Le comité Miss Belgique a annoncé qu’il renonçait à mettre sur pied un concours de beauté pour les petites filles cet été. Mais son organisatrice ne compte pas s’arrêter là.
Lorsqu’on évoque les concours de mini-miss, on a toutes en tête le parfait road movie « Little Miss Sunshine ». Les fillettes au sourire fake qui se déhanchent dans un micro bikini à paillettes, les enfants effrayés à l’idée d’être des « loosers » et la petite Olive qui commence à rentrer son ventre en se regardant dans le miroir… Si ces compétitions sont plutôt populaires aux US, elles pourraient bien arriver chez nous un jour. C’est en tout cas le souhait de Darline Devos. On vous en parlait ici, l’organisatrice de Miss Belgique avait annoncé son intention d’organiser un concours de beauté pour les filles de six à dix ans.
Levée de boucliers des politiques. L’hypersexualisation, l’impact psychologique, les stéréotypes sexistes sont dénoncés. Et le comité a finalement décidé de laisser tomber, provisoirement seulement. « Nous voulons laisser reposer les choses et prendre le temps de réfléchir à l’avenir », ont indiqué les organisateurs dans un nouveau communiqué. « L’année prochaine, nous étudierons à nouveau la chose, mais rien n’est encore sûr ». En avril dernier, la ministre des Droits des femmes en Fédération Wallonie-Bruxelles, Isabelle Simonis, nous expliquait qu’elle avait l’intention d’instaurer un cadre légal pour interdire ce genre d’événements.
Vers une interdiction des concours “mini-miss”: 1décret pour contrôler, règlementer et interdire aux moins de 12 ans https://t.co/JVAgij06Ge
— Isabelle Simonis (@SimonisIsa) 21 juillet 2016
Et aujourd’hui, on en est où ? Entre-temps, le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters a déclaré que les concours de beauté pour fillettes étaient illégaux en Belgique. Il se base sur la législation relative au travail des enfants. « Dans les faits, cette législation reste contournable, des organisateurs de concours de mini-miss ont déjà annoncé vouloir y déroger », explique Isabelle Simonis. La ministre des Droits des femmes a donc déposé un avant-projet de décret spécifique et complémentaire pour encadrer les pratiques. Elle propose d’interdire les concours de beauté aux moins de douze ans et d’imposer certaines conditions aux organisateurs.
Pas de mise en scène à caractère érotique ou dégradante par exemple, les tenues et le make-up « portant atteinte à l’intérêt ou à la dignité » des enfants ne seront pas non plus autorisés. « L’avant-projet de décret a été adopté en première lecture par le gouvernement mercredi dernier, il a commencé son parcours », nous explique Stéphanie Wilmet, l’attachée de presse d’Isabelle Simonis. « Il va partir au Conseil d’Etat pour une analyse juridique, il arrivera ensuite au Parlement. Il devrait logiquement être adopté, dans six mois cela pourrait être effectif ».