Spencer Tunick a encore frappé. Le célèbre photographe a fait poser des dizaines et des dizaines de filles sans vêtements pour dénoncer les propos sexistes du candidat républicain. 

Des miroirs et des fesses s’étendaient à perte de vue hier dans l’Ohio. Le photographe américain Spencer Tunick a invité 100 femmes badass à se dénuder dans une propriété privée à Cleveland. Elles ont des couleurs de peau, des morphologies et des âges différents, certaines viennent même de Belgique. Dans leurs mains, une grande glace circulaire dirigée vers le Quicken Loans Arena, une immense salle omnisports. Non, il ne s’agit pas ici d’une cérémonie initiatique organisée par une secte mais d’un acte militant. Le lieu n’a pas été choisi au hasard, c’est à cet endroit que se déroulera aujourd’hui la convention d’investiture de Donald Trump.

Le but ? Dénoncer les propos sexistes du candidat républicain à la Maison Blanche (pour en avoir un petit aperçu, c’est juste ici). Les miroirs visent à suggérer que les femmes sont le reflet de la nature. « J’ai deux filles et une femme (…) et je suis effaré par la rhétorique de haine contre les femmes et les minorités au sein du parti républicain », a expliqué Spencer Tunick à l’AFP avant d’ajouter : « Montrer un corps nu en public est illégal mais vous pouvez en revanche vous promener avec une arme sans être inquiété. Je trouve cela assez bizarre ».

ELLE en pense quoi ?

Laurence Descamps, rédactrice en chef adjointe et responsable beauté : « Je trouve que l’initiative est justifiée, l’ascension de Trump fait peur. Tout doit être fait, sans violence évidemment, pour l’arrêter. Cela ne me choque pas qu’un homme ou une femme utilise son corps pour protester, je n’ai aucun souci avec la nudité. Je trouve même que les photos sont belles avec tous ces corps différents et ces miroirs. Mais dans une Amérique puritaine, cela doit sûrement heurter beaucoup de personnes. »

Juliette Debruxelles, journaliste culture et société : « Il faut se mettre à nu pour dénoncer des propos sexistes, oui. Le temps de la haine du corps, de la haine de soi et de la haine des femmes, cela se combat avec des moyens chocs. Selon moi, la fin politique justifie les moyens médiatiques. Il faut pouvoir utiliser les canaux médiatiques actuels sans que le message ne soit perdu au milieu d’autres messages moins forts. J’ai tout de même une petite réserve. Ce genre d’événements est tellement arty que cela doit être difficile pour le grand public de faire la différence entre le côté provocateur, artistique de la démarche et le vrai message politique qui se cache derrière. »