Vous n’avez pas pu passer à côté, Maggie De Block projetait de supprimer le remboursement de certains dépistages du cancer du sein. En réalité, le sujet est plus compliqué qu’il n’en a l’air… On fait le point et surtout, on vous dit pourquoi il faut s’intéresser au débat. 

L’arrêté

Tout a commencé avec un arrêté royal publié au Moniteur par la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block. Ce qu’il prévoyait? La fin du remboursement des dépistages du cancer du sein pour les femmes de moins de 45 ans ou de plus de 74 ans qui ne sont pas à très haut risque. Entre 45 et 50 ans, ce serait un examen annuel remboursé et entre 50 et 74, un tous les deux ans. La mesure devait entrer en application dès le premier avril (non, non, ce n’était pas un poisson) mais vu la polémique, la ministre a suspendu l’arrêté controversé. «Nous constatons qu’il y a eu un vent de panique au sujet de cette mesure, et que les femmes ont été complètement mal informées. Parce qu’un débat serein est impossible dans une telle atmosphère, nous mettons la mesure en suspens», a expliqué Maggie dans un communiqué.

Les contre

Forcément, la mesure n’a pas excité tout le monde. Ce qu’on lui reproche? De ne pas faire du dépistage une priorité et d’introduire une médecine à deux vitesses (traduisez: exclure toutes celles qui n’ont pas les moyens). Autre problème: l’arrêté ne tient pas compte des femmes à risques intermédiaires qui ont, elles, besoin d’un examen annuel. La Belgique est pourtant l’un des pays les plus touchés d’Europe en matière de cancer du sein. Chez nous, une femme sur neuf y sera un jour confrontée. On sait aussi que plus tôt la maladie est détectée, plus grandes sont les chances de guérison. D’après ses détracteurs, la mesure n’encouragerait pas les Belges à se faire dépister alors qu’elles sont déjà trop peu nombreuses à effectuer la démarche, surtout les francophones (10% contre 58% pour les flamandes).

Les pour

Oui, parce qu’il y a aussi des partisans et on l’oublie souvent. Accusée de vouloir faire des économies, Maggie De Block explique qu’elle voulait surtout «augmenter la qualité et la participation au dépistage». D’après certains experts, il existe une surconsommation des examens de dépistage et le but de l’arrêté serait justement de réglementer la façon dont ils sont réalisés pour garantir un maximum d’efficacité. En faire moins, mais mieux. Autre argument: l’exposition répétée aux rayons X, induite par les mammographies, qui pourrait s’avérer nocive. Mais d’après l’Institut national du cancer, le calcul est vite fait: on évite beaucoup plus de décès grâce aux dépistages.

What’s next?

L’arrêté est gelé pour le moment, ce qui veut dire qu’il pourrait donc entrer en vigueur à l’avenir. Une pétition a été lancée pour demander son retrait définitif et plus de 34000 personnes l’ont déjà signée! L’objectif? 50000. Quelle que soit la décision prise, on s’informe, avec des citrons et surtout sur le site de la Fondation contre le Cancer, et on se fait dépister!