Lolita crée des bikinis et des maillots sur mesure. Rencontre avec l’Italienne qui prône le sexy et l’acceptation de soi par le biais de sa marque LO-OLI-TA swimwear.
Perfectionniste, sympathique, pétillante et charmante, c’est une façon de décrire Lolita Oliveri (en photo de cover). Mais cette jeune femme autodidacte de 25 ans est bien plus que ça. Retour sur son parcours de “véritable débrouillarde” qui mènera à un succès mérité!
- Lolita c’est qui ? D’où t’es venue l’idée de créer Lo-oli-ta swimwear?
Je m’appelle Lolita Oliveri, j’ai 25 ans et j’ai lancé ma marque de maillot de bain sur mesure il y a un peu près deux ans – Lo-oli-ta swimwear – qui est une contraction entre mon prénom et mon nom. J’ai toujours voulu être styliste, mais je me disais que lancer une marque de vêtements c’était trop compliqué. Avec la concurrence sur le marché et les grandes marques, la situation me semblait impossible sachant que je n’avais pas énormément d’argent, pas d’équipe et pas assez de connaissances dans le milieu.
- Quel a été ton parcours pour aujourd’hui avoir la capacité de créer des maillots de bain et bikinis?
J’ai fait mes débuts d’études en “stylisme et modélisme” à Francisco Ferrer à Bruxelles. Je revenais de mon général littéraire donc je ne savais même pas enfiler une machine à coudre! Je n’étais pas très motivée à 18 ans, dans le sens où c’était beaucoup de travaux tels que des patrons de jupes jusqu’à 22 ou 23h tous les jours. De plus, les profs avaient tendance à nous plonger dans le modélisme, c’est-à-dire travailler pour un patron. Ce qui allait à l’encontre de ce que je souhaitais. Après l’achat d’une machine à coudre et des tonnes de devoirs, j’ai arrêté mes études en stylisme.
Du coup, j’ai été travaillé, mais je me suis rapidement rendu compte que c’était le stylisme que je voulais faire. J’ai donc réfléchi à un vrai concept qui soit faisable pour moi. Dès que mon contrat s’est clôturé, j’ai appris à coudre et c’est à ce moment-là que je me suis dit « je vais faire des maillots de bain ! » c’est dans mes capacités, ça ne nécessite pas trop de tissus et donc je peux donner un prix adéquat par rapport à mon travail.
- Comment as-tu appris à coudre et comment a réagi ton entourage?
J’ai commencé à apprendre à coudre avec mon ex-belle-mère qui s’y connaît un peu. J’ai été reprendre ma machine et j’ai réalisé des petits triangles juste horribles (rires). Mon père me disait que je ne devais pas faire ça au risque de me planter. Finalement, en voyant que ce n’était pas juste une idée passagère et que ça marchait, il m’a acheté une très bonne machine, en guise de soutien. J’avais commandé une bonne gamme de tissus sur Internet et avec ces quelques pans de tissus j’ai appris grâce aux tutoriels Internet avec les Brésiliennes qui sont hyper douées! Puis tout doucement ça s’est amélioré… et je publiais tout ça sur Snapchat.
- Comment as-tu décollé? As-tu une stratégie particulière pour toucher plus de gens?
Une copine venait de se refaire la poitrine et elle ne trouvait pas de maillot. Elle m’a alors demandé de lui en créer un, puis deux. Ensuite, elle a partagé une photo avec les maillots sur ses réseaux et très rapidement j’ai eu des commandes… alors que je n’avais pas encore de page, d’étiquette ou de nom !
Pour ma part, je fonctionne avec une todo-list que je barre au fur et à mesure. Au niveau visibilité, j’ai commencé en envoyant des maillots à des mannequins, comme Ishioma, Lotte, Aurela. J’ai également envoyé à Elisa Meliani, qui a fait des super belles photos et du coup les gens ont commencé à s’intéresser. Les réseaux sociaux ont plus de répercussions que n’importe quoi d’autre! J’établis des plans, mais il faut être patiente et faire tout correctement au risque de se brûler les ailes. En étant patient, il peut y avoir plus d’impact par la suite. Chaque chose en son temps.
- Quelles sont les difficultés du métier?
Le plus dur c’est l’aspect financier. Il faut savoir gérer plein de choses et quand tu es jeune et seule c’est difficile. Je n’ai pas eu de formation en marketing et la concurrence est aussi une difficulté. Il faut apprendre à gérer les fournitures, les stocks, s’organiser et anticiper pour toujours avoir un modèle à proposer. On doit gérer son temps avec le travail à côté et on n’échappe pas à la démotivation des débuts en se disant que l’on ne va jamais y arriver, que l’on perd son temps…
- D’où te vient l’inspiration?
Je m’inspire beaucoup d’Instagram, Pinterest, Weheartit et des marques américaines ! Honnêtement, je suis difficile en marques européennes. Je n’aime pas quand il y a trop d’imprimés ou des triangles avec des énormes poches. Dernièrement, j’ai conçu un maillot noir jaune rouge, pas pour la Belgique, mais plutôt parce qu’une marque américaine avait fait un pantalon avec les couleurs noir rouge et jaune et j’ai adoré! Du coup, j’ai repris l’idée pour le maillot.
- Sur ton Instagram tu cites « don’t be afraid to be sexy » à quel point est-ce important de l’être ?
Le plus important est de se sentir bien dans son corps. Je connais plein de filles rondes qui s’assument et je trouve ça magnifique, je ne pense pas que ce soit qu’une question de morphologie, il faut savoir se mettre en valeur et choisir un modèle qui puisse correspondre. Une fille ronde avec une taille marquée et de la poitrine c’est canon ! C’est une question de mise en valeur de soi.
- Pourquoi vouloir faire du sur mesure ? Penses-tu faire des tailles standard un jour ?
Le sur mesure c’est mieux, car le patron est réajustable, il ne bâille pas, il est vraiment fait pour la personne. Le prix varie, mais en général c’est entre 80 et 120€. Je ne sais pas si je ferais des standards, mais si oui, j’aimerais bien quelque chose avec le style à l’américaine, plus dans le tanga et pas trop couvrant, même si je m’adapte selon les goûts des clientes dans le but de les satisfaire, je me reconnais plus dans le style sexy.
- Quels sont tes projets?
Je n’ai pas de showroom, mais je compte faire des évents à domicile comme les soirées “Tupperware”. Cela me permettrait de prendre les pré mesures ce soir-là. La fille qui effectue l’événement obtiendra un bon par rapport au nombre de commande. Sinon, j’adorerais faire de la lingerie! Mon rêve serait d’être entourée de minimum trois couturières, d’une community manager, d’une qui s’occupe commande et logistique et moi qui dessine.
Lorena Ferro
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