#metoo dénonce le harcèlement commun avec virulence. La mode, en témoin et reflet des bouleversement sociétaux, prendra-t-elle position ? #balancetonshort, ou pas ?

Dans le monde civil, cette nouvelle expression du féminisme fait parler. On cautionne ou on s’en distingue (comme l’a fait, plus ou moins adroitement, Catherine Deneuve), mais cette prise de consciente ne laisse personne indifférent. Or, qui dit « remarques et comportements déplacés » implique souvent la tenue vestimentaire pointée comme déclencheur de l’injustifiable. L’industrie de la mode, dont la mission première est d’offrir un moyen d’expression à plusieurs générations et sociologies, y mettra-t-elle son grain de sel ? Pour Alexandre Samson, responsable pour la création contemporaine au Musée Galliera, « l’influence du féminisme et des récentes affaires de harcèlement sexuel influencera sans doute plus la mode dans sa structure que dans sa forme. Maria Grazia Chiuri avait déjà utilisé le féminisme dans sa première collection chez Christian Dior, tout comme Missoni avec les pussy hats du défilé AH2017… Traditionnellement en retrait des polémiques, la mode n’est plus préservée contre le harcèlement et, protectionniste, prend déjà des mesures vers plus de respectabilité. On remarque que, historiquement, les mouvements de fonds des sociétés contemporaines ont eu des influences inégales sur les tendances de mode. Les collections « à corps montré » ou « caché » seront selon moi peu affectées, en ce que ces mouvements concernent le regard et l’attitude de l’homme vis à vis du corps féminin, et non l’appréciation de la séduction féminine. Au contraire, je pense qu’elle se confirmera avec autant plus de verve que les mauvais comportements seront mieux appréhendés (je l’espère). »

Les pussyhats de Missoni