Quand un adepte du Do It Yourself rencontre une imprimante 3D, ça fait des étincelles. Et leur love story est passionnante. Mais qui sont les makers?
L’artiste que nous rencontrons aujourd’hui a intrigué lors des dernières Nuits Botanique. Scarabée, c’est son nom de scène, mélange hip-hop et musique industrielle. Et c’est un robot. Les pièces qui le composent ont été créées grâce à une imprimante 3D. Il est né à Bruxelles, au cœur de la Micro Factory. Un joyeux désordre règne dans cet espace de plus de 200 mètres carrés. Des artistes, des designers, des entrepreneurs ou encore des bricoleurs du dimanche s’activent. Ils viennent échanger des idées, partager des connaissances et profiter des outils mis en commun. C’est ce que l’on appelle un MakerSpace ou un FabLab, un concept imaginé par un professeur du MIT, Neil Gershenfeld. La différence avec un atelier partagé ? Il est orienté fabrication digitale. L’artisanat traditionnel et les nouvelles technologies s’entremêlent. Un pic à chignon en bois sera réalisé grâce à une découpeuse laser, par exemple. Le résultat est tout aussi stylé, mais plus précis.
Il ne faut pas forcément être geek(ette) pour s’éclater.
Ici, on peut fabriquer des drones mais aussi retaper sa cuisine, créer des bijoux, des objets de déco ou de jolies coques de smartphone. L’idée de la Micro Factory a germé dans l’esprit d’une bande de potes passionnés de Do It Yourself, et surtout de Do It Together. « J’ai toujours adoré les petites sessions bricolage chez moi, avec ma femme et mes amis, raconte Gilles Pinault, fondateur de la Micro Factory. On s’est dit que l’on consacrerait un peu de temps chaque semaine pour réaliser une idée. Mais très vite, notre salon a commencé à montrer ses limites. Il y a quatre ans, on a mis de l’argent en commun pour payer un loyer et des machines.
Et le bouche-à-oreille a fait le reste, le public a commencé à affluer. » Ces artisans 2.0 sont appelés des « makers ». En 2012, le rédacteur en chef du magazine Wired, Chris Anderson, affirme même qu’ils sont les acteurs d’une nouvelle révolution industrielle. Les particuliers redeviennent actifs. Ils se mettent à produire eux-mêmes les objets dont ils ont besoin, ou envie, grâce à la démocratisation des machines de fabrication numérique. L’inventeur peut devenir entrepreneur. Bientôt une mini-usine sur chaque bureau perso ? Le phénomène des makers a vu le jour à la fin des années 90 aux USA et commence réellement à s’imposer chez nous. Rien qu’à Bruxelles, les Maker Spaces se multiplient.