La grâce absolue sur le runway, par le mouvement de pièces qui semblaient vivantes. Et la polémique au premier rang, portée poitrine bombée par Nicki Minaj qui en a “scotché” quelques-uns.
Il ne faudrait pas que quelques centimètres cubes de joli lolo tire la couverture à eux – ils ne semblaient pas spécialement vouloir se couvrir d’ailleurs – car la collection d’Haider nous menait bien ailleurs.
Pour l’hiver prochain, le designer élevé en Alsace (joie inextinguible de l’auteure de ces lignes) a tiré un fil rouge qui était un fil d’or. Des silhouettes ajustées, des tons sombres sublimement lumineux – la véritable élégance se niche dans les paradoxes – et l’usage onirique d’une fourrure duveteuse qui modifiait les lignes du corps en trompe-l’oeil, et en chavire-le-coeur-de-bonheur.
Mais revenons à cette bonne Nicki, puisque avec si peu de tissu, elle a focalisé toute la tension. Judicieusement placée entre Lou Doillon – qui conspuait récemment les femmes qui “dévalorisent” les leurs en surexposant leurs attributs dans des clips de hip hop, et hop – et Caroline de Maigret. Les quatre plus petits seins de Paris. Un bout de scotch d’électricien sur le bout du sein, et la polémique, comme le giron, a enflé.
Qu’on apprécie ou pas, qu’on ait appris par des proches qui s’y sont frottés que la belle est aussi pulpeuse qu’odieuse, on se doit de remettre le néné-gate en perspective : “couvrez ce sein que je ne saurais voir”, ce n’est pas nouveau-nouveau, c’est dans Tartuffe (ceux qui crient au scandale sont souvent ceux qui en ont le plus envie), et ça date du milieu du XVII (siècle, pas arrondissement). En 1908 déjà, Pablo Picasso créait un émoi du même genre, souvenez-vous :
En conséquence de quoi, on s’habille d’élégance avec Haider Ackermann, et les icônes modernes d’une certaine interprétation du minimalisme, on leur lâche les miches. Merci.
(Images défilé par Etienne Tordoir / Catwalk Pictures)
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