Prodiges du rap belge, ils cuisinent à base de THC et leur émission High et Fines herbes atteint des sommets straussphériques… Avec Caballero et JeanJass, les deux oenologues de la weed on a causé green pour la deuxième saison de leurs recettes enfumées.
Saison 2 d’High et Fines Herbes, deux fois plus de beuh ?
Caba: On avait tourné la première saison dans le salon d’un pote à Bruxelles. Cette fois-ci on a bougé jusqu’à Barcelone avec Viceland. C’est un peu le nouvel Amsterdam européen. On voulait changer d’environnement et expliquer pourquoi cette capitale est devenue le haut lieu de la beuh.
JeanJass: On revient avec des nouvelles recettes dont certaines sont des revisites des plats traditionnels de la culture espagnole. Mais surtout, on reçoit une foule d’invités. Des Français, des Belges, des gens connus, d’autres un peu moins, des potes qui passent… Dans cette saison il y a plein de nouvelles têtes. Ça sort le 17 avril et ça va claquer!
La bouffe et la weed, deux passions ?
Caba: On aime tous les deux cuisiner… et fumer évidemment. (rires) Pour High et Fines Herbes, on s’est associés à Jean-Baptiste Bonhomme, un chef Lionnais hyper créatif qui a bossé dans des endroits prestigieux et qui avait déjà réalisé quelques expériences culinaires à base de beuh. Mais on veille toujours à ce que les recettes soient accessibles.
JeanJass: On dit clairement que fumer et ingérer de l’herbe c’est totalement différent. Nous-mêmes on est plus adeptes de la fumette. On met donc de petites doses dans les plats pour garder les saveurs. On veut juste donner ce petit “High” intéressant sans que ça te cloue au sol. C’est une véritable expérience de labo.
Pas peur du bad buzz ?
Caba: Après la première saison on n’a eu aucun retour négatif. Au contraire, on reçoit même des tonnes de photos et de messages de personnes qui ont testé nos recettes et qui ont adoré. Il y en a même qui nous proposent de modifier certains ingrédients pour plus de goût.
JeanJass: On n’est pas du tout dans un délire d’apologie. Quand les petits jeunes de 16 ans viennent me dire qu’ils fument tous les jours, je les calme tout de suite. Réussis d’abord, fais des choses bien et si tu rentres le soir chez toi après tout ça, alors tu as droit à un petit pétard.
Votre première fois, c’était comment ?
Caba: Moi je n’étais encore qu’un gamin. Je devais avoir quelque chose comme douze ans et avec mes potes on a tapé dans la cachette d’un grand frère qui dealait. On a vraiment fait ça n’importe comment, mais on l’a fait. Et ça nous a plu apparemment… (rires)
JeanJass: Même chose de mon côté. C’était genre le grand cousin d’un de mes potes sauf que nous on a osé demander. On l’a roulé misérablement et on l’a fumé tout aussi misérablement. Mais tu sais, c’est comme toutes les premières fois, c’est jamais les meilleures ! (rires)
Un bad trip mémorable ?
Caba: Une fois j’ai fait une chute de tension. Je me suis à moitié écroulé, mais on m’a mis de l’eau froide sur la nuque et ça a été mieux. Donc ça n’a pas été très intense. Par contre en bouffant, ouais là j’ai déjà eu des sales blagues ! (rires)
JeanJass: Pareil, j’aime pas trop l’ingérer. Les effets sont super différents. Quand tu en manges, ça arrive beaucoup plus vite et de manière beaucoup plus violente. C’est comme si tu fumais un joint en une taffe. Ça peut vraiment te mettre à terre. Et là tu risques de faire une petite blanchette (une syncope) comme on dit. Mes conseils de survie: tu te couches, tu surélèves tes jambes, tu bois un peu d’eau et c’est repati ! (rires)
La beuh dans le rap c’est incontournable ?
JeanJass: C’est une image qui colle à la peau du hip-hop, mais je connais autant de rappeurs qui ne fument pas que de rappeurs qui consomment. On en parle souvent dans le processus de création, mais perso il y a des tas de fois où j’écris, j’enregistre et où je donne un concert à jeun. Ce n’est pas indispensable même si parfois ça te met dans une certaine ambiance. En fait, je fume de la beuh comme un amateur de bons vins. Le but n’est pas de se défoncer à tout prix.
Caba: On arrive aussi à la trentaine. Repousser nos limites, faire des conneries, aller dans l’extrême… Tout ça, on l’a déjà fait. Il y a un moment où ça te saoule parce que t’en as abusé et que t’es plus dans le même mood. Du coup tu régules ta consommation. Tu t’éduques. Tu apprends à doser et à sélectionner une herbe de qualité. Il faut penser intelligemment et refuser les trucs coupés qui traînent en rue. Nous, on la fume pure. Pas de nicotine, pas de tabac, que du green! Faut penser santé ! (rires)
Pour la légalisation du cannabis en Belgique ?
JeanJass: Pour la légalisation partout dans le monde et même l’univers! Si tu regardes aux States depuis que plusieurs États ont légalisés, il n’y a pas plus de consommateurs qu’avant. Les gens fument juste quelque chose de plus propre. Et puis, il n’y a pas ce côté “illégal = dangereux”. Tu ne risques plus de te faire descendre dans la rue parce que tu vas acheter de l’herbe. Ça réduit pas mal les trafics. En gros, même au niveau de l’économie c’est positif. En Belgique, on cherche de l’argent partout alors qu’on est assis sur une mine d’or. La weed c’est le business de demain. C’est là qu’il faut aller chercher la thune à la place de pomper dans le budget des soins de santé.
Caba: C’est le moment d’y aller ! Faut y réfléchir dès maintenant pour vivre avec son temps. C’est con d’avoir à chaque fois dix ans de retard sur les Ricains.
La sortie de la seconde saison d’High et Fines Herbes est prévue le 17 avril sur Viceland !
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