Bouli Lanners primé cinq fois sur huit nominations, un show sur scène et une équipe de choc backstage : voici les Magritte, sous tous les angles.

Il faut bien s’imaginer la machine que cette cérémonie de mise en lumière (et pas Les Frères) du cinéma belge représente. Une bonne partie du staff de Be tv en première ligne depuis pas loin d’un an (le temps de shampouiner le tapis bleu après l’averse), toute l’Académie André Delvaux au grand complet, avec ses plus de huit cents professionnels de la profession votants, l’équipe du FIFF, les sponsors (dont Jaeger LeCoultre, partenaire du Dîner), une nuée de volontaires et de stagiaires, une cabine coiffure de génie super entraînée – Premier Studio – un make-up artiste tellement doué qu’on l’a fait venir tout exprès des Amériques (Mathieu de Mayer, directement arrivé de Philadelphie pour l’occasion et rien à voir avec le bourgmestre), entouré de la brigade la plus pro du monde selon les gens du métier et leur attaché de presse : MAC Cosmetics. Pour que tout le monde soit bien présentable sur scène – ce c’est pas parce qu’on a un habilleur sur les plateaux de tournage qu’on est toujours très avisé dans la solitude de son dressing – deux stylistes chevronnés : Didier Vervaeren, fashion gourou, designer, chroniqueur, curateur, et Delphine Dumoulin, styliste, d’une patience d’ange. Des semaines durant, ils ont sélectionné des pièces pour les nommés et les remettants, géré des allers-retours dans les showrooms, attendu le coeur battant le passage d’UPS et Fedex. Remballé des chaussures au dernier moment, repassé en coulisse juste avant une entrée en scène. Mais heureusement, dans ces mêmes coulisses, un monsieur souriant est passé plusieurs fois avec un charriot chargé de champagne et de Twix, se faufilant entre le staff backstage, une ou deux journalistes qui en profitaient pour se faire remaquiller en douce (j’ai des noms), et tous ceux qui faisaient des selfies pour décompresser. La cérémonie, c’était vraiment aussi gai côté pile que côté face.

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Le palmarès tout de même, c’est pour ça que vous avez cliqué

Virginie Efira, la Présidente du Jury, a remporté ex-aequo avec Astrid Whettnall le Magritte de la Meilleure actrice. Un Prix pour deux talents singuliers, deux parcours contrastés et deux personnalités complémentaires. La première s’est distinguée dans Victoria, la seconde dans La Route d’Istanbul.

© Magritte du Cinéma 2017 - Be tv - SQUARE - Brussels - 04.02.2017 #magritteducinema

© Magritte du Cinéma 2017 – Be tv – SQUARE – Brussels – 04.02.2017 #magritteducinema

 

André Dussollier, Magritte d’honneur de cette 7ème édition.

© Magritte du Cinéma 2017 - Be tv - SQUARE - Brussels - 04.02.2017 #magritteducinema

© Magritte du Cinéma 2017 – Be tv – SQUARE – Brussels – 04.02.2017 #magritteducinema


Bouli Lanners
, avec Les Premiers les Derniers, son quatrième long métrage, a remporté les Prix du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur. Egalement, à y être, celui des meilleurs décors (Paul Rouschop) et des meilleurs costumes pour Elise Ancion. David Murgia, a de son côté remporté son deuxième Magritte, celui du Meilleur second rôle pour ce même film.

© Magritte du Cinéma 2017 - Be tv - SQUARE - Brussels - 04.02.2017 #magritteducinema

© Magritte du Cinéma 2017 – Be tv – SQUARE – Brussels – 04.02.2017 #magritteducinema

Les premiers films, 3 sur 5 films sélectionnés comme meilleur long-métrage, ont également été célébrés. C’était d’ailleurs la spécificité de cette 7ème édition : ouvrir la voie à la jeune génération des cinéastes belges.

Keeper de Guillaume Senez, a gagné le Magritte du Meilleur premier film. Catherine Salée qui fait partie de la distribution a remporté son deuxième Magritte de la Meilleure actrice dans un second rôle, et Keeper est reparti aussi avec le Prix Magritte du Meilleur montage, remis à Julie Brenta.

Je me tue à le dire a remporté le prix du Meilleur scénario pour Xavier Seron, et celui du Meilleur acteur pour Jean-Jacques Rausin.

© Magritte du Cinéma Jean-Jacques Rausin

© Magritte du Cinéma Jean-Jacques Rausin

Parasol de Valéry Rosier a rapporté à Cyrille de Haes et Manuel Roland le Magritte de la Meilleure musique originale, ainsi que celui de la Meilleure Image, signée Olivier Boonjing.

Au rang des espoirs primés, Salomé Richard en top résille et bijoux Johanne Riss a marqué les esprits (elle avait raison, elle possède les arguments adéquates), et Yoann Blanc sont repartis avec une statuette pour respectivement Baden Baden et Un homme à la mer.

© Magritte du Cinéma 2017 - Be tv - SQUARE - Brussels - 04.02.2017 #magritteducinema

© Magritte du Cinéma 2017 – Be tv – SQUARE – Brussels – 04.02.2017 #magritteducinema

La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit est le deuxième film d’animation à remporter le Magritte du Meilleur film étranger en coproduction.

Le Meilleur film flamand, cette année, c’est Belgica, de Felix Van Groeningen, déjà pas mal primé dans le nord du pays.

En bataille, de Eve Duchemin, s’est vu décerner le  prix du Meilleur documentaire pour le portrait d’une directrice de prison, et dans les courts métrage, Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron (qui venait de rafler celui du meilleur scénar pour Je me tue à le dire), ont brillé grâce à leur Plombier. Enfin, le Magritte du Meilleur court métrage d’animation a été attribué Eric Ledune pour Pornography.

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En guest star, la scène bleue des Magritte a accueilli Jean Dujardin, séduisant et insaisissable.

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Les Magritte, antichambre des César, donnent souvent la tonalité des récompenses françaises. A suivre donc, pour des pronostics et une ambiance qu’on leur souhaite au moins autant décalée.