils s’exposent à ce genre de méfaits”.