La Syrie se meurt. La pub Pepsi polémique n’est plus accessible aux yeux outrés. Télescopage d’infos sur les réseaux…

Ouf ! Kendall Jenner va pouvoir respirer.
Pas comme les enfants syriens, morts, en Une de Libé.
Victimes, comme les grands, d’une attaque chimique menée mardi dans la province d’Idleb.

Qui a fait quoi, comment, pourquoi ? Peut-être qu’on le saura. Sans doute pas. C’est pas vraiment le plus important à l’instant.
Le plus important, c’est le cœur au bord des lèvres et l’image obsédante du gamin en haut à droite sur la photo qui alimente aujourd’hui les journaux et médias sociaux (qu’on ne veut pas afficher là, entre une futilité et une info people, on gère la décence comme on croit), le corps et les bras semblant sombrer sans fin dans un cauchemar sans fond.

En attendant, Pepsi a supprimé son spot où Kendall mettait fin à une manifestation de protestation contre les violences policières en offrant une boisson à un flic en faction.
Une façon de répandre l’amour, qu’ils disaient. “Pepsi essayait de projeter un message global d’unité, de paix et d’entente. Clairement, nous avons manqué notre but et nous nous en excusons“. Un mea culpa appréciable. Une goutte d’encre dans l’océan des drames.

Est-ce qu’il faut faire des comparaisons ? Non.
Relativiser les événements, quels qu’ils soient, à la lueur du pire ? Sûrement pas.
Mais il flotte dans l’air, aujourd’hui, une tristesse infinie.
Et un bad buzz en canette qui ne ramènera pas les enfants, leurs parents, les gentils, même les méchants.

Disons que l’écrire ne servira à rien, sauf à se dire qu’on n’est pas seuls, ici, à se dire pendant quelques heures que le monde fait peur.
À se sentir moins seuls dans nos impuissances.
À pleurer pour eux en cadence.