Elle ouvre aujourd’hui à Genval, ça vous tente ? On a demandé l’avis des filles de la rédac.
Imaginez : votre cours de maths est annulé. Aujourd’hui, vous n’allez pas plancher sur les intégrales mais plutôt apprendre à jouer de la guitare. Pourquoi ? Parce que vous en avez envie, tout simplement. Vous arrivez à l’heure qui vous plaît et dans votre classe, zéro prof à l’horizon. Les adultes sont là pour vous « accompagner » et non pour vous juger, c’est simple les exams ont même été supprimés. Il ne s’agit pas ici d’un fantasme qu’on se repasse en boucle emmitouflé sous la couette mais d’un nouvel établissement scolaire. Elle s’appelle l’Ecole Autonome et elle ouvre ce lundi en face du lac de Genval.
Inspirés par la « Sudbury Valley School » aux USA, les fondateurs expliquent que les règles ne sont pas absentes pour autant. Le but ? Responsabiliser nos petites têtes blondes, susciter la motivation, développer la confiance en soi et surtout, leur « apprendre à apprendre ». A l’origine du projet, on retrouve Susan Clynes et Antoine Guenet. Ils accueilleront au total 25 étudiants de 6 à 19 ans et les parents devront payer 5000 euros par an pour l’inscription. Et après ? L’école n’est pas reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles, les enfants devront pour la plupart passer le Jury central pour poursuivre leurs études. Alors, rêve éveillé ou fausse bonne idée ?
ELLE en pense quoi ?
MaryNo, journaliste beauté : « Je suis totalement contre ce genre d’initiatives, ça me fait peur. J’ai toujours détesté l’école, je n’ai jamais aimé étudier et je sais que si je n’y avais pas été obligée, je ne saurais toujours pas lire et écrire sans fautes aujourd’hui. Il y a certaines compétences que nous devons acquérir pour nous en sortir plus tard. Le fait de ne pas avoir de profs, d’examens ou d’horaires, cela signifie pas de contraintes. Et pourtant, dans la vie réelle, nous sommes obligés de travailler, d’accepter les réunions à 7h30, etc. Lorsque ces enfants vont se retrouver à l’unif, il va forcément y avoir un décalage. »
Isa, project manager pour l’équipe éditoriale : « Je pense que c’est un système qui s’adresse à une forme d’élite, pour inscrire mes quatre enfants, je devrais débourser 20.000 euros par an ! On se retrouve aussi dans un microcosme où la richesse liée au mélange des milieux n’est plus présente. Cette école ne rend pas forcément service aux enfants, l’apprentissage de la vie passe par les contraintes. On peut se demander si le programme des écoles classiques est toujours adapté mais je crois qu’il vaut mieux modifier le système traditionnel plutôt que de créer un nouvel établissement. »
Marie, journaliste mode : « Je suis assez ouverte aux nouvelles méthodes d’enseignement, je pense que c’est important que l’école évolue. Le problème ici, c’est que les enfants vont se retrouver complètement hors du système or l’école nous permet justement d’intégrer toute une série de codes. Leur rapport aux autres, à l’autorité et au travail sera différent, ils vont faire face à de nouvelles difficultés lorsqu’ils seront à l’unif. Je pense que ce nouveau mode d’enseignement peut fonctionner pour certains, d’autres auront besoin de plus de repères. Il faudra attendre que les premiers élèves se retrouvent sur le marché du travail pour se faire une idée. »