Qui pourrait croire que derrière ces magnifiques grands yeux bleus se cache une part d’ombre ? L’étoile de la pop‑soul belge conquiert les scènes depuis dix ans. Son album est enfin sorti.
Entièrement composé par elle, cet album impudique dévoile une personnalité à vif, sensible et touchante. Si le groove entêtant de certains titres nous fait décoller de notre chaise, d’autres par contre nous font pleurer aux larmes. « Hurt », « The Absence », « », des ballades en piano-voix épurées qui ne nous laissent pas reprendre notre souffle. Pourquoi tant de mélancolie ? « C’est toujours plus facile pour moi d’écrire dans la souffrance. C’est difficile à expliquer. Gainsbourg disait que si tu prends une photo du ciel, c’est plus intéressant avec des nuages, des orages. J’ai toujours eu cette part d’ombre. À l’extérieur, j’ai une image joviale, mais c’est une carapace qui protège une sensibilité à vif, une fragilité. Je crée mieux quand je ressens des émotions fortes. Qu’elles soient très exaltées ou très douloureuses. Plus la part de lumière est grande, plus la part d’ombre l’est aussi », confie Typh Barrow.
Comme beaucoup d’artistes, elle puise son inspiration dans les histoires du quotidien. Elle écoute, elle ressent, elle capte les émotions autour d’elle. « Je parle avant tout de choses qui nous touchent, moi ou mon entourage. Beaucoup d’amour, mais aussi d’abandon, de harcèlement, de dépendance. Il s’agit de mettre dans ma musique les petites douleurs de la vie, celles que tout le monde ressent et que je ne peux pas sans cesse partager. La musique est un exutoire, l’occasion de libérer ce qu’il y a dans ma boîte noire. »
“Plus la part de lumière est grande, plus la part d’ombre l’est aussi.”
Typh Barrow a mis son âme dans son album. Littéralement. C’est un étrange pacte passé avec les dieux de la musique qu’elle nomme Stevie Wonder, Bill Withers, Eric Clapton, Bobby McFerrin, Marvin Gaye et Randy Crawford. Ce 18 janvier, après des années de travail , son album est enfin sorti : « RAW ». La production est assurée par François Leboutte: producteur, manager, c’est la face cachée du projet musical. Auteur-compositeur et pianiste, Typh signe tous les textes de cet opus. Comment compose-t-elle ses chansons ? « Ce n’est jamais linéaire. Tout peut déclencher une envie de composer : une image, une émotion, une histoire. J’ai la mélodie en tête, je commence à la jouer en chantant en yaourt et je laisse parler mon inconscient. Via des paroles spontanées. Parfois, je peux aussi passer des heures devant mon piano et c’est le désespoir, il n’y a rien qui vient (rires). » L’angoisse de la partition blanche ? Difficile d’imaginer cette artiste sans ressources !
Dans cet album, elle confie ses obsessions, ses peurs, ses doutes et ses joies. C’est une véritable rencontre. Je suis enchantée, Typh Barrow, d’avoir fait votre connaissance !
Typh Barrow sera en concert à l’Ancienne Belgique le 5/10/18. www.typhbarrow.com
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